Angelo PezzanaSOMMAIRE: Le choix transnational ne comporte pas, selon Angelo Pezzana, l'abandon des luttes radicales en Italie, mais il renforce la possibilité de combattre l'hégémonie des partis et la corruption des milieux politiques italiens.
(Nouvelles Radicales n· 21 du 1 février 1989)
Il me paraît incroyable qu'il y ait encore quelqu'un aujourd'hui qui pense à une mort du parti radical en indiquant comme Killer le "mauvais" transnational. Aujourd'hui ceux qui n'ont pas encore compris le sens de la politique transnationale devraient remettre en discussion le fait même d'être radicaux. S'il est vrai, comme il est vrai, que nous les radicaux nous avons toujours lancé des batailles politiques qui, plus tard, sont devenues le patrimoine d'un grand nombre de groupes politiques, conservateurs et progressistes, laïques ou non.
Elles le sont devenues plus tard, alors que nous les radicaux nous étions considérés et jugés comme des "déstabilisateurs", des utopistes, des destructeurs des valeurs qui soutiennent la société, etc. etc.
Aujourd'hui nos projets, les contenus de la pensée radicale, sont une composante indispensable pour un bon nombre de partis. Même notre langage s'est répandu et est apprécié. Même ceux qui ne l'admettent pas ouvertement, par devoir ou par discipline de parti, sont d'accord avec nous à titre confidentiel.
Nous les radicaux serions-nous donc si idiots et si follement masochistes de nous isoler de la politique italienne pour poursuivre uniquement le projet transnational?
Le PR, après avoir indiqué dans le lotissement du régime des partis la cause des désastres nationaux, doit donner le bon exemple aux partis, qui ne sont que bureaucraties et centres de corruption, de vraies écoles du vol de la chose publique.
Des partis qui poursuivent, aveuglément, leur course pour leur propre conservation, manquant désormais de tout projet politique, de culture politique, accrochés à l'idée-parti telle qu'elle est malgré le détachement incessant et croissant des gens.
Nous les radicaux nous continuerons à faire de la politique en Italie, en mélangeant les cartes sur les tables du régime des partis. Nous jouerons avec nos cartes - des cartes qui ne sont pas truquées, qui sont propres - les jeux laïques, civils, verts, alternatifs, donc sérieux, sensés, non démagogiques, anti-fondamentalistes.
Et nous saurons justement le faire en tant que radicaux qui n'ont jamais eu besoin de l'émotivité pour se reconnaître dans les batailles à accomplir, et qui n'ont jamais proclamé l'urgence ayant toujours affronté les problèmes au bon moment, et donc d'avance.
Nous pouvons peut-être ignorer encore avec qui et de quelle façon nous pourrons faire de la politique mais que les partis-bureaucratie s'attendent néanmoins des fendants et des bordées. Aujourd'hui plus que jamais, la politique transnationale du Parti radical nous oblige, nous les radicaux, à faire de la politique dans notre pays.