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Pannella Marco - 18 gennaio 1989
L'élargissement de la communauté
Intervention de Marco Pannella au Parlement européen

SOMMAIRE: La Commission "a déjà adopté une position de principe: priorité à l'approfondissement sur l'élargissement": mais de quel "élargissement" parlons-nous? En défaut d'un point de repère vers les Etats-Unis Europe, on aura uniquement un "repli nationaliste". Ceci explique l'urgence actuelle. Hélas, le Parlement ne peut pas y parvenir parce qu'il "souffre d'une crise d'identité". Il a également abandonné le projet des Etats Généraux.

(DISCUSSIONS DU PARLEMENT EUROPEEN, 18 janvier 1989)

Pannella (NI). (FR) Monsieur le Président du Parlement, monsieur le Président de la Commission - malheureusement je ne peux pas dire monsieur le Président du Conseil - vous supporterez que nous autres radicaux mettions l'accent sur les critiques et sur les divergences.

Monsieur le Président Delors, Vous déclarez que la Commission a déjà adopté une position de principe - priorité à l'approfondissement sur l'élargissement - mais le Parlement s'est-il prononcé à ce propos , et est-ce que nous ne nous trouvons pas à un tournant historique? En effet de quel élargissement s'agit-il? S'agit de l'élargissement qui est inhérent dans les choses, de cet élargissement vers la révolte, vers la démocratie politique qui gronde en Yougoslavie, en Hongrie, qui gronde un peu partout dans notre Europe? Ou s'agit-il de l'élargissement vers les Etats-Unis d'Europe, vers une sécurité commune, une démocratie politique commune, une gestion démocratique, politique commune et non bureaucratique, oligarchique?

Faisons attention, monsieur le Président, qu'en défaut d'un point de repère actuel vers l'unité politique, vers l'union européenne, vers les Etats-Unis d'Europe, nous assistions à un repli nationaliste, à une fuite en arrière, et qu'au cas où ils réussiraient à se détacher de l'empire soviétique avec le consensus de Moscou, ces pays n'aient pas devant eux d'autre alternative si ce n'est une adhésion subalterne à un marché, à un espace économique, se trouvant dans l'impossibilité de s'ancrer dans la conception, dans la force de l'Etat de droit, de la société de droit, d'un Parlement de droit, d'une armée de droit, d'un contrôle public de droit.

Ceci explique l'urgence d'aujourd'hui! Monsieur le Président Delors, il faut inscrire à votre honneur la passion que vous mettez dans une certaine Europe, au service d'une certaine méthode; vous associez la passion à la rigueur. Ce qui manque c'est une attitude équivalente de la part du Parlement. Ce Parlement souffre d'une crise d'identité. Il a renoncé à son projet de Traité. Il a renoncé à sa méthode. Son Président qui déclarait il y a quelques années d'être né britannique et de vouloir mourir européen, a évidemment confondu la Chambre des Lord avec la Chambre des académiciens, où l'on devient immortels.

Ce fut vous, monsieur le Président Delors, et non le Président de notre Parlement, qui avez salué la décision sur les Etats généraux de notre Parlement, une décision qui lui fait honneur. Mais le Parlement européen a abandonné cette idée. Heureusement il a cité, comme vous l'avez fait, Altiero Spinelli (1), qui considérait l'Europe politique comme un instrument essentiel, si l'on veut que l'Union économique et monétaire ne soit pas une illusion et surtout ne soit pas une jungle où l'Europe la plus pauvre, la plus indigente, la plus marginalisée - pour des raisons historiques - risque d'être totalement absorbée, totalement submergée.

Monsieur le Président Delors, Vous n'avez pas parlé suffisamment de l'Europe politique. Vous avez affirmé: "Nous sommes un espace économique, et nous voulons devenir une union économique et monétaire". Vous avez parlé d'un système de banques, etc. Je comprends votre réalisme ou votre tactique. En réalité je crois que vous parlez de cette façon pour que le Conseil vous écoute. En italien on dit: "A la bru pour que la belle-mère comprenne".

Cela dit, monsieur le Président Delors, je dois ajouter que ce Parlement a perdu l'occasion de conférer à la dialectique inter-institutionnelle son identité. En tant que radicaux, en tant que fédéralistes, nous croyons que la contribution que nous pouvons vous offrir est celle d'un Parlement qui retrouve son identité, sa méthode, ses textes!

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N.d.T.

1 - SPINELLI ALTIERO. (Rome 1907 - 1986). Pendant le fascisme, de 1929 à 1942, il fut emprisonné comme leader des jeunesse communistes. En 1942 il rédigea avec Ernesto Rossi le "Manifeste de Ventotene", dans lequel on affirme que seule une Europe fédérale pourra éviter le retour des guerres fratricides sur le continent européen et lui rendre un rôle mondial. A la fin de la guerre, il fonda avec Rossi, Eugenio Colorni et d'autres, le Mouvement Fédéraliste Européen. Après la crise de la Communauté Européenne de Défense (1956) il devint membre de la Commission Europe, suivant de ce poste d'observation et critiquant l'évolution des structures communautaires. En 1979 il fut élu au Parlement Européen dans les listes du Parti Communiste italien (PCI), devenant l'esprit directif dans la réalisation du projet de traité adopté par ce Parlement en 1984 et connu précisément comme le "Projet Spinelli".

 
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