Chères camarades et chers camarades
c'est précisément dans cette réunion-ci que le Conseil Fédéral est appelé à prendre acte d'un évènement qui met le parti, même si formellement, face à la conclusion d'une période de son existence ou, pour le moins, à la fin d'un cycle de son histoire.
En effet, si nous sommes réunis, comme nous le sommes maintenant en tout début d'année et en Conseil Fédéral et non pas en Congrès -le 36·du Parti- comme le prescrit notre statut, c'est parceque les "pleins-pouvoirs" ont été pris.
Vous vous souvenez sans doute que la motion approuvée en Avril dernier à Budapest, à la fin des travaux du 35· Congrès, à la majorité des 3/4 des votants, "délègue tout pouvoir statutaire au Premier Secrétaire, au Trésorier, au Président du Parti et au Président du Conseil Fédéral, pour toutes les décisions relatives à la vie et au patrimoine du parti au cas où la violence réussirait à vaincre notre résistance. Et dans ce sens-là, par cette norme transitoire et finale, le statut du parti se transforme."
Vous vous souvenez en outre que le Conseil Fédéral réuni ici, à Rome, au mois de Septembre dernier, a affronté la question des "pleins-pouvoirs", en entrant directement dans le sujet des contenus du dispositif du Congrès, avec une référence particulière aux conditions posées pour leur mise en acte, ainsi que des termes et des modalités relatifs à la procédure de réalisation. A la fin des travaux, la motion approuvée par le Conseil Fédéral à ce propos prend acte que, jusqu'à ce moment-là, "la procédure dictée par le Conseil de Budapest n'avait pas encore été mise en oeuvre, même devant l'évident et rapide accomplissement du processus anti-démocratique, prévu et dénoncé, et de ses conséquences".
Il s'agit -comme on le sait déjà- du processus, prévu depuis longtemps et dénoncé par le parti, qui n'a certainement pas été un sujet secondaire du débat qui s'est déroulé à Budapest, où le document final a mis en évidence le lien étroit entre l'éxistence du Parti et les conditions imposées par la "démocratie réelle" des systèmes occidentaux et, en particulier, en Italie, par la partitocratie. A ce lien et à la "condition italienne", se réfère également par ailleurs, la motion du Conseil Fédéral de Septembre, lorsque, en invitant le parti et ses organes, à "privilégier fortement la lutte dans les pays de l'Est", elle introduit un insert explicite et significatif comme jamais: "pour antant qu'il soit possible et compatible avec les liens italiens, pour le moment encore, source presque exclusive de ressources pour le parti".
C'est à cette "condition italienne" et à son lien avec l'éxistence du parti que l'on doit le fait que le moment de la prise des "pleins-pouvoirs" a été prorogé, jusqu'à la dernière limite possible.
Plusieurs fois, j'ai manifesté ma conviction sur la dichotomie grandissante entre la capacité d'analyse, d'évaluation, d'identification et de choix politique du parti, et les ressources dont dispose celui-ci pour pouvoir satisfaire cette capacité par sa propre initiative, dichotomie dont les conséquences se sont accentuées progressivement, à cause des conditionnements imposés par le système politique sur la praticabilité démocratique en Occident et, en particulier en Italie, à cause de l'utilisation déformée et sans discrimination des médias, de la part du pouvoir et de la partitocratie des moyens d'information.
J'ai même rappelé comment à plusieurs reprises dans notre histoire, la réponse plus que jamais positive reçue dans et par les faits de cette capacité, ait été déterminée par le fait d'avoir réussi à engager par et dans notre initiative d'"autres personnes" et, entre autres, bon nombre de ceux qui avaient été parmi les adversaires les plus tenaces. Cet engagement les a justement réunis dans le succès qui, par une plus grande disponibilité de moyens et de pouvoir, leur a permis d'acquérir par la suite des résultats concrets que nous-mêmes, nous n'avons pu, mais le plus souvent, pas voulu obtenir.
Aujourd'hui encore, je pense qu'il est difficile pour certains, de comprendre tout à fait la valeur et la force potentielle du choix transnational et transpartitique fait par le parti radical. D'ailleurs, nous sommes tous de toutes façons conscients que ce choix, plus on le considérait nécessaire, plus il comportait un accroissement de la dichotomie entre la perspective et son potentiel d'une part, et l'engagement, les énergies, les ressources nécessaires pour y faire face concrètement, d'autre part. Ce n'est pas par hasard si nous nous sommes adressés aux autres de façon plus directe, plus explicite et plus déterminée que jamais. Nous savions et nous savons, que plus notre proposition politique est correcte et correspond davantage aux éxigences du temps que nous vivons, plus nos énergies, nos ressources auraient été et sont, toutes seules, inadéquates: le parti tel qu'il était et tel qu'il est, engagé dans les institutions en Italie et en Europe, coincé dans l'étau du silence et du mensonge, n'aurait p
as pu, ne peut pas -tout seul- parvenir à s'en sortir. Nous devions, nous devons réussir à renouveler nos rapports tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. La difficulté est grande, bien plus grande -peut-être- que ce que nous avions jusqu'ici pensé.
Il est incontestable que les évènements qui se sont succédés au cours de cette année dans les pays du centre et de l'Est de l'Europe avec une importance, une extension et une rapidité pour tous impensables et imprévues, si -d'un côté- ils nous remplissent de joie et de satisfaction - justifiées et légitimes- de l'autre, ils ont objectivement concouru à accroître le sens concret de notre difficulté, non seulement à cause de l'ampleur des ressources dont nous devrions disposer, mais aussi et surtout, de la diversité et de l'étendue de l'engagement demandé, ainsi que du changement des rythmes et des modes d'emploi.
Je crois qu'il n'est pas facile de donner des réponses à l'importance et à la valeur d'un évènement comme celui qu'a été le 35· Congrès qui s'est déroulé à Budapest il y a à peine dix mois, lorsque l'incrédulité d'abord, et l'étonnement ensuite, pour cette présence en Hongrie, ont été la preuve la plus évidente que rien ne laissait prévoir le bouleversement qui était en train d'impliquer dans une succession rapide, tous les pays du Centre et de l'Est européen à régime communiste.
Une fois encore, à cette occasion, le parti a été en mesure d'exprimer et de rendre évidente, directement, par sa propre initiative, la portée et la signification de sa proposition politique. La force de la nonviolence et de la tolérance pour affirmer le droit à la vie et la vie du droit, a marqué, à l'exception tragique des glorieux évènements vécus par le peuple roumain, le processus de renouvellement de ces pays.
Avec nos quelques moyens, avec l'apport direct de certains camarades, avec l'engagement des inscrits résidents dans ces pays, même ces derniers mois, le parti a dédié la plus grande attention à la lutte dans les pays du Centre et de l'Est de l'Europe, avec des résultats significatifs, mais -à mon avis- insuffisants par rapport à ce que les évènements et les circonstances auraient éxigés. Une note rédigée par Olivier Dupuis avec l'aide des camarades qui opèrent à, et depuis Budapest, où est en service un centre de coordination de l'activité du parti dans les pays du centre et de l'Est européen, et avec l'aide des autres camarades qui collaborent à cette activité depuis Zagreb et Rome, fournit un tableau sommaire mais significatif, du travail exercé avec sacrifice et dévouement, et cette note fournit également une image des difficultés à surmonter et des carences à combler. Olivier pourvoiera directement par son intervention à mieux vous illustrer cette situation et les conditions qui la caractérisent. Je
souhaite rappeler ici, parceque je voudrais en souligner la signification, la manifestation qui s'est déroulée le 18 Octobre simultanément à Moscou, Prague, Varsovie et Budapest, et qui a vu pour la première fois des citoyens soviètiques, tchèques, polonais et Hongrois, demander le respect du droit non pas pour leur pays, mais pour ceux d'Europe Occidentale, et en particulier pour l'Espagne et l'Italie.
On a vu ces jours-ci le grand succès de l'initiative de Radio Radicale en relation à la révolte en Roumanie, de cette radio qui encore une fois a su être le seul et véritable "service public": point de référence et d'information directe et constante pour les italiens et les réfugiés roumains. La rapidité, la promptitude, le caractère exhaustif de l'information assurée par Radio Radicale durant toutes les journées des évènements, ont été non seulement un moment de vive mobilisation, mais ils ont fourni également un exemple de comment il est possible de faire de l'information correcte, une donnée particulière d'initiative et de proposition politique, en obtenant l'approbation et le respect non seulement de tous ceux qui sont directement intéressés, mais également de tous ceux qui font de l'information un usage impropre et qui, souhaitons-le, ne veulent pas oublier encore une fois avec rapidité dans les faits, l'approbation et le respect. La radio a pu compter, ces jours-ci, sur l'extraordinaire collaborat
ion des camarades et des amis roumains, de l'apport du centre de coordination de Budapest et, en particulier, de la présence en Roumanie d'antonio Stango qui , avec courage et détermination, s'est tout de suite rendu dans ce pays-là, après avoir coordonné à Rome et en Italie les premières initiatives du parti à l'encontre de ces évènements, qui -entre autre- ont vu, place de la colonne de Trajan, la participation du PCI et de son secrétaire Achille Ochetto.
Si le parti a dirigé son propre engagement et sa propre attention avant tout et surtout vers le Centre et l'Est européen, d'autres initiatives ont été également dirigées vers d'autres pays. Sur cet autre front c'est la proposition antiprohibitionniste qui les a suggérées et alimentées et ce seront les interventions des camarades plus directements impliqués qui fourniront des informations et des estimations adéquates. Je voudrais uniquement rappeler que le parti, outre à suivre, en fournissant dans la mesure du possible son propre apport, l'activité de la LIA dans le domaine international, et du CORA en Italie, est intervenu directement également pour soutenir les camarades espagnols qui, à Madrid, ont présenté une liste antiprohibitionniste aux élections politiques d'Octobre et, récemment, Marco Pannella et Emma Bonino se sont rendus en Colombie, à Bogota, dans le but d'examiner la possibilité de tenir cette réunion du Conseil Fédéral dans cette ville, où les manifestations d'abus et de violence de la
lutte pour et contre le trafic de la drogue bouleversent et terrorisent le pays tout entier. L'antiprohibitionnisme est un thème qui, même si avec difficulté et avec des obstacles souvent insurmontables, est en train de conquérir des marges d'attentions importantes et significatives, auxquelles je pense que le parti peut et doit donner toujours davantage d'espace, avec la conviction que derrière la drogue, se cachent non seulement l'infamie des trafiquants, de la criminalité organisée, des marchands de mort, mais aussi des intérêts et des tendances qui, dans le futur, peuvent ériger le prohibitionnisme comme un facteur englobant de bien plus vastes et dangereuses opérations répressives, contre le droit et la démocratie.
Etats-Unis d'Europe, processus d'unification et Parlement Européen. Les évènements qui ont lieu dans le Centre-Est européen, si d'un côté, ils mettent toujours davantage en évidence la validité et l'importance des objectifs de notre proposition politique, ils en ont toutefois modifié, dans les termes et les modalités, le parcours: il suffit de se représenter la problématique introduite par la perspective de l'unification allemande pour se rendre compte quels sont les questions et les éléments ultérieurs qui le rendent encore plus tortueux et complexe. Les camarades de Hongrie et de Yougoslavie sont en train de considérer avec attention si la reprise d'initiatives concrètes à ce sujet est possible et de quelle façon, et ce thème aussi fera ici l'objet de leurs considération. La présence au Parlement Européen de trois camarades (Pannella, Aglietta et Taradash) élus, comme vous le savez, dans des listes différentes, a apporté des changements considérables dans la structure et dans les services dont les é
lus radicaux disposaient déjà à Bruxelles dans la législature précédente mais, jusqu'à présent il n'a pas été possible d'établir un rapport avec ce siège qui consente au parti de s'en servir de manière adéquate et substantielle.
Chères camarades et Chers camarades
Bien plus qu'au tableau général de la situation relative aux aspects transnationaux que j'ai ici rappelé brièvement, c'est à la situation italienne et du parti en Italie que nous devons le renvoi "au dernier moment" de la mise en acte des pleins-pouvoirs.
Lorsqu'il y a deux ans, à Bologne, au 34· Congrès, j'acceptai la candidature de secrétaire du parti, je le fis dans la conviction que le choix transnational et transpartitique -contrairement à ce que pensaient les autres camarades- demandait de la part de tout le "groupe dirigeant" du parti, la prise, de plus précises, directes et autonomes responsabilités et dans cette conviction, il n'y avait certainement pas la décision de recueillir les différences qui s'étaient manifestées au Congrès pour les alimenter et donner un corps à une opposition absurde qui mît en discussion la leadership de Marco Pannella. Au contraire je pensais qu'il était nécessaire de constituer une plus directe et plus explicite responsabilité collective du "groupe dirigeant", afin que celui-ci fût en mesure, en conditions de plus grande autonomie, d'assurer une direction de l'activité du parti plus coordonnée et plus efficace, telle à lui permettre, dans une phase si importante et délicate, de développer sa propre initiative, libre
des obligations, non seulement formelles, des organes exécutifs du parti, et mieux pouvoir ainsi préciser la nouvelle perspective du parti et contribuer à en dessiner avec la plus grande efficacité les lignes de réalisation.
Il s'agit d'un dessin qu'il n'a pas été possible de réaliser, et cela vaut la peine ici, aujourd'hui, de se demander quels développements plus positifs du parti s'en seraient suivis, si nous avions dès lors proposé l'implication directe de Pannella dans la gestion du parti.
Le parcours de ces deux dernières années a été depuis le début marqué par les difficultés et les résistances rencontrées dans le fait de devoir prendre acte de l'incompatibilité du parti, ainsi qu'il était venu se configurer à travers l'établissement dans les institutions, par le choix transnational et transpartitique et la décision consécutive de ne plus participer aux élections avec des listes propres. Difficultés et résistances qui ont été un facteur, et non des moindres, dans la détermination de notre inadéquation, celle du groupe dirigeant, à résoudre cette incompatibilité, en en faisant un élément portant et de gouvernement du nécessaire processus de transformation.
Ce n'est pas sans difficultés et sans hésitations que nous avons ensuite pris acte de la conclusion d'une période de notre histoire, de l'épuisement de ce "segment de théorie de la paraxis" qui avait permis avec de grands succès la croissance du parti.
Il s'est ainsi formé et constitué l'hypothèse de la "fermeture".
Hypothèse qui n'a eu dans les conditions de crise économique et financière constatées et annoncées à plusieurs reprises, qu'un seul support et qui a choisi pour paramètre de référence, la disponibilité, pour le parti, des ressources financières publiques et privées, en fonction de la durée de la législature en Italie et du cours des activités entreprises en Italie indépendamment du parti dans le secteur télévisé. Tout cela dans la conviction de l'impossibilité de faire face, avec l'organisation éxistante et avec l'apport des inscrits et du seul autofinancement, aux éxigences politiques essentielles du parti.
L'hypothèse de la fermeture fut ensuite abandonnée en vue du relancement transnational possible qui nous était proposé par l'action menée pour les droits humains, la démocratisation et l'unité européenne dans les pays du Centre et de l'Est européen, qui a amené le parti à célébrer le Congrès de Budapest et, pour terminer, à la perspective des "pleins-pouvoirs".
Que la délibération du Congrès annonce les "pleins-pouvoirs" comme une éventualité, même si avec un degré de probabilité assez élevé, cela apparaît clairement dans le contexte de la motion du Congrès, comme il est clair aussi que les possibles conditions d'alternative à cette solution étaient confiées en grande partie à l'évolution de la situation italienne: un indice évident en a été le "Congrès italien" du parti transnational qui s'est tenu à Rimini en vue des élections européennes et qui avait déjà été annoncé à la fin du Congrès de Budapest.
Précédemment, il m'a été donné d'exprimer ma conviction que la condition transpartitique est préliminaire, c'est à dire un fondement essentiel pour réaliser le parti transnational et cela, surtout justement, en relation avec ces "liens italiens, pour le moment source presque exclusive de ressources pour le parti": la motion de Septembre du Conseil fédéral n'entendait certainement pas par là se référer uniquement aux ressources financières, mais aussi, et surtout, aux ressources humaines.
Je pense que c'est précisément l'engagement propre à déterminer ces conditions qui, de Budapest à aujourd'hui a comporté le plus grand effort pour le parti, avec des résultats importants, plus importants peut-être que ce que l'on peut percevoir dans l'immédiat, mais avec un coût élevé, beaucoup plus élevé que ce que l'on pouvait imaginer, parcequ'en Italie, les "facteurs extérieurs", la fermeture du système, les obstacles, l'insensibilité et les retards dûs à la "démocratie réelle", sont grevés et grèvent lourdement sur notre initiative et souvent, l'éludent, la déforment, la suffoquent, jusqu'à en annuler l'impact.
Il est vrai que l'initiative radicale adoptée dans le pays et au Parlement par rapport aux sociaux-démocrates, aux Verts, aux laïques, aux communistes, aux citoyens convaincus du danger de la drogue et du prohibitionnisme, et/ou souhaitant sortir du système, est dûe à un engagement autonome d'inscrits au parti, libres et libérés de l'engagement avec le "parti en tant que tel", comme par ailleurs cela fut rappelé et sollicité dans l'Appel adressé aux inscrits par la motion approuvée en Septembre par le Conseil Fédéral. Mais il est vrai également que la connexité originale dans les implications structurelles et opérationnelles avec le parti, s'est prorogée, en déterminant -d'un côté- la naissance des énergies des plus valables et l'appauvrissement, sinon l'épuisement total, des capacités d'action politique du parti, en en réduisant le champ d'initiative et -de l'autre- la production d'une plus grande charge de tâches opérationnelles et de service dans une organisation toujours plus inadéquate.
En de telles conditions, assurer la coordination de ce processus, même la liaison, s'est révélée être un objectif toujours plus difficile à réaliser.
D'autre part c'est à ces initiatives, prises pour la plupart en vue des élections européennes que l'on doit les résultats significatifs et importants dont nous avons pris acte avec satisfaction dans la précédente réunion du Conseil Fédéral et qui, entre autre, ont contribué de manière déterminante à empêcher ce "succès socialiste" tant attendu, et la consécutive et presque certaine interruption de la législature qui avec d'ultérieurs massacres de règles démocratiques et dans le seul but de resserer toujours davantage le cercle du système partitocratique, empêchait le développement des processus en acte destinés à reproposer au Pays des termes réels de démocratie.
L'occasion des récentes élections municipales à Rome -évènement poussé exprès à une importance politique de portée nationale, comme si c'était une revanche dûe- a rendu évidente, malgré les bons résultats obtenus par les camarades engagés dans les listes Vertes ou antiprohibitionnistes, non seulement la volonté précise du système de suffoquer dans le silence la présence radicale, mais -malheureusement- également l'incapacité de ces secteurs et forces politiques intéressés à briser les schémas actuels, à saisir les opportunités de grand relief qui leur avait été offertes par l'imagination et par l'initiative radicale.
Même en cette occasion, l'apport du parti radical et des services dont il dispose, n'a pas fait défaut à nos camarades.
Pour les élections européennes, tout comme les romaines, la proposition radicale a été alimentée par l'initiative et par la participation directe de Marco Pannella, initiative et participation que Pannella a par ailleurs assuré durant tous ces derniers mois avec l'intention précise d'affirmer, étendre et consolider en Italie, la condition transpartitique dont a besoin le parti, et il l'a fait en pouvant bénéficier et en bénéficiant du fait de ne pas être impliqué directement et formellement dans la responsabilité de direction du "Parti en tant que tel": et même cela est une condition qui a été nécessaire d'assurer jusqu'au dernier moment.
Je souhaite que les camarades qui ont été et sont parmi les protagonistes de ces initiatives "italiennes" et qui se sont endossé avec courage et détermination, quelques fois avec un sens particulier du service, la charge d'une conduite dure et stressante, qui les a mis plus d'une fois face à des moments difficiles dans la gestion des rapports avec le parti, interviennent pour fournir non seulement de plus précises informations, mais aussi leurs évaluations pour alimenter la discussion sur un aspect de la situation du parti (je le répète: l'exigence d'être surtout transpartitique en Italie pour pouvoir être transnational et, donc, transpartitique également dans d'autres pays), qui n'a pas été, n'est pas, ne pourra pas être peu important et qui par conséquent ne doit pas, à mon avis, être négligé.
Dans ce but, pour organiser notre travail avec des méthodes appropriées aux éxigences actuelles, je pense qu'il est utile de conduire cette réunion par tranches et non pas uniquement en fonction d'une seule et unique discussion générale.
Chères Camarades et chers Camarades,
S'il est vrai, comme c'est vrai, que le dispositif approuvé à Budapest pour les "pleins-pouvoirs" n'en rendait pas engageante sa mise en vigueur et laissait ouverte la possibilité d'une continuation de l'activité du parti selon le régime du Statut ordinaire, il est également vrai que déjà en Septembre le Conseil Fédéral, compte-tenu des relations présentées et du débat qui s'est déroulé, avec ses décisions (non seulement celles prises avec les motions approuvées, mais aussi celles dûes aux motions qui n'ont pas été acceptées, il faut bien le rappeler) a exclu qu'il y eût des conditions aptes à convoquer, ces jours-ci, le 36· Congrès du parti. Et en plus, le Conseil Fédéral a également manifesté clairement de penser comme assez improbable que de telles conditions pouvaient se déterminer en temps utile et, par conséquent, il a conseillé (l'imposer non) l'application des pleins-pouvoirs, se prononçant en fait pour une ligne favorable à la troisième des hypothèses soumises à l'examen du C.F. par le Secrétai
re et le Trésorier avec les notes supplémentaires aux relations.
Selon cette hypothèse l'application des pleins-pouvoirs sanctionne avant tout la conclusion d'une période de l'existence du parti, la fin d'un cycle de son histoire et comporte l'annulation de l'organisation existante et le début d'une phase qui peut porter à la refondation et à la constitution du "parti nouveau" ou à la liquidation.
Depuis Septembre notre comportement, notre choix, ont été de ne pas entraver dans la mesure du possible, l'éventualité d'éviter le recours aux "pleins-pouvoirs".
C'est un choix qui a accrû notre solitude et déterminé l'isolement dans l'attente d'une initiative que nous savions devoir laisser à d'autres, aux camarades qui de l'extérieur étaient engagés dans la détermination des conditions qui portent au parti même cette contribution concrète d'inscriptions des "autres", et en premier lieu, de responsables qualifiés de ces partis, de ces forces politiques, auquels on a plusieurs fois renouvelé notre appel.
Nous étions conscients que cela était indispensable parce que cela aurait assuré au parti cette condition (transpartitique), nécessaire non seulement pour faire converger les inscriptions des militants, mais qui nous auraient aussi permis de nous relancer tout de suite avec une force renouvelée dans les autres pays.
Les inscriptions, les adhésions ne se sont pas faites, sauf les exceptions de ces camarades, qui inscrits à d'autres partis, ont promptement, depuis longtemps recueilli notre invitation et auquels nous renouvelons notre estime et notre gratitude; la condition attendue et qui peut-être aurait pu nous permettre de ne pas devoir recourir à l'application des pleins-pouvoirs, ne s'est pas déterminée.
Le secrétaire du P.C.I., Achille Occhetto, a annoncé que demain il interviendra à notre réunion: nous espérons que le processus de reconstitution de son parti, qu'il a lancé avec courage et détermination et par nous-mêmes souhaité et soutenu par des comportements et des actes concrets, dans un moment certainement non suspect, lui permette une réponse plus précise et plus cohérente à nos propositions et à notre appel.
Il s'est écoulé ainsi ces quatre derniers mois, pour nous, une période des plus difficiles, engagés jour après jour -quelques fois avec des pressions et des rythmes obsédants, d'autres fois avec des pauses et des absences angoissantes- en accomplissant la tâche qui, même si substantielle, nous savions qu'elle ne pouvait être que marginale, dans des conditions effectives qui peuvent même avoir contribué à accroître des carences et des inadéquations personnelles.
En accomplissant cette tâche nous ne pouvions pas ignorer cependant l'approche du terme qui aurait rendu inévitable l'application des pleins-pouvoir et nous avons ainsi pensé devoir prédisposer, autant que possible, les prémisses pour l'annulation de l'organisation existante qui est une conséquence elle aussi inévitable des pleins-pouvoirs. Avec l'application des pleins-pouvoirs, les premiers vice-secrétaires adjoints, les membres du secrétariat et tous ceux qui étaient investis de responsabilités politiques, et qui continuaient dans leur fonction en prorogation du précédent mandat, parceque non-remplacés au Congrès de Budapest, cessent leurs activités.
Depuis le 1er Janvier on a interrompu également tout autre rapport avec le parti à n'importe quel titre institué, sauf pour six personnes dont l'activité est rendue indispensable pour rester conforme aux obligations des lois dans le domaine administratif et à celles dûes aux obligations du Statut (inscriptions, C.F.) en outre le Centre d'Ecoute télévisé utilisera tous les locaux du siège de Corso Rinascimento et l'activité du parti aura comme unique adresse Via di Torre Argentina.
Chères Camarades et Chers Camarade
Après tout ce que nous avons dit, quelle est la situation, l'état du parti? Quelles sont les conditions et les termes concrets desquels part le "régime des pleins-pouvoirs"?
Je dois tout de suite vous dire qu'une réponse exhaustive et adéquate à ces questions a été déjà représentée et annoncée dans les nombreuses pages écrites et qui vous ont été soumises ponctuellement aux réunions du C.F. et au Congrès et que ici, aujourd'hui, il ne nous sera pas possible de vous la reproposer, mise à jour, en termes complets et exhaustifs, mais uniquement en une synthèse extrême, avec peu de rappels et des mises au point essentielles.
Manque de temps et de ressources, ou de volonté et détermination?
Le doute et l'incertitude inhérents à cette question sont eux-aussi des indices de vérité, il est nécessaire d'en prendre acte pour les soumettre aux évaluations et aux jugements politiques et pour en tirer les différentes, possibles et dûes conclusions.
En synthèse, voici les aspects essentiels de la situation actuelle.
Au 31 Décembre 1989, selon les prévisions du mois de Septembre présentées au Conseil Fédéral, la situation économique du parti devait se conclure par un déficit effectif de 1.600 millions. Ce résultat est aujourd'hui confirmé par le bilan puisque aux coûts inférieurs dûs au fait de ne pas avoir tenu le 36· Congrès, se sont ajoutés des coûts supplémentaires pour des travaux importants de restructuration du nouveau siège, que l'on ne pouvait pas prévoir au moment de l'acquisition et en outre, se sont encore ajoutées les dépenses effectuées pour cette réunion du Conseil Fédéral, dont le montant est équivalent aux coûts inférieurs.
Formuler une hypothèse de prévision du cours économique du parti pour 1990, ne doit pas faire abstraction du fait de souligner avant tout la responsabilité primordiale du régime des "pleins-pouvoirs" qui est celle de garantir concrètement et constamment une situation économique et patrimoniale, qui permette la liquidation du parti sans encourir la faillite et la banqueroute et, à ce propos, nous devons rappeler que, pour respecter ces conditions, il faut associer de précises responsabilités personnelles, premières entre les autres, mais pas les seules, celles du secrétaire et du trésorier, ainsi que celles du président du parti et du Conseil Fédéral.
D'autre part, la gravité et l'ampleur de la crise économique du parti ne date pas d'aujourd'hui, mais elles ont été ponctuellement dénoncées et documentées et soumises à l'éxamen et à l'évaluation du Conseil Fédéral (qui a approuvé les relations) depuis Avril 88 et, par la suite, jusqu'au Congrès de Budapest, avec une cadence bimestrielle. A chaque réunion on a au fur et à mesure illustré les exceptionnelles difficultés que le parti a dû affronter et surmonter dans ce domaine et en Septembre dernier le Conseil Fédéral a été encore une fois dûment informé de la situation et même ces relations ont été approuvées.
Pour cette réunion, le Trésorier a élaboré -avec des graphiques à l'appui- les cours, depuis 1973, relatifs aux principaux éléments constitutifs de la situation économique du parti, qui sont à votre disposition, joints au bilan 1989, qui vous est proposé avec la relation des auditeurs des comptes.
Il n'est guère possible ici, d'entrer dans une exposition des interprétations de la signification de ces élaborations, et il est cependant intéressant d'observer que durant ces dernières années, la carence d'informations fournies par le service public radiotélévisé(les téléspectateurs de Tribune Politique sont passés de 20 millions à 2 millions) a conduit le parti à faire face à une dépense importante pour essayer de suppléer à cette carence, et dont le montant s'est accentué au fil du temps et cela a amené le parti à utiliser dans ce but, directement et de façon toujours plus consistante, le financement public, auparavant totalement destiné aux "sujets autonomes" (Radio Radicale et Téléroma 56).
Une autre observation intéressante qui ressort de cette élaboration est la croissance plus que jamais consistante de la dépense globale du parti dans les années 1986-87, compensée partiellement et uniquement par l'accroissement -indubitablement très important- qui a fait remarquer dans ces deux-années-là l'autofinancement comme conséquence des résultats de la campagne des "dix-mille inscrits". Une telle augmentation de la dépense qui s'est répercutée -inévitablement- sur l'année suivante, 1988, lorsque, l'effet sur l'autofinancement de la campagne des "Dix-mille" a fait défaut, avec la persistance de coûts si élevés, a contribué en termes substantiels, à la crise économique et financière qui a touché le parti dans ces deux dernières années: Il ne nous a été possible, à nous, en effet, que de bloquer la tendance à l'augmentation de la dépense globale, en la contenant en 1988 et en la limitant en 1989, sans la résoudre pour autant.
Par conséquent, pour faire une prévision économique pour 1990, il est indispensable de partir en tenant compte uniquement des données sûres, sans considérer acquis les éléments qui eux ne sont pas sûrs non plus et, parmi ceux-ci, avant tout la prorogation de la législature du Parlement italien pour toute l'année. En effet, sur de telles bases, le fait d'introduire dans la prévision l'utilisation -en en anticipant le montant par les banques- du financement public de 1991, peut compromettre irrémédiablement les conditions pour la liquidation du parti. Un autre élément qui pour la même raison ne peut pas être inclu dans la prévision, est donné par la quote-part des indemnités parlementaires que versent les élus dans les listes du parti au Parlement italien et les inscrits élus au Parlement européen. Dans ce deuxième cas puisque les quotes ne sont pas anticipées, mais dévolues mensuellement, il est prudent de n'introduire dans le devis estimatif que la moitié du montant global annuel (450 millions)
Une autre composante qui peut se glisser dans la prévision des entrées avec de raisonnables marges de certitude est celle relative à l'apport des activités reliées au secteur télévisé, dont le montant (1.000 millions de lires) a été récemment confirmé.
La situation patrimoniale enfin permet de faire face à un déficit global qui ne peut dépasser deux milliards; et puisque le déficit à la fin de 89 est de 1.600 millions, il reste la disponibilité de 400 millions.
Au total la base raisonnablement digne de foi des entrées pour 1990 est de 1.850 millions
Voici quels sont actuellement les engagements auxquels le parti doit nécessairement faire face:
- les traites relatives à l'acquisition du nouveau siège et les dépenses reliées à la manutention, l'exercice et l'utilisation des installations et des services , pour un total global de 350 millions;
- la dépense relative aux six personnes avec lesquelles le parti doit faire face aux tâches administratives, à la gestion technique des inscriptions et des listes d'adresses et aux fonctions logistiques essentielles, nombre auquel, avec les mesures déjà adoptées et dont on a parlé, ont été réduites les 36 personnes qui ont opéré dans et pour le parti jusq'à fin Décembre 1989, en percevant un remboursement. Le montant global prévu pour ce secteur est de 150 millions de lires;
- Le montant nécessaire pour assurer l'achèvement de la phase expérimentale du projet "Agorà" qui doit assurer la possibilité d'émettre et de recevoir par télématique les inscrits radicaux traduits en plusieurs langues à l'intérieur du parti et de communiquer avec l'extérieur, est de 300 millions;
- La continuation de l'activité du centre de communication et de coordination pour le centre et l'Est européen à Budapest, pour un montant de 350 millions;
- La publication et la diffusion, une fois toutes les trois semaines, de "Lettre "radicale" traduite en neuf langues, pour un montant de 200 millions.
- Le montant global de ces engagements est de 1.350.millions. Outre cela il est nécessaire de prévoir de tenir au moins une autre réunion du Conseil Fédéral et un deuxième "Congrès italien" du parti, analogue à celui de Rimini à la fin du mois de Mai dernier, peu de temps après le Congrès de Budapest, pour un montant global de pas moins de 400 millions, ce qui porte le total à 1.750 millions avec un résidu actif, par rapport à la prévision des entrées, de 100 millions seulement.
De tout cela il ressort avec une grande évidence que c'est uniquement avec le substantiel apport de l'autofinancement qu'il est possible de prendre en considération un programme d'activité, pour un minimum significatif et consistant, et que cela demande la reprise et le relancement des inscriptions et du travail militant.
En nous référant à un programme pour un minimum significatif et consistant, nous nous référons par ailleurs uniquement à ces activités tout aussi essentielles qui ont été ici exclues uniquement par un précis et rigoureux sens de responsabilité par chacun de nous tous: il s'agit de l'imprimerie et de la diffusion du journal "Notizie Radicali" -en italien et dans les autres langues, de la publication de "Notizie Radicali"- agence quotidienne d'information-, ainsi que de la possibilité de tenir d'autres réunions du Conseil Fédéral ou du moins de nous rencontrer avec une certaine fréquence, mais surtout et enfin ces activités qui comportent des coûts et qui sont étroitement liées à l'initiative politique.
Nous ne pouvons pas considérer la situation économique relative à 1990 sans tenir compte, outre le parti, également de Radio Radicale.
Au début de cette relation nous avons déjà souligné le rôle essentiel joué en Italie par Radio Radicale à l'occasion des évènements de Roumanie, en prenant acte avec satisfaction que l'information assurée par la Radio a été, non seulement un moment d'exceptionnelle mobilisation mais -encore une fois- un exemple de
comme il est possible de faire de l'information correcte une donnée particulière d'initiative et de proposition politique. Depuis 1986, depuis que le parti n'a plus été en mesure d'attribuer à Radio Radicale le montant entier du financement public, toutes les tentatives mises en acte pour en garantir l'autosuffisance par la reconnaissance de sa nature de "service public" ont échoué, et par conséquent, par l'acquisition de contrats et de conventions avec la Présidence du Conseil des Ministres, par le Parlement et par les Régions comme cela se fait pour la RAI-TV et pour la principale agence de presse italienne, l'ANSA. Entre autre la décision adoptée d'assurer par une loi à Radio Radicale une contribution en tant qu'organe de parti, comme cela se fait pour les journaux des autres partis, si elle a en partie résolu les problèmes économiques les plus immédiats de Radio Radicale, elle en a davantage rendu plus difficile le processus de la reconnaissance de sa fonction publique, le plus naturel et le plus correct
.
Comme il a déjà été rappelé à plusieurs reprises au Conseil Fédéral, Radio Radicale - vue la carence de normes dans le secteur radiotélévisé en Italie- a besoin d'une coûteuse et constante adéquation technique de ses propres installations qui porte son coût annuel à pas moins de 5.500 millions, ce qui, en outre, rend la contribution perçue par la Radio, en tant qu'organe du parti (2.000 millions de lires), amplement inadéquate pour en assurer l'activité.
Chaque fois, durant ces deux dernières années, que la situation de Radio Radicale a été évoquée, nous n'avons pas réussi à susciter un intérêt et une initiative adéquate. En Septembre, compte tenu également qu'en 1990 se terminera l'attribution à Radio Radicale de la contribution prévue par la loi en tant qu'organe de parti, nous avons souligné la nécessité absolue de devoir affronter le problème d'ici la fin de cette année, conscients que seulement la reconnaissance de la nature de service "public" peut le résoudre de façon adéquate et c'est dans ce sens-là que nous sommes en train d'opérer.
Pour 1990, avec une certitude raisonnable, il est possible de prévoir pour Radio Radicale, une entrée non supérieure à 3.000 millions de lires (2.000 de contribution publique et 1.000 de revenus par la publicité et les services). Compte tenu qu'à la fin de 1989, la situation économique de Radio Radicale devrait donner un déficit de 1.000 millions de lires, pour faire front au besoin total de l'exercice, il faudrait encore 3.500 millions. Il s'agit d'un montant dont l'ampleur rend encore plus évident le fait que la réponse adéquate ne peut être différente de celle qui a été indiquée plus haut.
Quelles considérations nous suggèrent ces chiffres? Et quelles en est la valeur et la signification politique?
Au début de 1988 au Conseil Fédéral qui s'est tenu à Madrid, l'"état du Parti" nous révélait un parti dont la "valeur" annuelle globale était de 13.500 millions de lires (correspondant à la valeur actuelle de 15.000 millions environ, si nous tenons compte d'une dévaluation de la lire en deux ans de 10%) fondée sur les institutions qui le soutenaient à des titres divers (financement public aux partis, financement des parlementaires et des groupes relatifs, contributions pour l'édition) pour un total de presque 80% de sa valeur globale. Le coût du "parti en tant que tel" était alors prévu à 4.750 millions (plus de 5.000 millions en valeur actuelle), un coût analogue était celui prévu pour Radio Radicale, tandis que la valeur résiduelle était absorbée par les Coûts prévus pour les Parlementaires et l'activité des groupes. Ce parti se servait de l'apport de 129 personnes, engagées dans des responsabilités politiques ou dans des tâches d'organisation ou opérationnelles. 38 d'entr'elles étaient engagées dans
l'activité du "parti en tant que tel". En 88-89, tandis que les coûts de Radio Radicale dépassaient 5.000 millions, et tendaient à devenir 5.500 millions, qui devaient être le montant prévu pour 1990, la structure globale du parti et de son organisation, en substance ne s'est pas modifiée, et les coûts du parti "en tant que tel" se sont par contre réduits par une significative restriction de l'activité. Tout le monde sait en effet combien les ressources et les disponibilités sur lesquelles nous avons pu compter, se sont révélées inadéquates et insuffisantes pour faire face aux exigences du parti engagé dans l'effort pour se réaliser en tant que force transnationale et transpartitique, même si l'on a pu se servir encore au cours de ces deux années, de l'apport dû à notre présence dans les institutions.
A travers les éléments que nous avons fourni en relation de la constitution d'une base réaliste pour la formation d'un devis pour 1990, on constate une situation qui -tant par ses aspects économiques et ses disponibilités financières consécutives, que par ce qui concerne la structure et son organisation- se distingue et s'oppose en termes très nets à la précédente.
Le régime des "pleins-pouvoirs", en effet, prend acte justement à partir du caractère concret des chiffres -comme nous l'avons affirmé au début de cette relation- du fait que s'est terminée une période de l'existence du parti et que s'est terminé également un cycle de son histoire. En cohérence avec cette "rupture" la base de départ vers la constitution du "parti nouveau" (ou pour arriver à sa liquidation), fait pratiquemet totale abstraction de l'apport des institutions et annule la structure et son organisation existantes.
Nous avons vu en effet que les disponibilités financières relatives à 1990 n'atteignent pas 2.000 millions au total et qu'il est prévu uniquement l'apport de six personnes. Il s'agit de ressources financières inférieures à la moitié de celles dont le parti à bénéficié en moyenne au cours des deux années précédentes, tandis que les ressources humaines sont d'environ un sixième de celles qui ont opéré dans la même période; et nous savons combien les unes et les autres ont été inadéquates et insuffisantes.
Le "nouveau régime" se trouve ainsi et avant tout, avec une urgence dramatique, face au problème des inscriptions, de l'autofinancement, de l'apport militant, tout en sachant que ce ne peut-être exclusivement "les gens", les femmes et les hommes "ordinaires" qui peuvent le résoudre, mais avec eux, et avant eux, ce sont les responsables qualifiés des autres groupes ou forces politiques, des autres partis qui, par leur inscription au parti et à leur autorité, peuvent et doivent combler -entre autre- la carence d'information qui a jusqu'ici empêché une plus générale compréhension de la valeur, du répondant, de l'urgence du choix transnational et transpartitique fait par le parti radical.
Ce sont ces inscriptions qui avec leur poids peuvent fournir au parti, et non seulement de façon quantitative, ce support, qui, associé à l'engagement des militants, peut en partie faire face aux besoins financiers, en le mettant en conditions d'agir avec efficacité et détermination, fort de sa propre identité et d'une image plus adéquate.
Pour conclure, parlons très brièvement des inscriptions sur lesquelles de plus amples renseignements vous seront donnés dans les pièces annexes au bilan.
En 1989, en douze mois, le nombre des inscrits a été de 3.179, un nombre presque identique à celui des inscrits de 1988. Il faut tenir compte cependant qu'en 88 les inscriptions au parti furent ouvertes avec trois mois d'avance, en Octobre 87, et par conséquent les inscriptions collectées pour cette année-là en quinze mois ont atteint 5.843.
Toujours en 1989, 733 personnes non-résidentes en Italie, se sont inscrites au parti, un nombre encore très inférieur à celui de 3.000 qui fut fixé comme objectif à Bologne, au début de 1988, lors de la constitution du parti transnational.
Les inscriptions des non-résidents en Italie dans les années 88-89 changent considérablement leur composition si on les place en relation aux pays de provenance: en 1988 la moitié était composée de résidents dans les pays de la CEE, dont les deux tiers en Espagne, Portugal et Belgique, tandis qu'en 1989 les trois quarts des non-résidents en Italie inscrits au parti proviennent de pays du Centre et de l'Est européen (Yougoslavie, Hongrie, Pologne, URSS et Tchécoslovaquie). Dans ces pays-là, la seule présence de très peu de camarades radicaux et quelques fois pour quelques jours seulement, a permis la formation de petits, mais significatifs groupes d'inscrits. En dehors de l'Europe, 20 inscrits se sont groupés autour de Basile Guissou, au Burkina Faso.
Pour 1990, nous avons jusqu'ici collecté 379 inscriptions, dont 318 en Italie, essentiellement en rapport à l'initiative antiprohibitionniste menée en particulier par le CORA et 61 dans les autres pays, pour la plupart en Tchécoslovaquie (43).
Chères Camarades et Chers Camarades
Nous pensons qu'il apparaît évident que cette relation est la dernière relation du "régime ordinaire" et qu'elle le termine. Ce n'est pas, et cela ne pourrait pas être la première du "nouveau régime", celui des "pleins-pouvoirs". L'ébauche de sa perspective, en en indiquant autant que possible les premières lignes d'action, est la tâche qui revient à Marco Pannella. L'application des "pleins-pouvoirs" le concerne directement, en même temps qu'Emma Bonino, avec la responsabilité qui est liée, commune à la nôtre et qui ne peut par conséquent nous exempter de lui confier la charge et l'honneur d'être le premier à exprimer la pensée et la volonté des "quatre", et sur lesquels pèse aujourd'hui la lourde tâche de sauver -jusqu'à la frontière de l'impossible- avec votre apport, l'espoir du Parti Radical.