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Stanzani Sergio - 1 febbraio 1989
Le Parti radical et l'initiative contre le trafic clandestin des drogues.
Sergio Stanzani

Premier Secrétaire du Parti radical

SOMMAIRE: L'engagement du Parti radical dans la lutte contre le prohibitionnisme en matière de drogues

("Les coûts du prohibitionnisme", Actes du Colloque international sur l'antiprohibitionnisme en matière de drogues, Bruxelles, 29 septembre - 1 octobre 1988; Ed. PSYCHOTROPES, volume V, numéros 1 et 2, 1989).

Mesdames et Messieurs les participants au colloques international sur l'antiprohibitionnisme,

Permettez-moi de vous apporter le salut du Parti radical, qui a promu cette rencontre en collaboration avec le CORA, Coordination radicale antiprohibitionniste.

Une rencontre qui est peut-être la première occasion jamais offerte, à un niveau scientifique aussi élevé d'analyser de façon multidisciplinaire et d'investiguer avec les instruments de la connaissance et de la volonté humaine les voies possible pour casser, ou du moins réduire dans des limites raisonnables, une pathologie planétaire qui nous apparait toujours plus menaçante pour la vie, les libertés et les potentialités de développements d'un nombre toujours plus grand d'individus ou de régions du monde.

Figurent à l'ordre du jour de ce colloque, non seulement l'étude des effets directs les plus délétères de la diffusion de certaines drogues, l'analyse du pouvoir de la criminalité organisée au niveau international et la férocité de la délinquance qui a envahit de la même façon les métropoles et les petites villes. Criminalité et violence que nous savons être non pas le fruit de la drogue, d'aucune drogue en particulier, mais le résultat de la riposte sociale et législative qui a été donnée au problème.

Je viens d'Italie, un pays qui a assisté tout dernièrement a l'assassinat par un killer de la mafia d'un haut magistrat du tribunal de Palerme et de son fils. Bien que choqué par la férocité des crimes qui ont été commis, je ne suis pas surpris parce qu'ils sont désormais devenus chose courante dans certaines régions d'Italie. Quelques heures plus tard, ce fut le tour d'un homme très apprécié dans les milieux de la gauche alternative, un leader du mai '68 italien, qui après avoir passé quelques années en Inde est retourné en Italie, précisément en Sicile, où il avait fondé une communauté ouverte aux marginaux, aux ex-terroristes, aux toxicomanes, une communauté libertaire, où il n'était demandé à personne de se conformer à des comportements prescrits, où il n'était même pas exigé de renoncer à l'héroïne, mais à l'intérieur de laquelle on combattait, via une petite chaîne de télévision contre le chantage que la mafia de la drogue faisait peser sur toute la région, jusqu'à contrôler pour ne pas dire déter

miner les principales activités politiques et économiques.

Un magistrat, soit un hommes d'institutions, et un personnage depuis toujours rebelle au monde des institutions éliminés à distance de quelques heures. La mafia, ou les nombreuses organisations que recouvre ce nom, n'a évidemment pas un projet politique à affirmer. Cependant, permettez-moi tout-de-suite de vous exprimer une conviction: la mafia, sicilienne ou non, défend, soutient et peut-être même finance un projet politique particulier, celui de la répression pénale du commerce des drogues, celui du prohibitionnisme. Parce que une fois la prohibition levée, la richesse et donc le pouvoir des organisations criminelles sont destinés à s'évanouir irrémédiablement pour en arriver à un stade où l'opposition avec les forces de l'ordre se retourneraient en faveur de ces dernières.

Le Parti radical a une longue histoire dans le domaine de la politique en matière de drogue. Nous prîmes les premières initiatives au début des années soixante contre la criminalisation des jeunes qui fumaient le haschich et la marijuana, et cela nous amenés en prison. En 1975, Marco Pannella a été arrêté parce qu'il avait défié publiquement la loi en fumant un joint devant les autorités de police. D'autres suivirent plus tard son exemple.

Grâce à cette action de désobéissance civile, le Parlement italien a approuvé une loi qui au moins ne punissait pas la consommation personnelle de drogue, même si malheureusement, elle conservait un système de répression pénale qui a favorisé - comme nous l'avions annoncé il y a 20 ans - la croissance des phénomènes sociaux, lesquels ont désormais dépassé le seuil d'alerte. Enfin, il y a quelques années, Luigi Del Gatto, aujourd'hui président du CORA, a été arrêté, condamné, blanchi, et ensuite, de nouveau condamné, mais avec suspension de la peine pour la valeur morale de son geste. En effet, il avait assisté quelques uns de ses patients toxicomanes avec une thérapie à base de morphine.

Durant ces dernières années, et en particulier à partir de 1984, Marco Pannella a relancé une campagne journalistique et politique: débats télévisés, motions parlementaires au niveau national et européen en faveur de la perspective antiprohibitionniste. Il ne cesse de dénoncer le fléau planétaire que constitue le trafic clandestin des drogues, encouragé par une politique folle et incapable de corriger ses erreurs. C'est sur ces bases qu'est né le Cora.

C'est donc tout naturellement que nous avons inséré le thème du dépassement de la politique prohibitionniste en matière de drogue parmi les engagements politiques prioritaires du nouveau Parti radical, né au congrès de Bologne en janvier 1988, lorsque fut sanctionnée la transformation du Parti radical en parti transnational afin de répondre de manière adaptée aux grands défis planétaires de cette fin de siècle.

C'est donc en toute logique que notre parti, dont l'emblème représente le choix non-violent, a choisi de mener un campagne au niveau international contre la guerre à la drogue, son échec, la dégénérescence qu'elle provoque dans le système des garanties libéral-démocratiques et de l'Etat de droit, et l'énorme quantité de violence qui en est le produit.

Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous remercier à nouveau d'être venus à Bruxelles et de vous présentez de tout coeur mes meilleurs voeux de bon travail.

 
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