SOMMAIRE: Marco Pannella intervient au Parlement européen au cours de la discussion sur les relations entre la Cee et le Vietnam pour rappeler que l'Europe manque d'une politique extérieure laïque, démocratique et non-violente qui condamne dans tous les cas, les conflits et les révolutions violentes. Comment, à partir du cas du Vietnam "libéré", où le totalitarisme s'est substitué à l'impérialisme, n'avons-nous pas appris qu'il faut évaluer non pas la liberté abstraite des peuples , mais les droits et les libertés garanties aux individus (16-5-90).
Pannella (NI). - Monsieur le Président, chers collègues, permettez-moi, vu que je ne dispose que de deux minutes, de me référer au document et à son opportunité dans le cadre de notre débat.
Je voudrais tout simplement, Monsieur le Président, a memoria futura, inscrire quelques réflexions qui me paraissent nécessaires, du moins pour ma conscience, pour mon parti, pour ma politique.
Dans les choix d'ajourd'hui, Monsieur le Président, quels qu'ils soient, qu'il s'agisse de l'Afrique et l'Afrique australe, du Moyen-Orient, de l'Extrême-Orient, l'absence d'une clef d'interprétation à la fois laïque, démocratique, nonviolente, engendre les monstres de nos politiques impossibles. Tant que le Viet-cong, tant que le Vietnam sera considéré comme libéré, tout simplement parce que l'épisode troublant et même certainement meurtrier de l'impérialisme a été remplacé par un autre épisode de l'histoire des indigènes comme je pourrais le dire des indigènes de Paris ou de Rome, des gens de l'endroit -, et que le problème des droits et des libertés sera considéré comme mineur face aux droits et aux libertés abstraites despeuples, nous assisterons a des carnages. Or, il est évident que le carnage des Khmers rouges, le carnage du Cambodge est l'aboutissement de tous les maux de notre siècle nazi, stalinien, etc. Mais si nous analysons la réalité du Vietnam en fonction du Cambodge, nous faisons, à mon sens,
une oeuvre de destruction. J'ai terminé, Monsieur le Président, je voulais dire tout simplement que pour le Vietnam, pour l'Italie, pour la Russie, il n'y a qu'un seul critère valable: juger les révolutions, lorsqu'elles sont l'expression de la terreur, simplement comme des maux que nous devons combattre et ceux qui les représentent doivent être abattus si nous voulons que la vie reprenne ses droits.