CONSEIL FEDERAL DE ROME1/ 5 SEPTEMBRE 1989
SOMMAIRE: La situation financière du parti est telle d'en menacer sa propre existence. La photo de l'état du parti, obtenue grâce aux prévisions économiques, montre qu'il n'y a même pas la possibilité de trouver les ressources nécessaires pour arriver à la fin du 1990. Il en dérive la nécessité d'une mobilisation extraordinaire afin d'éviter la possibilité concrète de devoir fermer le parti radical avant la fin de cette année.
Chères Camarades, Chers Camarades
A cette réunion du Conseil fédéral nous aurions dù ètre en condition d'effectuer, tous, avec le mème degré d'information et d'approfondissement, un débat sur l'état du Parti, qui nous permette, en tant que membres du Conseil Fédéral, d'assumer ces responsabilités consultatives et, si nécessaire, délibératives, que le statut du Parti nous confie et que la motion approuvée au Congrès de Budapest a rendu encore plus importantes, par la responsabilité qu'elle a donné au Premier Secrétaire et au Trésorier, conjointement au Président du Parti et au Président du Conseil Fédéral.
Débat sur l'état du Parti, qui, si en réalité, depuis la réunion du Conseil Fédéral de Madrid, n'a jamais été interrompu, a eu cependant plusieurs moments d'approfondissement et de mise au point de chaque problème. Et non seulement cela, mais celle-ci est aussi la première réunion d'un Conseil Fédéral substanciellement nouveau pour au moins la moitié des participants, auquels nous avons envoyé la documentation relative aux plus significatives séances de l'année dernière, et ils devront faire face ici à des problèmes tout à fait nouveaux pour eux. Mème pour les "vieux" participants des réunions de ce Conseil, d'autre part, le problème d'une analyse ponctuelle de l'état du Parti, est un problème substanciellement nouveau, du moins pour les développements que cela a eu durant les quatorze mois qui nous séparent de la réunion de Madrid.
Pour affronter de manière adéquate ce débat, il aurait fallu l'affronter à temps, avec une information adéquate pour tous les conseillérs, sur les contenus de ces relations, pour permettre un approfondissement et un lancement du débat, mème en dehors de ce Conseil.
Cela n'a pas été possible, et probablement nous aurons fini d'écrire ces relations, comme cela fut pour Madrid, quelques heures seulement avant le début de notre réunion.
Lorsque à Madrid nous présentàmes notre relation, qui fut définie, de facon critique, une "photographie" de la réalité du Parti, en ce sens qu'elle ne fournissait pas la représentation de son devenir, ni de ses projets d'initiative politique, nous nous étions fixé l'objectif d'analyser l'instrument parti, sous le profil de son organisation, du type d'organisation des ressourses humaines qui le composent, et sous celui de sa valeur économique.
L'objectif de cette relation fut précisément celui d'analyser le parti pour chiffrer les besoins économiques, les besoins, sous le profil quantitatif et qualitatif, des ressources humaines nécessaires pour assurer la sortie du Parti Radical des institutions et la réalisation du Parti transnational. Un élément d'intérèt particulier dans cette analyse fut en fait la quantification économique de la valeur de notre présence institutionnelle, par rapport à la quantification générale des besoins du Parti Radical, en incluant dans cet approximatif, mais réaliste bilan consolidé, les groupes parlementaires, et Radio Radicale.
C'est précisément cette disproportion entre l'apport de l'auto-financement et l'apport dù à la présence institutionnelle, disproportion confirmée par l'insuccès de la campagne de souscription extraordinaire de l'été suivant, fut un des éléments déterminants à reproposer en termes de dramatique urgence le thème de la clòture du Parti.
A Madrid, la prévision de la non-présentation du Parti en tant que tel aux élections européennes, apparaissait comme un obstacle insurmontable, non seulement à la réalisation du "transnational", mais aussi à la continuité du Parti-mème.
La possibilité-mème de réaliser un Congrès dans un pays de l'Est Européen n'était mème-pas alors imaginable.
Pour rejoindre ces objectifs, le Parti a dù payer des prix qui aujourd'hui encore mettent en discussion son existence, et peut-ètre, encore plus gravement qu'alors.
Le Parti ne réussit pas à ètre une force, c.à.d., il n'a pas réussi et il ne réussit pas à traduire en inscriptions, en auto-financement, en ressources militantes, en moyens, le résultat politique poursuivi.
Depuis Mars les inscrits de pays autres que l'Italie n'ont plus recu la "Lettre Radicale" qui était l'unique instrument de contact avec le Parti. Depuis Janvier il a paru un seul numéro de Notizie Radicale en Francais. En Yougoslavie, après le numéro de convocation du Congrès de Budapest, il 'a plus rien été distribué, au Portugal il en a été de mème, sauf pour l'information que Luis Mendao continue à produire et à distribuer de sa propre initiative. Dans des pays comme l'Espagne, la Pologne, il n'a rien été publié. En Italie, Notizie Radicali, qui sortait avant tous les mois avec 20 pages par numéro, puis tous les dix jours avec 6/8 pages, n'est plus désormais produit qu'une seule fois par mois et dans une édition qui ne dépasse pas 8 pages. Après Budapest on n'a mème pas réussi à produire un numéro de journal qui fournisse un compte-rendu adéquat au résultat de cet historique Congrès.
On peut en dire autant pour les inscriptions au Parti, du début de l'année à ce jour, 2.556 personnes se sont inscrites, desquelles 552 en dehors d'Italie (aux 2.004 inscrits italiens on devrait ajouter, bientòt on l'espère, environ une centaine de personnes qui ont versé par erreur une somme correspondante au quota d'inscription en vigueur en 88).
A la mème date, l'année dernière, lorsqu'il n'y avait eu aucune initiative politique de portée équivalente à celle réalisée au cours de 89, les inscrits italiens (du début de l'année) étaient 1.890 et ceux des autres pays, 207. On peut facilement constater, seulement en lisant les chiffres, que le résultat de cette année n'est pas très différent de celui de la mème période de l'an dernier, mais si nous reportons ce résultat à l'initiative politique menée au cours de 1989, on se rend compte de ce qui a été récolté par rapport à l'action d'initiative politique menée. Mème le fait de ne pas avoir réussi à recueillir des inscriptions, parmi les inscrits au Parti Communiste Italien, suite à l'adhésion du Parlementaire communiste Willer Bordon au Parti Radical, est une mesure de l'inadéquation politique et de l'organisation à laquelle le Parti doit faire face aujourd'hui.
Mais si nous allons comparer les ressources, en termes de personnes, d'énergie dont le Parti disposait à l'époque du C.F. de Madrid et celles dont il dispose aujourd'hui, nous nous apercevons que les chiffres ont peu changé: entre les groupes parlementaires et leurs collaborateurs, le Parti, le Centre découte sur l'information radio-télévisée et l'IRDISP, le total des personnes qui, à quelque titre percevaient un remboursement de facon continue, est passé de 129 à 120. A cette réduction ont contribué la Radio Radicale avec 5 personnes, le Parti avec 2, le Groupe Parlementaire à la Chambre des Députés avec 2 également. Le problème cependant n'est pas, comme il ne l'était pas à Madrid, seulement du nombre de personnes, mais aussi et surtout celui de la compétence de chacune d'élles, en rapport aux tàches confiées, du type de rapports de collaboration institués et de leur organisation.
Sur ce plan, à l'exception de la restructuration en cours à l'intérieur de Radio Radicale, rendue possible par l'introduction d'une personne douée de capacités professionnelles adéquates, dans tous les autres secteurs du Parti Radical, la structure est restée substanciellement inchangée par rapport à celle de l'année dernière. Cette structure a dù faire face à des taches qui avaient comme caractéristique, la distribution d'initiatives multiples, qui donnaient lieu à des responsabilités politiques différentes et externes au Parti, comme cela est arrivé pour la campagne électorale des élections européennes, avec la présentation de candidats dans quatre listes différentes, dans lesquelles tous les membres du Secrétariat, à l'exception du Secrétaire, ont été candidats ou ont collaboré directement, ainsi que tous les collaborateurs du Parti, sauf le groupe de Camarades qui a été occupé pendant tout ce temps-là, en Yougoslavie et à Budapest. Campagne électorale qui a commencé le lendemain du Congrès de Rim
ini, qui avait été décidé 20 jours avant seulement, juste après le Congrès de Budapest qui avait engagé dès les premiers jours de Mars, presque toute la structure du Parti.
Ce furent quatre mois durant lesquels le Parti, ses structures, ont été littéralement renversés par un torrent d'initiatives politiques, et, avec toute cette eau, on n'a pas réussi à construire les récipients, à en règler le flux, à la transformer en énergie nécessaire, pour obtenir ces résultats quantitativement indispensables à la bonne réussite du projet du Parti.
Ceux qui ont vécu directement l'histoire radicale de ces dernières années savent que les moments les plus difficiles et dangereux ont toujours été précisément -comme aujourd'hui- ceux qui suivent les grandes campagnes politiques fortunées, tant par l'effet de distraction, ou d'évasion, que le succès détermine en chacun, tant par l'accentuation des attaques,justement dans ces moments-là, des adversaires politiques qui essayent de résorber l'effet de leur insuccès. La possibilité de surmonter ces moments était confiée surtout à la capacité du Parti, à travers le contact avec les inscrits, de relier le succès obtenu par son propre projet, et de le transformer en force numérique et politique.
Ce qui différencie la phase actuelle de celles que le Parti a traversé de par le passé, est que depuis un an le Parti est dans une phase de transformation, qui, réalisée ou pas, est de toutes facons indispensable à son existence et par conséquent, les difficultés à surmonter sont infiniment plus grandes que celles qu'il a dù surmonter dans des périodes analogues de son histoire. Le fait ensuite, que la transformation ne s'est pas faite, et dans certains cas, n'a mème pas commencé, rend la situation dramatique, avec pour conséquence, que, sans ètre en mesure de réaliser le nouveau, le Parti n'est mème plus en condition de réaliser ces activités ordinaires qui sont indispensables à son bon fonctionnement.
Par la lecture du document sur l'état du Parti, réalisé par Maurizio Turco et Danilo Quinto, concu comme point de comparaison de l'état actuel du Parti avec les prévisions et les analyses menées à l'occasion du C.F. de Madrid, l'on comprend facilement, comment en réalité, la structure du Parti est fondamentalement identique, avec tous les problèmes non résolus qui avaient été mis en évidence à l'occasion de cette réunion du C.F., et dont certains d'entr'eux se sont mème aggravés.
La première évaluation à faire et celle du prix que l'exigence de flexibilité et de versatilité de la structure oblige à payer aux dépens de son rendement général. Nous nous trouvons face à un organisme qui, en moins de 40 jours, réussit à organiser un Congrès dans un pays de l'Est avec plus de 1.500 personnes, dont 85% proviennent d'autres pays que la Hongrie où le Congrès a lieu, et ne réussit pas par contre, à assurer la rédaction d'un texte de 10-20 pages tous les 15 jours, à quatre mille personnes en Europe, à travers la "Lettre Radicale".
On peut en dire autant des autres services du Parti, en commencant par la Trésorerie, l'organisation des voyages, la gestion des Listes d'Adresses, de la gestion des sièges à l'organisation des services de presse, tous les services qui doivent ètre assurés avec continuité et avec la qualité appropriée aux coùts que ces postes comportent désormais de toutes facons dans de nombreux cas. Il est donc nécessaire de se servir aussi d'apports professionnels qualifiés.
L'une des formes de plus forte résistance interne que la structure du Parti présente à toute tentative de réorganisation, est l'équivoque qui continue à persister sur l'apport de l'activité politique des militants, qui dans certains cas se réduit à un synonyme de rétribution au-dessous de la moyenne du marché, indépendamment de la proportion de la prestation par rapport à la tàche demandée. Il s'agit d'un mécanisme pervers qui, s'il assure certaines prestations extraordinaires, n'offre pas de garanties de continuité et qualité dans l'activité ordinaire.
Ce qui ne signifie point qu'il faille abolir l'apport militant, mais au contraire il faut assurer plutòt, des conditions de services appropriés à garantir l'association d'un plus grand nombre de militants pour assurer l'activité politique.
Le fait d'avoir introduit au cours de 1988, à l'intérieur de Radio Radicale,à des niveaux de responsabilités directives, dans le secteur administratif et d'organisation générale, des personnes avec des qualités professionnelles appropriées, mème dans la situation d'extrème difficulté économique et financière, et d'initiative politique dans laquelle la Radio se trouve, a assuré la possibilité d'une restructuration interne, qui jusqu'à présent, n'avait pas été possible.
L'un des problèmes encore irrésolus et sur lequel le Parti a mème récemment fait marche arrière, comme je le disais déjà au début de cette relation est celui de la communication écrite, sous tous les aspects: de celui de la production à celui de la distribution. Pour essayer de potentialiser ce secteur, surtout sur le plan transnational, dans la réunion du Conseil Fédéral de Madrid, il avait été décidé la constitution d'un "comité pour l'étude et la réalisation d'un projet de revue", qui bien vite, malgré les difficultés économiques et financières décide la réalisation d'un numéro unique confiée à Roberto Cicciomessere, qui en a été aussi, avec la seule collaboration de Sergio D'Elia, le rédacteur et l'organisateur. Ce texte (300 pages) traduit en francais, anglais, espagnol, hongrois, allemand, slovène et serbo-croate, aurait dù ètre l'instrument de l'initiative politique, pour la croissance du Parti sur le plan transnational. La rapide évolution de la situation politique en URSS, Hongrie et Pologne,
qui était devenue entretemps le centre d'intérèt politique du Parti Radical, n'en permettait plus une adaptation des textes, apte à intervenir dans une réalité d'aussi rapide évolution. A ce problème s'ajoutait en outre une évaluation plus approfondie des charges relatives aux coùts de distribution et à la difficulté d'acquisition des Listes d'Adresses sélectionnées nécessaires à sa réalisation. En conclusion, le projet a été abandonné et ce texte, précieux de toutes facons, n'est utilisé d'aucune facon, alors qu'il pourrait quand-mème faire l'objet d'une initiative éditoriale, surtout hors d'Italie.
L'obstacle de l'acquisition de nouvelles Listes d'Adresses sélectionnées, surtout dans des pays autres que l'Italie, continue d'ètre un des problèmes à résoudre et qui désormais, depuis des mois, n'a plus été repris sérieusement en examen. Depuis la réunion de Madrid, la croissance du nombre d'Adresses sélectionnées dont le Parti dispose, a été dérisoire par rapport aux besoins qui, annuellement, devraient ètre de l'ordre d'un million. A part l'acquisition de 90.000 Adresses au Portugal et d'environ 25.000 en Yougoslavie, sélectionnées en fonction de caractéristiques professionnelles, desquelles on aurait dù extraire, à travers des envois postaux successifs, des Listes d'Adresses ultérieurement sélectionnés, auquelles distribuer le Numéro Unique, la croissance en termes d'Adresses effectivement sélectionnées en fonction de quelque intérèt particulier pour l'activité du Parti Radical, hors d'Italie, ne dépasse guère 4.000 noms.
En Italie on a complété par contre, l'assemblage et la vérification de toutes les Listes d'adresses des référendums depuis 1977, qui ont porté à rendre disponible une Liste d'Adresses de plus de 1.200.000 personnes qui ont signé en douze ans, au moins pour un référendum radical, et d'environ 200.000 autres qui en ont signé plus d'un.
A la réunion du C.F. de Madrid, c'est l'éxigence -en vue de la constitution sur des bases transnationales du Parti- de renforcer la communication écrite, à laquelle, gràce et à cause de la présence de Radio Radicale en Italie, s'était substituée en grande partie la communication orale. L'actuel état de l'unique instrument d'information écrite du Parti Radical, "Notizie Radicali", donne au contraire non seulement la mesure de combien, cette éxigence n'a pas été satisfaite, mais aussi de combien l'on a régressé par rapport aux déjà inadéquates conditions dans lesquelles nous nous trouvions il y a quatorze mois. Aujourd'hui, Paolo Pietrosanti, avec la seule collaboration de Gianfranco Spadaccia, est resté l'unique éditeur du journal du Parti Radical, qui par conséquent, de par son nombre de pages et de par sa périodicité, ne fournit plus qu'un tiers de la quantité d'informations assurée l'année dernière.
Roberto Cicciomessere est en train d'achever la réalisation d'un très puissant instrument, en tant que support de la production écrite et en tant que véritable communication par voie télématique, qui permettra au Parti de pouvoir bénéficier des archives des inscrits radicaux, accessibles via computer, et de fournir, sur demande, n'importe où dans le monde, l'information produite quotidiennement, ou encore, des réponses à des questions spécifiques. Cet instrument sera un énorme support technique à la production écrite du Parti et il pourra ètre à son tour, une occasion de production écrite à travers les réponses aux questions spécifiques qui seront posées par son truchement. Il ne pourra pas cependant ètre considéré, pendant des années encore, comme un moyen de communication conccurentiel de la presse traditionnelle ou de la communication radiophonique. En effet, les Italiens qui possèdent un computer qui puisse dialoguer via téléphone, sont aujourd'hui de l'ordre de 0,2 - 0,3 % de la population, mème
si le nombre de personal computer vendu chaque année ( 460.000 en 88), laisse prévoir leur rapide évolution numérique. Mème les pourcentages francais ( 15% de la population ) des possesseurs de computers munis de systèmes idoines à la liaison téléphonique, n'atteignent pas encore les pourcentages des utilisateurs d'autres moyens de communication de masse tels que la radio, la télévision ou la presse. Dans le futur, si l'on tient compte de la diffusion de ces instruments en Amérique du Nord, en de nombreux pays d'Europe Occidentale, et, mème avec un retard considérasble, en Italie, ces instruments de communication télématique auront certainement une diffusion analogue aux traditionnels. Le mérite, de toutes facons de l'instrument télématique, contrairement aux autres, est celui d'avoir un potentiel d'utilisateurs pratiquement illimité, équivalent à celui du réseau téléphonique du monde entier. Le problème sera simplement de faire connaìtre l'existence de cette banque de renseignements radicale, et de faire
en sorte qu'elle soit à la hauteur de la spécifité des services équivalents, qu' est aujourd'hui encore, l'émission en direct des séances du Parlement de Radio Radicale.
A fortiori donc, le problème de la production écrite et de la production écrite dans plusieurs langues, reste une carence dramatique de l'activité du Parti.
Avant de conclure cette partie de la relation, je voudrais rappeler un problème que nous ne cessons de rencontrer, en voulant organiser le Parti et non seulement sur le plan transnational. C'est le problème des sièges du Parti, avec une particulière attention pour les sièges périphériques. Les sièges fonctionnent s'ils sont un instrument de support effectif et non pas, comme cela arrive souvent, un obstacle à l'initiative politique. Le siège de coordination de Bruxelles par exemple, dans les bureaux des Parlementaires radicaux, et par conséquent avec la disponibilité de personnel, de moyens techniques, a permis au Parti, d'investir directement en activités politiques, sans devoir se charger de problèmes logistiques et d'organisation, qui ne soient pas ceux d'une élémentaire comptabilté. La présence des Parlementaires leur permet d'engager le temps marginal par rapport à l'activité institutionnelle, temps qui peut-ètre mème considérable, en activités politiques de parti. Un rendement analogue, mème s
i à des niveaux différents, l'ont donné ces Adresses Radicales qui ont costitué des années-durant, les sièges du Parti en Italie. Il s'agissait de maisons de Camarades où arrivaient les matériels d'information du Parti, qui étaient ensuite distribués aux autres inscrits, et les réunions, mème à des rythmes intenses, se tenaient dans les cafés. La disponibilité d'un siège était un fait exceptionnel qui se vérifiait seulement lorsque, à l'occasion de campagnes politiques particulièrement intenses, on en louait un, et généralement pour quelques semaines uniquement. Il s'agissait de structures minimum, mais qui permettaient d'utiliser le temps marginal des activités du travail, en activités de parti, sans avoir à affronter des problèmes logistiques et économiques, qui auraient comporté une disponibilité à plein-temps, de la part des inscrits ou des militants. Aujourd'hui, quelque chose de semblable se passe uniquement au Portugal, où, Luis Mendao, qui ne dispose pas d'un siège, et malgré la condition d'abandon
dans laquelle il a été laissé par le parti, a assuré l'existence de l'unique centre en dehors d'Italie, qui mène des activités de parti, sans l'appui sur place, de Camarades venus d'Italie. A Madrid par contre, l'éxistence d'un siège a été le paravent qui cachait une initiative politique inexistante et l'obstacle à toute forme d'association. Aujourd'hui nous parlons d'un centre d'initiatives à Budapest et j'entends parler d'un siège à Varsovie. Eh-Bien, si l'activité minimum qui doit-ètre menée en Hongrie plutòt qu'en Pologne (Lettre Radicale), n'est pas claire, et si l'on ne tente pas d'assurer en priorité cette activité, mème indépendamment de l'existence d'un siège du Parti, on risquera de construire des centres non-proportionnés en fonction des activités à mener, qui risqueront d'ètre un obstacle, au lieu d'ètre un support à une quelconque activité politique.
J'ai préféré approfondir ces arguments, avant de passer à l'examen de la situation économique, parceque, depuis la réunion du Conseil Fédéral de Madrid, nous avons dù concentrer notre attention sur le dramatique problème de l'existence du Parti, et par conséquent des conditions de sa clòture éventuelle, plutòt que sur ces éléments de vie quotidienne, qui sont essentiels pour en garantir le fonctionnement aussi bien en temps ordinaire que dans les moments de grand engagement.
Sur le plan économique, apparemment, les conditions du Parti n'ont pas beaucoup varié par rapport à celles que nous vous avions présentées à Budapest, puisque apparemment les termes temporels en ont été déplacés. Gràce à la disponibilité des avances sur le financement public de 1990, et au résultat des élections au Parlement Européen en Italie, qui ont assuré les remboursements des frais électoraux et, en moindre mesure, les contributions des autres partis, il a été possible d'assurer les moyens financiers nécessaires pour renvoyer à l'Automne le moment de crise financière du Parti et surtout de Radio Radicale. En excluant les coùts de la campagne électorale, qui, pour les raisons exposées plus haut, sont à parité, le déficit prévisible actuellement pour la fin de l'année est d'environ 1.900 Millions, c.à.d., de 250 Millions supérieur à celui de Mars, qui était de 1.650 Millions (incluses les dépenses relatives au Congrès de Budapest). En effet, les dépenses pour le Parti, comme on peut le voir dans
les prévisions que l'on vous a distribué, sont dans les neuf mois, de 3.500 Millions, incluses les dépenses relatives au prochain Congrès, et avec une incidence d'environ 600 Millions pour les dépenses et les initiatives politiques, somme qui pourra varier en fonction des décisions qui seront prises. Les entrées de l'auto-financement , on peut les prévoir pour 500 Millions environ (dont 300 recueillis en 3 mois et demi), et celles des quotas d'indemnités (env. 60% de la somme mensuelle), que les parlementaires versent au Parti, seront d'environ 770 Millions. A cela, s'ajoutent les entrées du secteur télévisé pour 370 Millions (qui s'ajoutent à une somme analogue encaissée dans le premier trimestre de l'année) et sur la base de ce qui se décide à ce propos par le C.F. de Strasbourg, les avances du financement public pour 1.600 Millions, amenant ainsi le total des entrées des 9 mois à 3.250 Millions. Cette situation qui empirerait de peu celle, plus grave, constatée fin-Mars, est cependant rendue plus diffici
le par les conditions de Radio Radicale, qui présente un déficit économique relatif à l'exercice, d'env. un Milliard, qui se traduira au mois d'Octobre par une crise financière, qui risquera d'en compromettre le bon fonctionnement.
Le déficit économique du Parti et les besoins de la Radio, déterminent donc pour la fin de l'année, un besoin total d'env. Trois Milliards.
A l'époque du Congrès de Budapest, les conditions étaient analogues, mais nous pouvions compter sur la possibilité d'avoir l'avance du financement public de l'année prochaine, conditions que nous ne pourrons pas renouveler, ni à la fin de l'année, ni dans les mois qui suivent. En effet les élections pour le Parlement Européen ont élucidé sans équivoque, que le Parti Radical, en tant que tel, ne se présentera pas non plus aux prochaines élections politiques, que l'on prévoit pour le printemps prochain. La non-présentation, comporte la perte du financement public de 1991, et donc la possibilité qu'en 1990 les banques ne puissent pas donner d'avance. Nous nous retrouverons donc début 90, si nous n'aurons pas trouvé les deux Milliards nécessaires, avec une dette de 3 Milliards env., sans la possibilité de bénéficier de ces formes de crédit qui nous ont permis cette année de financer l'activité du Parti.
Chères Camarades et chers Camarades
Comme j'ai essayé de vous illustrer ici succinctement, les conditions de difficultés dans lesquelles se trouve le Parti, continue d'ètre telles à en compromettre la possibilité d'exister. La délibération faite à Budapest et la modification statutaire conséquente, en fonction de laquelle, aux premier Secrétaire et Trésorier, ainsi qu'aux Présidents du Parti et du Conseil Fédéral, sont délégués les pouvoirs du Congrès "pour toutes les décisions relatives à la vie et au patrimoine du Parti Radical", pourrait ètre opportunément mise en acte à tout moment. Mais si cette éventualité est possible et probable de toutes facons, nous tous , nous devons essayer d'opérer avec l'effort maximum, en sachant que l'éventualité existe, et que nous pourrons opérer directement pour l'exorciser jusqu'à la dernière seconde, avant que telle délibération soit réalisée, sans devoir nous préoccuper de convoquer dans ce but, ni Congrès extraordinaires, ni réunions du Conseil Féderal.
De l'image de l'état du Parti, sur la base de ce qui émerge des prévisions économiques, le Parti n'est mème plus en condition d'affronter la tàche qui l'attend, c.à.d., celle de trouver les moyens nécessaires pour arriver à la fin de l'année et celle d'affronter 1990.
Nous devons nous mettre en condition d'essayer.
Nous avons une quarantaine de jours pour accomplir ce qui est le premier pas nécessaire, mème si en lui-mème il n'est pas suffisant. Pour essayer d'affronter ces problèmes, nous devons reconstruire ces instruments indispensables qui sont la dotation essentielle du Parti: la possibilité avant tout de communiquer entre nous et avec les autres inscrits, en Italie et dans les autres pays. Nous devons surtout nous armer des ressources humaines et des moyens techniques, qui puissent nous permettre de traduire en succès mème quantitatif et donc en force, ces résultats politiques qui aujourd'hui nous apparaissent miraculeux et presque disproportionnés à la consistance effective du Parti.
Nous devons essayer d'assurer à Radio Radicale la possibilité de voir traduits en moyens économiques, les résultats récemment obtenus sur le plan parlementaire. La décision du Parlement italien de se munir d'un instrument, qui, de manière permanente, fournisse aux cytoyens l'information, qui pendant plus de 13 ans, Radio Radicale a assuré gratuitement, doit devenir opérationnelle.
Ce sont des pas apparemment petits, mais aujourd'hui extrèmement difficiles, qui peuvent ètre réalisés uniquement avec la prise de conscience de chacun , de leur nécessité.