Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
gio 15 mag. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Pannella Marco - 6 novembre 1990
Fédération européenne tout de suite ou retour au chaos.
de Marco Pannella

SOMMAIRE: Dans cet article, publié par l'un des quotidiens tchécoslovaques les plus diffusés et les plus influents, Marco Pannella s'adresse aux démocrates tchécoslovaques, hongrois et polonais pour qu'ils fassent propre la ligne du Parlement Européen, et non pas celle des états nationaux de l'Occident européen, en demandant tout de suite l'adhésion à la CEE et renforçant le projet de la création des Etats Unis d'Europe, pour éviter que la "Maison Commune" de Gorbaciov ou la "Confédération" de Mitterrand deviennent l'instrument qui peut empêcher la naissance de l'Etat actuellement le plus démocratique et le plus fort du monde, visant à réaliser une Communauté mondiale de droit, de démocratie politique, de non-violence et de paix, de justice et de liberté.

(Mlada Fronta Dnes du 6 novembre 1990)

Disons le clairement: le Parlement Européen - seule institution démocratique communautaire représentative de 340 millions de citoyens européens - n'est pas pour la "Maison Commune" de Gorbaciov, ni pour la "Confédération" que Mitterrand propose maintenant, mais est pour les Etats Unis d'Europe ("Union Européenne"), pour un Etat fédéral souverain, pour une Constitution fédérale, pour un Etat de droit, à l'intérieur duquel les autonomies, les interdépendances, les libertés, les cultures soient renforcées, organisées démocratiquement, comme c'est le cas ou comme ça devrait l'être aux Etats Unis, ou dans la nouvelle URSS voulue par les "radicaux" de Eltsin, par les fédéralistes anti-jacobins et anti-nationalistes.

"Maison Commune", "Confédération" pourront constituer l'élargissement et la projection historique et politique de la Fédération européenne, de l'unité politique et institutionnelle des pays et des citoyens qui font ou qui feront partie de l'actuelle CEE. Ou cette "Maison Commune" et cette "Confédération" n'auront-elles été que l'instrument pour empêcher la naissance de l'Etat actuellement le plus démocratique et le plus fort du monde (sur le plan commercial, productif, scientifique, numérique, culturel, politique), visant à réaliser une communauté mondiale de droit, de démocratie politique, de non-violence et de paix, de justice et de liberté. Ou elles n'auront été que l'occasion pour esquiver les problèmes dramatiques de survie de la planète et des hommes, après la tragédie des nazifascismes et des "socialismes réels", des Etats nationaux, et de leurs classes dirigeantes.

En 1984 déjà, le Parlement Européen avait adopté officiellement, et proposé aux autres Institutions Communautaires et aux pays membres, un nouveau Traité, une sorte de Constitution de l'Union Européenne. Dans la plupart des douze Etats, lors des élections de 1984 et ensuite celles de 1989 pour le Parlement Européen, l'électorat avait plébiscité ce projet et ce système.

Le coût de la non-Europe politique et démocratique est en train de devenir insupportable et tragique. Le fait qu'elle manque en tant qu'alternative immédiate, déjà formellement constituée et opérante, risque de jeter l'Europe centrale et orientale qui s'est libérée du joug communiste, dans le chaos et dans le désastre économique, productif, social, l'obligeant à une sorte de "restauration" nationale-démocratique d'un passé qui fut cause concomitante de l'avènement des dictatures fascistes et communistes, comme la Tchécoslovaquie en particulier ne peut pas ne pas s'en souvenir.

Les allemands des deux Républiques l'ont compris, eux qui ont introduits les 17 millions de citoyens de l'ex-RDA, sans conditions, dans la Communauté Européenne.

Maintenant c'est à vous que je demande, au grand, au très cher à nous tous, Président Havel, aux démocrates tchécoslovaques (et hongrois, et polonais) de faire propre la ligne du Parlement Européen, et non pas celle des états nationaux de l'Occident européen. La "Confédération" verra tout autre état-membre qui ne soit pas l'Allemagne, en premier lieu, la France et la Grande-Bretagne, en second, être périphérique sur le plan politique et institutionnel, subalterne sur le plan économique et productif, culturel et social.

En effet, si l'unité "économique", "culturelle", n'est pas organisée par un Etat de droit, démocratique sur le plan institutionnel et plurinational, fondée sur les droits humains, civils, politiques de l'individu, égaux pour tous, dans chaque pays et à toute latitude, elle ne sera que pure apparence extérieure. Nous serons dans les mains des complexes militaire-industriels, agro-industriels et alimentaires, adémocrates et incapables d'assurer dans le monde un ordre quelconque digne de ce nom, qui ont visé pendant des décennies à la stabilisation des dictatures communistes et de l'empire soviétique et à la déstabilisation du monde, en premier lieu des régions non européennes et non "occidentales", en armant frénétiquement les dictateurs d'une grande partie de la planète, les Saddam Hussein, les Menghistu, les Assad, fidèles à la vieille politique de Moscou et de Prague. La "démocratie dans un seul pays" ou dans un seul "système de pays" n'est pas réalisable, à la longue, comme ne le fut pas (heureusement!)

"le socialisme dans un seul pays". Le problème de la "démocratie réelle", qui risque d'être à la démocratie comme le "socialisme réel" était aux idéaux de l'humanisme socialiste et libertaire, qui dans une grande partie de l'Europe donne naissance à la tragédie de l'hégémonie des partis, ne doit pas être sous-évalué, si nous ne voulons pas nous retrouver rapidement, déjà avant l'an 2000, à représenter à nouveau le drame des politiques des Daladier et des Chamberlain, des Benes et des Masaryk.

Si la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Pologne - ensemble ou séparément - demandaient de suite et pour tout de suite leur adhésion à la CEE, en se prononçant, dès à présent, pour l'Union Européenne, et renforçant ceux qui la soutiennent de l'intérieur, le Parlement Européen, les gouvernements comme celui italien, belge , hollandais et de très forts groupes dirigeants allemands, français, espagnols, la cause serait gagnée, les droits humains, civils, politiques à la démocratie et au droit, constitueraient la base sans égal de l'Etat et de l'ordre social.

Nous avons reçu à plusieurs reprises, mes collègues du Parti Radical et des fédéralistes européens de tout parti, dans cette perspective, le message formel de la majorité absolue des parlementaires européens. En Italie, rangés en général à l'opposition, nous avons contribué à former des "majorités européennes" très larges au sein du Parlement, pendant cinq législatures au moins, et pendant les trois législatures du Parlement élu directement par le peuple européen.

La confrontation n'est plus aujourd'hui entre européistes et anti-européistes confessés. La confrontation d'aujourd'hui est entre de vagues "européistes", rendant emphatiques des sentiments discutables et des abstractions réversibles, qui semblent nous présenter l'"Europe" comme un "destin", une sorte de Corps Mystique ou de Communion des Saints, une "culture", faisant bien attention de conserver le maximum de prérogatives, de privilèges, de pouvoir et de sous-pouvoirs traditionnels, d'inégalités et d'injustices, de démocraties "protégées" et "historiquement" réalistes, d'une part; et, de l'autre, ceux qui veulent construire de façon laïque, précisément, le fédéralisme, le fédéralisme européen, démocratie intransigeante, société et Etat de droit, à partir de l'évolution immédiate de la CEE en Union Européenne.

Pour obtenir cela il faut lutter, avec force, décision, urgence.

Il n'y a pas de salut, écologique, juridique, économique, social, culturel, dans l'illusion minimaliste, dans la triste, inféconde utopie "réaliste", dans le divorce qui persiste entre science et conscience, sentiments humains et la "politique", le pouvoir.

Certaines manifestations qui s'annoncent, à Prague aussi, comme accoucheuses du nouveau, nous semble se constituer au contraire comme continuité de vieilles impuissances.

La centaine de citoyens tchécoslovaques qui sont en train de donner vie, eux aussi, au Parti radical transnational et transparti, qui a désormais plus d'inscrits à Moscou qu'à Milan, à Prague qu'à Palerme, sont un précieux témoignage d'une possibilité, contre un "probable" malheureusement dangereux et négatif. Je peux leur assurer qu'ils sont, très peu nombreux, malheureusement, sur la voie que le Parlement européen, les peuples d'Europe qui ont pu s'exprimer démocratiquement, souhaitent qu'elle soit parcourue à temps et sans crainte.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail