Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
gio 20 mar. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Friedman Milton - 13 marzo 1989
Prohibitionnisme: une taxe de violence, de corruption, d'illégalité pour tous les citoyens
par Milton Friedman

SOMMAIRE: Milton Friedman, Prix Nobel d'économie, soutient qu'aujourd'hui l'Etat, avec la législation prohibitionniste, impose une lourde taxe pour tous les citoyens: une taxe de violence, de désordre, de corruption et d'illégalité, sans d'ailleurs résoudre aucunement les problèmes des toxicomanes.

(Nouvelles Radicales n· 55, du 13 mars 1989)

"En considérant les raisons de la légalisation, il est nécessaire de faire une nette distinction entre les toxicomanes, qui se font du mal à eux-mêmes, et un appareil légal comme le prohibitionnisme qui amène à de graves dommages pour un nombre beaucoup plus élevé de toxicomanes. Légaliser les drogues réduirait avant tout et substantiellement le nombre des victimes du phénomène drogue qui ne sont pas toxicomanes: des gens qui sont victimes d'agressions, des gens qui sont corrompus, par exemple. La loi violée, l'ordre public mis en danger par la corruption des forces de police, la concentration de tout l'appareil de répression et des ressources financières sur cet unique secteur d'activité, voilà le résultat du prohibitionnisme. Il y a des millions de personnes qui ne sont pas toxicomanes et qui subissent des dommages à cause du système en vigueur, sans parler du dommage aux systèmes politiques nationaux de pays comme la Colombie et le Pérou. Les coûts du prohibitionnisme sur les drogues pour les non-toxicoma

nes, de même que le risque croissant de subir des agressions, sont l'équivalent des taxes: ce sont des coûts imposés par l'Etat. Une fois légalisées, les drogues pourraient être mises en vente à travers les circuits normaux de vente au détail. Par exemple, dans les drugstore. Il ne devrait y avoir aucune taxe ou aucun autre contrôle sur les drogues. Mais il devrait y avoir des restrictions pour la vente aux mineurs. Quant à la limitation sur la publicité, je me trouve en embarras sur les deux positions. Je frémis à l'idée d'une TV où une gracieuse jeune-fille me dit: "Elle te donnera une ivresse comme jamais tu ne l'as ressentie", mais d'autre part j'ai toujours été très incertain sur les restrictions de la liberté publicitaire pour des raisons générales de liberté d'expression. Mais, au-delà de mes hésitations, je suis sûr que la légalisation ne sera pas possible sans restrictions substantielles de la publicité.

Il est quasiment impossible de prévoir avec certitude quels seront les effets de la légalisation sur les modalités d'utilisation. Certains facteurs de la légalisation tendent à réduire le nombre de toxicomanes, d'autres à l'augmenter. Je n'ai aucune idée du facteur qui l'emportera. Actuellement, par exemple, pour un vendeur de drogue un investissement essentiel est la création d'un nouveau toxicomane. Ainsi, il a avantage à faire cadeau de quelques doses d'essai à un non-consommateur, pour le transformer rapidement en un client fixe, une sorte d'otage. Etant donné que la drogue est illégale, le client ne le perdra pas de vue. Après la légalisation, ce type d'investissement sur les personnes disparaîtra. Et cela fera surement diminuer la consommation. Il est certain de toute façon que la légalisation ferait chuter de manière draconienne le prix sur le marché. Aujourd'hui le coût de production des drogues, qu'il s'agisse de cocaïne, de marijuana ou d'autre chose, est fort bas. Les trafiquants vendent les subst

ances à un prix si élevé à cause des coûts de la corruption de fonctionnaires à haut niveau, et pour rendre ce marché attrayant pour des gens qui courent le risque d'être tués ou de finir en prison, etc. Et ainsi réduire le prix de la substance en amont se traduirait par des prix plus bas au détail, ce qui développerait sans aucun doute une certaine tendance à l'augmentation de la demande. Mais il y aurait aussi un effet opposé sur l'offre, et ainsi il est quasiment impossible de dire quel en serait le résultat. Il pourrait y avoir plus de toxicomanes, et ce résultat me déplairait. Je crois que les drogues produisent un dommage énorme, mais il n'existe aucune loi qui ait un effet négatif zéro. Pour juger une loi quelconque, il faut mettre sur la balance les conséquences positives et négatives. Nous imposons aujourd'hui des coûts tellement élevés aux non-consommateurs, dans la fausse conviction que de cette façon nous aidons les toxicomanes. Mais toutefois, ces derniers ne le seraient même pas après la légali

sation.

Et ainsi, bien que les toxicomanes devraient recevoir le même traitement que tous les autres citoyens - la même assistance médicale que toute autre personne - je ne crois pas qu'ils devraient recevoir un traitement spécial, comparable aux victimes d'autres problèmes médicaux. Je ne crois pas en effet qu'il soit juste d'imposer des taxes spéciales sur les non-toxicomanes pour en faire bénéficier les toxicomanes eux-mêmes. Ce ne serait pas une tâche qui reviendrait au gouvernement, mais à des organisations privées et volontaires, qui aient pour but de récupérer les toxicomanes. Pas du gouvernement, pas plus, du moins, qu'il n'appartient au gouvernement de gérer les assurances sur la santé. D'ailleurs si l'état a un système de sécurité sociale (wellfare), ou une forme de taxation négative, elle serait à disposition des toxicomanes comme de tout autre citoyen. En effet nous devons imposer sur les toxicomanes une marque sociale plus forte que celle que nous imposons à d'autres victimes. Comme je l'ai écrit dans u

n des mes articles sur la drogue sur Newsweek, il y a seize ans, je crois que les adultes, et avec ça j'entends des gens que nous considérons responsables, et ça signifie en pratique toutes les personnes qui n'ont pas de maladies particulières et qui ne sont pas en dessous d'un certain âge, doivent être responsables de leurs vies. Je suis un libertaire - un libertaire qui croit aux limites de l'état, pas un anarchiste - et mon objectif fondamental est la liberté de chacun de prendre ses propres décisions.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail