Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mar 18 mar. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Pannella Marco - 16 gennaio 1989
Le Parti est mort, vive le Parti
Intervention de Marco Pannella

SOMMAIRE: Pannella reparcourt l'histoire du PR, rappelant les résultats extraordinaires obtenus. Désormais, le Parti radical n'est plus l'instrument adéquat pour les nouvelles tâches politiques. Le système politique particratique est en crise et non seulement en Italie; mais le PR, en tant que tel, n'est plus en mesure de provoquer la réforme de la politique. Pour pouvoir aller de l'avant, pour être capables de construire un autre instrument politique, une rupture dans la continuité de la vie du Parti est nécessaire, "parce que ce segment de théorie de la praxis, ce Parti-là est mort".

Intervention de Marco Pannella au Conseil fédéral du PR de Bohninj, 2 au 6 Janvier 1989.

Je crois que toutes les interventions de ce soir, ainsi que de nombreuses autres depuis le début du Conseil fédéral (et aussi ce que durant une petite heure nous nous sommes dit la nuit dernière - cela ne m'arrive plus depuis longtemps - avec les camarades du groupe dirigeant), ont été des interventions dans lesquelles nous avons parlé de tout. Et je ne le dis pas dans le sens "on parle de tout et de rien à la fois". Le nombre de problèmes et des thèses, des objectifs, est pratiquement infini; c-à-d, nous ne l'avons pas épuisé. Chaque fois que nous nous rencontrons, chacun de nous tient un bout de l'écheveau pour arriver à éclaircir plusieurs aspects de la situation.

Dans l'intervention de Roberto je me suis efforcé cependant de saisir ce qu'à la fin il a défini comme "le problème central". Quel est-il? Je ne le sais pas parce qu'il a énoncé plusieurs problèmes, disant ensuite qu'ils étaient erronés, faux, marginaux, alors que l'orsqu'il les exposait, ces problèmes me paraissaient sérieux. Il me semble qu'il ait dit que le problème est de localiser de façon urgente les zones d'enracinement, les aires d'action. Cela est sûrement juste. Mais maintenant tu me dis que ce n'était pas cela et alors, je le répète, - je l'ai dit à Francesco, et pourtant je n'attends pas souvent des connivences de Francesco - je n'ai pas réussi à comprendre et j'ai pourtant suivi toute ton intervention. Très souvent les choses que Roberto évoquait pour les écarter ensuite, jusqu'à ce qu'il dise "non", me semblaient, à moi, sérieuses, et le fait d'y avoir prêté attention me semblait important. Il y a une chose qui m'embarasse toutefois, c'est que c'est aussi un facteur de "ton" qui entre en

jeu, et comme chacun de nous a le sien, Roberto, lui, finit toujours plus souvent, par avoir un ton péremptoire... Si tu dis "je suis très indécis", tu le dis sur un ton tellement péremptoire que tu me donnes l'impression de très bien savoir ce que tu veux. Sacré Robert! Il est convaincu d'une chose. Même si la chose dont il est très convaincu c'est qu'il ne sait pas trop quoi faire.

Roberto, dire "ceci est une vétille, cela est marginal", c'est peut-être la démonstration que nous avons deux approches un peu opposées: on m'a souvent reproché (à l'époque d'Ercolessi, de Ramadori), de braquer tout de suite le projecteur sur les critiques, sur les propositions différentes, sur les choses qui peuvent sembler les plus dangereuses mais aussi les plus saugrenues, ou même - entre guillemet - les plus stupides, parce que je tends à priori à exclure qu'elles soient aussi stupides qu'elles le paraissent. Combien de fois m'avez-vous accusé de lutter contre les moulins-à-vent! Ou de m'acharner inutilement contre quelque chose. Lorsque l'on parle de "projet radical" - et Roberto a parlé de projets - cela me plonge toujours dans un grand embarras.

Ce que je crois comprendre aujourd'hui c'est que nous avons eu durant ces vingt dernières années, une caractéristique: à notre façon, un peu comme des soldats d'aventure, de bonne aventure, de fois en fois, nous sommes accourus vers des frontières qui semblaient, et qui étaient, dégarnies, et nous sommes accourus généralement là-où il nous semblait, à raison, que les grandes majorités, que le bon sens, les gens étaient d'accord dans la bonne direction et que l'aliénation de la politique, la dichotomie entre bon sens et pouvoir, entre raisonner et décréter, de la part des classes dirigeantes ou des classes cultivées, devenaient insoutenables et de toutes façons inutilement supportable autrement.

En 1975, nous fîmes et je fis, commençant à l'époque aussi à titre strictement personnel, une grève de la faim à outrance, afin que huit lois fussent votées ou rejetées. En réalité, Roberto, parmi ces huit choses, qu'est-ce qu'il y avait de commun? Uniquement le scandale des choses acquises à la conscience et même des politiques, sûrement à la concience populaire des grandes majorités, en termes humains mais non pas en termes politiques, et qui étaient là, assez mûres pour être perçues. Elles n'étaient pourtant pas "progressistes". Le droit de famille c'était le leur! Mais depuis sept ans il n'arrivaient pas à le voter et nous nous disions "ce droit de famille, bien qu'insuffisant (nous ne sommes pas à la Chambre, nous ne l'améliorerons pas), nous voulons qu'il soit voté!". L'avortement, nous voulons que l'on commence à en discuter! Nous allâmes chez les communistes avec cette seule requête. Lorsque Enrico Berlinguer comprît cela, il y eut le grand saut d'un Parti communiste qui avait dit jusqu'à la vei

lle, que le problème de l'avortement était un problème petit bourgeois et bourgeois, qui séparait la sensibilité des masses catholiques populaires de celle des masses communistes; comprenant cela, il tomba - entre guillemets - dans le piège. Et là, tout y est passé... l'avortement, le vote à dix-huit ans, le premier referendum sur la drogue; je ne me souviens pas... mais il y avait de tout. Donc, l'élément d'unification était ce sentiment de l'urgence possible de surmonter la dichotomie entre le pouvoir et une exigence amplement répandue sur laquelle le pouvoir s'était engagé à donner une solution. Afin que cette dichotomie entre bon sens - entre promesses raisonnables, nécessaires - et pouvoir, fut surmontée.

Nous agissions contre la gabegie immense du pouvoir qui continuait de ne pas percevoir ces urgences objectives sur lesquelles il pouvait trouver le consensus, si justement interpellé, de 80 ou 90% des gens.

Comme Gandhi, qui avait aussi un comportement socratique, relevant de la maïeutique, qui en réalité était très possible car il saisissait des choses pour lesquelles la conscience humaine commune du paysan septuagénaire absolument analphabète et de l'intellectuel progressiste se rencontraient.

"Le noir ne peut pas voyager en première classe, en Afrique du Sud; même s'il est avocat, ou richissime"... des choses banales qui étaient en fait des totems auquels on ne pouvait guère toucher, la classe politique était unanime pour ne pas les toucher et par conséquent les gens vivaient cela comme une fatalité, mais sans la considérer pour autant comme une chose juste: si l'enfant interrogeait son grand'père, par un schéma un peu classique, le grand'père sûrement...

C'est ce qu'au fond nous avons fait. Rencontrant les violences par omission, les violences sur commission typiques de la société dans laquelle nous vivions; sans lien apparent; nous avons ouvert ces fronts et nous avons mené des luttes. La société politique - le pouvoir - n'était pas préparé pour ce type d'initiative sociale, et pendant un certain nombre d'années son impréparation et la contradiction de médias grossiers, censoriaux, qui respectaient encore cependant les vieux canons selon lesquels un boss comme Bernabei, patron absolu, démochrétien, de la Radio-Télévision Italienne, au moment où l'on arrivait justement à le coïncer et à lui demander réparation pour l'information manquée à l'égard des citoyens, cédait. En deux, trois, quatre ans, la brèche fut comblée... par excès! Et la réaction a conduit à ce que je disais: en Italie, disais-je aux camarades non-italiens, la voie pour imposer à la société italienne des aberrations que l'on ne penserait jamais imposer, passe maintenant par nos victoires

, les victoires comme celles sur le referendum sur la justice qui deviennent l'occasion pour faire passer quelque chose de terriblement réactionnaire par rapport à ce qui existait déjà, que jamais autrement on n'aurait même pas eu l'idée de proposer.

L'autre caractéristique, unique, fondamentale, était, il me semble, la réunion de ces choses et - je me cite depuis plus de vingt-ans sur cette chose - notre statut.

Nous avons ce qui, dans un certain jargon politique intellectuel de gauche, est un segment de théorie de la praxis d'une telle simplicité et force, que cela devient la véritable explication du miracle selon lequel mille ou cent personnes, dans leur façon de rester ensemble, arrivent à être productrices de choses immenses ou immensément plus productrices ou créatrices que les autres, écartant la fausse profession de démocratie pour l'essentialité démocratique. Signalant que l'"on s'associe tous les 12 mois", sur une chose donc; après, si l'on s'est associé sur cette chose, quel débat! quel siège démocratique, Donvito, quel débat de pré-congrès! Lorsque tu avais des conseils fédéraux (à l'époque conseils nationaux) tous les deux mois, un congrès extraordinaire tous les deux ans, si bien que nous avions trois congrès en 24 mois! Il est évident que l'exigence de discuter encore entre nous c'était la fausse profession de démocratie instinctive dont meurt la démocratie. C'est la conception maudite pluripartit

e proportionnelle de la démocratie continentale dans laquelle l'on s'associe pour être représentés et non pour gouverner un objectif, gouverner un choix et le réaliser.

Et la troisième et dernière caractéristique - mais celle-ci, je dois dire, purement historique, et que Baget Bozzo, de manière directe et très claire, Pasolini de manière plus claire peut-être mais indirecte, ont décrit - c'est celle pour laquelle le PR, à travers l'intégrité de sa façon d'être candide et de dire "pourquoi pas?" ou "pourquoi-donc?, par conséquent "non" ou "oui" à tout, était devenue quelque chose qui suppliait en Italie la force millénaire de l'Eglise catholique qui avait passé la crise durant des siècles et au fond depuis déjà deux millénaires étant l'unique force culturellement équipée pour être attentive aux problèmes du corps: la souffrance, la prison, d'une certaine façon le divorce, l'amour, l'avortement, le sexe. Tout cela était indiqué justement comme le fait d'être au coeur des problèmes que chacun risquait et risque de vivre comme une fatalité, destin ou diversité naturelle dans laquelle la moralité de chacun, à savoir cette part de créativité dans sa propre façon de vouloir

être, est en fait annulée au niveau individuel puis au niveau social par une espèce de sociologisme de la morale et des caractéristiques de chacun ("un tel est pédé, un tel ne l'est pas, ce type est fou, cet autre ne l'est pas, ce type est noir, et l'autre est blanc, celui-ci est du Nord, et cet autre du Sud, ce type est démochrétien, et cet autre ne l'est pas"), et qui représente la mort, non pas des idéologies mais des idées et surtout de la moralité en tant que valeur et attribut de chacun, qui manque mais attribut certain, qui peut-être secondé ou tué par la loi, par le livre, par, par, par... Ça suffit, je m'arrête ici.

Il est vrai aussi qu'à un moment donné, je dis "nous devons maintenant passer des droits civils, étant nonviolents, aux droits de l'homme", par conséquent, pendant cinq mois je pensais au jeûne, la grève de la faim et de la soif... la faim et la soif doivent-être relatives à la faim et à la soif. Et en effet nous avons eu aussi cette saison-là.

Puis d'autres, plus démocratiques, plus nonviolentes. Mais je crois que tous les problèmes d'aujourd'hui ne font qu'un: nous sommes tellement ensevelis par les retombées

intimes de chacun de nous, intérieures au Parti et sociales, du nombre incroyable d'intelligences, de projets que nous secrétons désormais par jet continu. Il faudrait dire que nous pissons de façon continue; mais ce ne serait pas juste parce qu'en réalité nous les secrétons.

Nous rencontrons le problème du système politique, particratique, et immédiatement la formation que nous avons nous met en route, nous secrétions une analyse des deux sociétés quelques années avant Dahrendorf; nous reflétons la question qui nous permet de dire aujourd'hui - attention ce serait une tactique splendide, mais ce n'est pas la vérité - ... je disais à Ougadougou au Chef de l'Etat, je le disais à Belgrade, je l'ai dit ici: nous avons la chance de pouvoir éventuellement proposer non pas à quelqu'un de se reformer sur le modèle de l'autre, mais au fond, de tirer comme des ennemis contre le monopartisme et contre le pluripartisme proportionnel, pour proposer l'extension finalement et le passage définitif si possible de la Manche, à la conception classique de la démocratie et des systèmes électoraux démocratiques. En sachant très bien que le système électoral, en soi, n'est ni bon ni mauvais; il n'est pas démocratique ou non démocratique. Aujourd'hui nous pouvons au coeur du printemps de l'empire

soviétique ou de l'ex-empire soviétique dans tous ses états, dire deux choses: "attention, ne faites pas un parti national (ils sont en train de le faire) et ne faites pas une réforme selon laquelle on passe du monopartisme au pluripartisme proportionnel; faites-en un lié aux droits individuels, ne légiférez pas ou presque pas sur le plan du droit public, et surtout, limitez-vous à assurer qu'à travers la règle du jeu électoral que l'on choisit, l'on crée un mode de se constituer en partie fondamentalement bipartite pour éviter les bipolarités".

Notre approche, notre histoire, la chance et la malchance que nous avons eues, nous donnent une capacité de réponse et une capacité de susciter des questions qui n'existe je crois en aucune autre forme associée, non seulement des partis, mais même pas dans les trilatérales, même pas dans les clubs de Rome d'aujourd'hui. Il n'y a rien, parce que tout ce que les clubs de Dakar, Brandt, etc... secrètent, est putride avant-même de voir le jour, parce que sa destination c'est le tiroir-caisse, c'est une consommation de matière grise.

Lorsque nous posons des questions telles qu'elles suscitent des réponses d'un militaire très jeune du Burkina Faso, le président Compaoré qui est devant moi et auquel je dis "vous avez tué ces sept-là", il me répond: "après les choses que nous nous sommes dites au printemps je n'ai pas tué les militaires pris en flagrant délit, parce que j'en ferai l'occasion pour remettre en place les Cours d'Assises", nous devons nous rendre compte que nous suscitons des réponses d'une très grande intelligence, d'une très grande pertinence: "je recommence à reconstituer le droit structuré, organisé".

Et notre sagesse politique de cette année? Elle fait son chemin: Dp, les Verts, les sociodémocrates. les libéraux, les républicains, même les socialistes... (nous savons pourquoi elle est entrée en crise), le démocrate-chrétien, les choses incroyables et qu'avec stupide lucidité répète De Mita à nos représentants... "Ah, bien sûr, s'il ne dépendait que de moi!", grande estime! Mais certes, avec sincérité et inutilité stupide... et puis Martinazzoli, les autres choses...

En somme, nous sommes au centre de la situation politique du Palazzo sans avoir pour autant abandonné une position très ouverte au gré du vent des rues, des places, du plein air.

Nous avons je crois acquis de la manière la plus juste l'approche critique pour soutenir la radicalité de notre refus du choix énergétique nucléaire mais sans nous enfermer dans des tabous: qui a le courage d'exclure que l'on peut arriver un jour à la sécurité du nucléaire? Je souhaite que l'on puisse y arriver même si je pense que l'on ne peut pas y arriver, surtout au moment où nous savons toujours plus que par rapport à l'effet de serre et au trou dans la couche d'ozone, le problème n'est pas celui de l'énergie nucléaire mais celui de toutes les autres sources énergétiques que nous brûlons.

Nous crevons d'avoir raison, de bonnes raisons, cela est clair. Non seulement cela, si nous nous détournons cinq mois des prisons, de gros retards s'accumulent sur le plan de la vie et des réalités des prisons. Pendant deux ans nous ne parlons pas d'extermination par la faim dans le monde et c'est comme si ce pauvre souverain pontife ne parlait plus, comme s'il n'existait plus. Il en parle sûrement mais les journaux eux, n'en parlent pas.

Les propositions électorales nous tombent de tous côtés; quel est le problème? Il n'y a qu'un problème: la crise du monde contemporain en termes de crise de société politique et des institutions est due non pas au manque d'intelligence, non pas au manque de rigueurs, de fantaisies et même au fond, de patrimoines comme le nôtre, mais à ce que Lénin a essayé de résoudre mais qu'il a mal résolu.

Nous avons eu l'épuisement de l'actualité de ce segment de théorie de la praxis, nous sommes l'entreprise qui a produit dans le monde de la façon la plus incroyable par rapport aux coûts et aux profits; cinq cents personnes ont produit ce qu'un million et demi d'autres personnes n'ont pas produit, et cela nous le devons au fait que nous avons su cueillir l'essentiel dans la coexistence et dans l'organisation, face aux colères, aux désespoirs, aux modes.

Cet instrument, je le dis depuis des années, cet outil n'est plus adéquat. Déjà en 1980 nous avons exclus pour toujours la présence du parti aux élections municipales, et nous le devons au secrétariat de Rippa; puis, ensemble, nous approuvons le préambule et cette décision, en la théorisant. L'année suivante nous théorisons - et c'est sûrement le secret pour l'avenir - la grève du vote en tant qu'exercice d'un droit à organiser, pour la première fois, de quelque manière organisé et qui est du reste l'anticipation de la grève des consommateurs ou même des bénificiaires de l'information. Nous avons établi de ne pas nous présenter et puis nous nous sommes présentés pour mieux pouvoir faire la campagne de la grève du vote. Quatre ans après être entrés au Parlement en Italie, nous, certains d'entre-nous, c-à-d, presque nous tous avec des types de conscience différents - mais certains avec, de ce point de vue, des idées très claires - avons travaillé pour la sortie en douceur des institutions mais surtout pou

r la sortie des radicaux de cette larve qui, pour nous permettre d'entrer dans les institutions, constituait notre habitat, dans lequel nous n'étions qu'une chrysalide... Chaque année, camarades.

Lorsque Roberto dit "il y a la stratégie...", j'y repense et je dois dire avec trop de sérénité, mais aussi avec le regret de la sérénité convaincue, que malheureusement le problème n'est pas là. Dommage! La souffrance serait moindre. Nous sommes allés, je suis allé préparer, pour autant que je pouvais le faire, la sortie de la chrysalide à l'intérieur du système politique pour le transformer à travers la dynamique, les facteurs énergétiques qui naissent de la sortie de la chrysalide du cocon. Cette année, il y a eu, mois après mois, l'édification prudente, lente, en neuf mois, d'un projet qui nous a fait croître énormément dans nos possibilités, qui nous a conduit à cette situation dans l'affaire "commissaire Cee, qui nous a donné le sentiment extraordinaire de notre non-isolement dans la conscience, dans la sensibilité de presque tout le monde (la transversalité des âges, des cultures, des partis, des antipathisants, des Giorgio Bocca Réunis).

Entre parenthèses: j'ai reçu une petite lettre - je le dis parce que je veux le remercier - de Franco Bonifacio, qui m'écrit "mais pourquoi donc me considères-tu comme un ennemi?" C'est vrai; Bonofacio depuis qu'il est président de la Cour Constitutionnelle, il a toujours montré beaucoup d'attention. Nous avons fait des progrès.

Même le secrétaire du parti nous éclaircit ce soir une équivoque marginale mais très consistante de toute cette année où nous sommes allés de l'avant. Pourquoi avons-nous fait Catania? Nous l'avons fait dans le but de réussir à créer les prémisses pour déterminer peut-être déjà en Juin dans une grande partie des municipalités italiennes où il y aura des élections, si nous le voulons, la disparition du Parti radical, et en outre peut-être aussi de nombreux autres partis en tant que tels.

C'est-là un saut de qualité que nous avons à faire. On passe de la disparition du parti (et nous sommes peut-être les seuls qui devraient rester mais au contraire nous nous esquivons nous les premiers) parce que non pas en tant que Parti radical, non pas en tant que radicaux, mais si jamais aussi en tant que radicaux - combien de fois cette année j'ai répété que nous pouvons seulement être aussi radicaux pour réaliser un certain accomplissement de notre vie civile dans une ville, dans une région et peut-être même dans un pays. Lorsque je suis arrivé à Trento en effet, et je regrette que Franca Berger ne soit pas là, et que j'ai entendu "les radicaux soutiennent la Liste Verte", j'ai publiquement tout de suite déclaré "sornettes!": "je lutte, mais ce n'est pas vrai que les radicaux soutiennent la Liste Verte et Franca Berger, mais des radicaux opèrent en tant que partisans de cette formule non partite". A Catania, tous les radicaux; tout l'Etat-Major du Parti. Et pourtant nous disions aux gens "non pas e

n tant que radicaux, non seulement en tant que Parti radical, mais aussi en tant que radicaux".

Peut-être avons-nous réussi à faire ce parcours et, pour mon compte, j'y ai réussi. Pour moi c'est un peu la tragédie de ce parti; une tragédie mineure, mais tragédie tout de même: on a décidé en Février de l'année dernière que l'on se présente aux élections nationales et européennes? Pour moi on a décidé autre chose, et dès le lendemain j'ai commencé à penser et à bouger, trouvant plus d'élan pour Catania, pour les régionales, pour le discours transpartite italien. J'ai mis quatre mois pour convaincre la majorité du groupe dirigeant qu'il n'y avait plus de double-cartes. Avant nous avions deux poires, maintenant nous avons une poire et une pomme, par conséquent il n'y a plus de double-carte: on est radical, on ne peut pas additionner.

En Mars je me suis buté: la transparticité nous devons toujours l'associer à la transnationalité, autrement on ne comprend rien! Et c'est-là une manière d'essayer d'atteindre de manière convergente à travers la simplification du nombre de listes ce résultat que nous voudrions atteindre à travers la réforme législative qui est celle de deux, trois ou quatre partis en tant que quatre forces. Mais cela vous semble un patrimoine de rien du tout en neuf mois camarades?

Et enfin, le geste de Giovanni: il y a à peine huit mois un radical inscrit au Psdi aurait provoqué des lazzi... Au contraire, la chose a été immédiatement acceptée et suivie avec sympathie, avec force. Au Psdi il arrivera bien quelque chose!

Nous avons compris qu'il est inutile de discuter, de perdre du temps. Nous ne nous présentons ni aux européennes ni aux nationales en tant que Parti radical, en tant que radicaux; nous ne nous présentons pas! Nous serons où nous serons, à ne rien faire ou à faire des choses éventuellement en tant que radicaux, comme personne. Et voilà que l'on dit "dans 60 jours au maximum, il faut décider pour les européennes". Qu'est-ce que cela signifie? Si nous recommençons maintenant à dire "c'est possible", "ce n'est pas possible", "mais vraiment ainsi le parti transnational meurt, voyons un peu, une petite exception...": nous l'avons expliqué, je croyais que c'était clair: lorsque l'été dernier, non, au printemps plutôt, nous parlions avec La Malfa qui disait "alliance", et moi je répondais "non, plus il y a de liste et mieux ça vaut: nous ne pouvons pas, nous, nous présenter en tant que parti... mais Dp toute seule, les verts tous seuls, voyons s'il y a des dissidents verts et radicaux pour faire une autre liste

. Nous ne devons pas faire passer la réforme électorale que tous, tous auraient accepté.

Mais en somme, ces choses-là nous les avons faites ensemble; est-ce que j'étais le seul à voir toutes ces choses?

Combien de choix avons-nous? D'amato, nous l'aidons finalement à faire des listes unitaires de retraités parce que 2 ou 3.000 voix sont assurées si elles sont unies. D'Amato est déjà député à la Chambre et il pourrait dire aux autres que l'on y perd à être séparés; et allez! un siège en moins. Moi, je pourrais m'amuser à faire des listes antiprohibitionnistes, naturellement en y mettant très peu de radicaux parce que là l'espoir est celui de rassembler encore 300.000 voix... Faisons attention cette fois-ci au Parti Sarde d'Action... s'il n'y a pas d'autres choses à faire. Et qui a dit que certains d'entre-nous n'ont pas les qualités requises pour être candidats et élus au Pri, au Psdi, au Pli, à certaines conditions... Tu dis (parlant à Donvito qui l'interrompt) qu'il y a une lutte au couteau. Bien. Je te signifie que dans certaines villes italiennes où nous n'avons pas eu de luttes au couteau avec l'étranger ni rien, nos jeunes leaders ont liquidé les plus grands leaders des partis laïques par exemple,

ils les ont liquidés alors qu'ils avaient des milliards et des milliards et autre chose. Alors? Ils les ont liquidés en ayant un cinquième ou le même nombre de voix comme listes. Le vote d'opinion aux européennes existe. C'est une chose que nous devons organiser en tant que parti? Non! Je m'y refuse! J'ai jeté l'hameçon là, en en ayant parlé surtout avec les autres. Papa et maman Parti... Combien y a-t-il eu de radicaux qui, avec conviction, ont pris la double-carte? Tous ont vécu le Parti en tant que papa et maman.

Moi je n'ai pas eu de problèmes parce que j'ai eu la chance que Bettino Craxi cette carte du Ps il n'a pas voulu me la donner. En plus maintenant il n'y a plus d'incompatibilités... Avant, si quelqu'un avait une double-carte, au moment des élections il devait choisir, non?

Le problème est celui de l'instrument, de l'outil. Si lorsque j'ai commencé à dire de laisser cet outil nous l'avions fait, nous en aurions probablement déjà reconstruit cinq autres, par un acte de laïcité. Mais le crétinisme institutionnel, dans lequel je tombe moi-aussi... Bien sûr nous avons obtenu quelques lois; mais ne doit-on vivre que pour cela? Député ou non, sénateur ou non, sous-secrétaire ou non, ministre... un peu de patience!

Sur les autres problèmes évoqués j'aurais de quoi parler longtemps, autant que j'ai parlé pour essayer d'expliquer... Mais il est certain que si chaque fois que nous décidons quelque chose, si l'unique problème est de la remettre en question, alors il faut la rediscuter... quelle galère! Ainsi, en attendant ces européennes, on ne fout pas une rame de ce que les radicaux auraient pu faire, étant aussi autre chose que radicaux.

Bien sûr je m'enflamme, je sais qu'il faut du temps, que Catania a eu lieu, que j'ai déjà parlé de Reggio de Calabre, que j'ai déjà dit les autres choses...

L'outil ne fonctionne pas. J'ai entendu la question du financement public comme l'a entendu Sergio. Sergio l'a dit pour les motifs qu'il a expliqué, moi je l'ai saisi pour d'autres motifs: ne me racontez pas de conneries, ne me les racontez pas du tout! Cessez donc de vous mentir à vous-mêmes! Pendant un an, deux, trois, quatre, cinq, ça va très bien, il y avait les sujets autonomes et ils l'étaient vraiment. Il y a eu la séparation du groupe et des autres. Mais maintenant nous avons dû accepter nous une loi électorale pour laquelle Radio-Radicale devenait organe de parti, cessait d'être sujet séparé pour lui donner l'argent en tant qu'organe de parti, nom d'un chien! Acceptant une loi qui était différente de celle dont on nous avait parlé lorsqu'elle a été présentée, parce qu'en réalité, elle représentait un financement de toute autre nature; une loi déguelasse que celle de l'édition! Mais laissons tomber! Ne vous racontez pas de conneries: l'outil, s'il faut le garder, comporte l'utilisation du finan

cement public indirect et du financement direct! Je suis sommaire? Je ne le crois pas!

J'ai dit que le secrétaire du parti a agi comme un homme de vérité en disant ce qu'il a dit. Et s'il l'a dit par provocation ou pas, j'en ai rien à foutre!

On peut dire aujourd'hui à Montanelli: "Toi qui parles aujourd'hui de grève du vote, va au diable, parce que tu as toujours écrit sur tous les partis et lorsque la bataille existait, tu ne l'as pas tolérée". On peut bien sûr parler aujourd'hui des autres formations, la réflexion commencerait sur le transnational: c'est vrai mais nous devrions alors en tirer les conséquences et rappeler qu'à ce moment-là je n'étais peut-être pas aussi couillon lorsqu'il vous semblait que j'exagérais en mettant dans les problèmes de la démocratie de notre pays, de la certitude du droit, la raison de la dissolution.

Maintenant, vous commencez à constater qu'en réalité il est peut-être davantage possible de faire la lutte démocratique dans des pays comme la Yougoslavie - et peut-être le Burkina Faso - plutôt que dans des pays de "démocratie affirmée", où l'absence d'organisation du premier pouvoir a maintenant totalement annihilé les possibilités de lutte démocratique. Et c'est la crise historique. Si nous continuons ainsi, la France, pour ce qui concerne mon action transnationale et le parti, n'existera que comme objet, comme lieu à occuper; la France est sûrement le pays le plus inconsciemment chauviniste, replié sur lui-même, imperméable aux grands débats et vacciné contre toute rigueur et intégrité de toute l'Europe; tandis qu'ici les paroles valent comme elles ont valu en Espagne dans une certaine période... Il est possible que de là arrivent des milliers d'inscriptions mais je continue de vous dire que nous faisons un autre parti, je vous l'ai dit d'autres fois, faisons un autre parti, et le lendemain il y a c

ela. Ayez l'interruption d'une minute, mais ayez-la parce que ce segment de théorie de la praxis, ce parti-là est mort.

Il n'existe pas et nous continuons de l'avoir ainsi. Puis laissons tomber les sensibilités diverses, les amours diverses de chacun de nous pour telle chose ou telle autre, pour les thèses à la Baget Bozzo ou à la Galli della Loggia. Il faut un moment de rupture de la continuité et dire "nous sommes un autre parti", l'autre a fait son temps et il a été grand.

L'autofinancement: ne me faites pas rire... La moralité protestante, la moralité des gens rigoureux est celle de donner beaucoup d'argent à leur propre église et à leur propre activité, et cela sera, cela devrait-être et alors faisons donc un appel pour cela. Mais si nous avions conduit avec plus de conscience l'action des huit ou neuf derniers mois, non seulement nous aurions fait naître le transnational, le nouveau parti transnational, mais nous aurions fait naître le transparti en Italie; si nous surmontons l'échéance des élections européennes dans le respect absolu de la motion de l'année dernière, si nous surmontons cette échéance et qu'ensuite, 10, 20, 30 ou 2 sont élus au Parlement européen, si nous sommes unis, si nous ne sommes pas tellement différents pour être au fond des séparés qui vivent dans la même maison, alors nous aurons certainement un groupe de députés fédéralistes, radicaux, nonviolents du Parlement européen, plus nombreux et sans avoir eu besoin d'être élus dans les mêmes listes.

Et nous pourrions avoir négocié avant, avec tant de petits sous avec les autres , "si je suis élu"... à part le fait que si quelqu'un constitue le groupe dans le Parlement européen d'une certaine manière, cet argent-là arrive, mais je fais allusion aux remboursements.

Si quelqu'un va bien, les premières conditions qu'il pose peuvent-être les suivantes: "Bien, bien, mais je veux une somme X qui correspond au quota de remboursement électoral dont il est probablement juste que je puisse disposer d'avance". Et alors, après les élections européennes, nous pourrions avoir vraiment des leaders politiques ou du personnel politique italien important qui s'inscrivent après cette épreuve, qui s'inscrivent au parti transnational plutôt qu'à l'Internationale socialiste ou démochrétienne ou encore à une autre qui n'existe plus, parce qu'ayant été camarades de bataille dans la campagne pour les européennes, il est probable qu'ils puissent rester ensemble ensemble également dans le parti transnational. Et je parle au niveau de nombreux députés ou personnes. Pour le reste, Sahel, Est-européen, Yougoslavie, Hongrie et ensuite là-où il y a une activité, Portugal, etc...; là, il faut faire face. Mais il faut devenir désormais très exigents. Je ne crois pas qu'au prochain congrès nous p

uissions nous permettre le luxe - vu ce qui est arrivé avec notre camarade conseiller de Grèce, avec des français - de commettre l'erreur d'élire des camarades qui peut-être ne le veulent même pas parce que, comme le disait Zevi, dans l'immédiat après-guerre, dans les sections de Rome du Pci, il fallait toujours présenter "le" camarade de Torpignatara et "tel" autre tâcheron de j'sais pas où, etc...

Nous devons aller au Congrès pour changer. Que veut dire "changer" nous le verrons. Mais je vous le répète et j'en ai terminé, ne me demandez pas une chose, parce que je ne suis pas en mesure de vous la donner: ne me demandez pas d'aller de l'avant sans rupture de continuité. Redresser les jambes arquées des chiens n'est guère possible: nous pouvons, je peux tranquillement accepter de faire partie d'un autre parti mais ce doit-être un autre parti, transnational, transpartite... mais certaines vieilles histoires nous devons les laissser tomber. Nous y avons réussi pendant 15 ans, puis nous avons cessé. Autrement nous serions ceux qui ont fait l'autofinancement, pensez-donc!

C'est une autre chose, une autre vie, une autre histoire; nous, radicaux, nous étions peu nombreux, les corps, les têtes, les mains qui s'unissaient; c'était autre chose.

Les appointements, les non-appointements, la femme, le mari: c'était des choses différentes. Meilleures? Je dis qu'elles étaient différentes.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail