Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
gio 17 lug. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Cerina Luigi - 16 giugno 1991
Sida: J'accuse
par Luigi Cerina

SOMMAIRE: Le Président de la Coordination Nationale des personnes séropositives, accuse "les idéologies pseudo-religieuses et pseudo-libérales, terroristes et ultra-étatistes, sexo-phobiques et de classe" qui, moyennant un "terrorisme sexo-phobique" empêchent l'information sexuelle, hygiénique et sanitaire contribuant à la diffusion du Sida. L'appareil ecclésiastique romain, l'idéologie prohibitionniste, le racisme anti-homosexuel participent à l'extermination contre "la raison, la moralité et l'ordre, le droit à la vie et la vie du droit, l'amour, le respect d'autrui, les principes inséparables de liberté et de responsabilité, la connaissance nécessaire pour pouvoir ensuite bien choisir et délibérer démocratiquement".

(Intervention de Luigi Cerina à la Conférence Internationale sur le Sida - Florence, 16-21 juin 1991)

---

Monsieur le Président de la République, Monsieur le Président de la Conférence, Monsieur le Ministre de la Santé, Mesdames et Messieurs Congressistes, chères amies et chers amis,

en vous souhaitant la bienvenue en Italie et à Florence en tant que Président de la Coordination Nationale italienne des personnes séropositives, je vous adresse mes remerciements et vous fait un double voeu.

Mes remerciements sont pour votre intérêt et pour le dévouement de tant d'entre vous dans la lutte contre le fléau du SIDA, un fléau qui résulte du dispositif combiné de l'oeuvre mortelle d'un virus et du contexte social, historique, qui en multiplie de manière exponentielle l'efficacité monstrueuse.

Nous espérons tous un succès de votre part, de notre part.

De cet engagement de votre part, nous, et les personnes séropositives et atteintes du Sida dans le monde entier, nous pouvons tirer une espérance objective de vie, d'échec de la mort qui nous habite.

Nous remercions aussi, et en particulier, les journalistes pour leur présence en masse: sans les médias une des causes concomitantes de l'extermination, la plus déterminante, c'est-à-dire l'ignorance, des malades, mais peut-être encore plus des personnes qui sont actuellement en bonne santé, représentera de plus en plus un virus autonome, mortel, exterminateur lui aussi.

Le voeu est, donc, celui d'une information qui ne soit pas, par inadvertance tout autant que mortellement, de la désinformation.

De ces remerciements que nous sommes heureux de pouvoir faire, nous devons passer à une tâche douloureuse tout autant que nécessaire.

Nous accusons comme forces du mal et de la mort les idéologies pseudo-religieuses et pseudo-libérales, terroristes et ultra-étatistes, sexo-phobiques et de classe, qui conditionnent, lorsqu'elles ne le dominent pas, votre travail, celui de tout le système des Nations Unies, celui de tant d'Etats, celui de nos propres consciences.

On peut dire désormais que des dizaines de millions seront les assassinés, ceux qui seront exterminés avant la fin de cette décennie, qui est aussi la fin du millénaire, à cause du terrorisme sexo-phobique de ceux qui ont empêché qu'en Afrique et dans certaines régions d'Extrême Orient il soit et fut combattu avec l'ampleur, la rapidité, l'énergie nécessaires et urgentes; en fournissant une information sexuelle, hygiénique et sanitaire aux populations atteintes, des quantités massives de préservatifs et les connaissances qu'ils supposent, au nom du salut des âmes, du devoir de chasteté ou de la procréation sans discrimination.

La plupart d'entre nous, séropositifs ou malades italiens du Sida, sont catholique. Double est donc la raison de scandale et de douleur face à l'attitude de l'appareil ecclésiastique romain, qui représente le pouvoir principal qui défend le désordre établi, exterminateur et blasphème.

Nous accusons l'idéologie prohibitionniste comme étant criminelle, férocement exterminatrice elle aussi. Là où cette idéologie adoptée par le système des Nations Unies et par l'immense majorité des Etats, des Léviathan d'aujourd'hui, a été appliquée avec une tolérance courageuse et avec un grand bon-sens, moins de 8% des toxicomanes, à Amsterdam notamment, ont été atteints par le virus.

En Italie et partout où s'est accentué et a dominé le prohibitionnisme, jusqu'à 70% des toxicomanes sont séropositifs ou déjà malades.

Neuf dixièmes, 90% de nos morts, ont donc été assassinés, nous sommes donc assassinés: nous mourrons, messieurs, nous mourons, messieurs, pas à cause du caractère terrible et indéniable d'un virus que nous devons vaincre, mais à cause d'une idéologie, d'une pseudo-morale, d'un tas d'intérêts criminels, totalitaires, aveugles, qui représentent le porteur malsain et monstrueux, au niveau de toute la planète et de chaque personne du monde, l'agresseur mortel, le multiplicateur exponentiel de la mort du SIDA.

Nous accusons les usurpateurs pseudo-libéraux qui pratiquent une politique publique et sociale de génocide des pauvre dans les ghettos des métropoles d'Amérique du Nord, comme dans les favelas et les bidonvilles des mégalopoles d'Amérique Latine et du Tiers Monde, tout comme l'incroyable désorganisation, le gaspillage d'argent public, sa quantité insuffisante, dans des pays comme le nôtre, l'Italie.

Nous accusons le racisme anti-homosexuel d'une grande partie de notre monde, qu'on dit civil, outre que du monde totalitaire et violent, qui a longtemps crucifié l'homosexuel, comme un pervers ou comme un malade.

En condamnant à l'infamie et à la clandestinité la vie sexuelle hors du mariage et de la volonté de procréation, en condamnant la toxicomanie, notamment l'homosexualité et la pauvreté, on confère au virus sa force diabolique qui n'est pas congénitale, ni épidémique...

Nous crions, aujourd'hui, ce "j'accuse". Mais c'est un "j'accuse" au nom du bon-sens, de la raison, de la moralité et de l'ordre, du droit à la vie et de la vie du droit (comme le récite la devise du Parti Radical, de mon parti, Transnational et transparti), au nom de l'amour, du respect d'autrui, des principes inséparables de liberté et de responsabilité, de la connaissance nécessaire pour ensuite bien choisir et délibérer démocratiquement.

Nous voulons vivre, mesdames et messieurs, chers amis.

En attendant, nous devons vivre en honorant la vie, et non survivre, en anticipant dans la peur et dans la résignation la mort que nous voulons gagner, pour nous et pour tous, jusqu'à ce qu'elle recommence à avoir une dignité et une noblesse humaine.

Nous voulons que soit conquise et garantie la participation directe des personnes atteintes du SIDA ou séropositives aux processus de décision, qui les concernent directement: ou même les conquêtes scientifiques, médicales seront rendues vaines et retardées.

Au cours de la conférence nous exposerons nos propositions et nos exigences spécifiques. Mais en ce moment initial de la conférence, de nous déjà atteints à vous en bonne santé, encore en bonne santé, il était et il est essentiel de tous vous honorer, en honorant la valeur de la parole, de la vérité, de la connaissance.

J'ai essayé de le faire.

Tous mes voeux de bon travail. Nous en avons terriblement besoin. Merci.

Luigi Cerina

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail