Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
dom 20 lug. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Il Partito Nuovo - 1 agosto 1991
Les héritiers de Ribbentrop

SOMMAIRE: La nonviolence politique n'est pas synonime de faiblesse ni de résignation; elle est une culture de force et de neutralité, tout comme le "pacifisme". A la faiblesse et à l'impuissance du "gouvernement mondial", seulement capable de produire un "désordre mondial", il est nécessaire d'opposer un "gouvernement parallèle" transnational, qui puisse réaliser un vrai "gouvernement mondial" responsable des grands problèmes de notre temps. Celui-ci devra agir selon les règles de la démocratie, avec l'aide des institutions de droit international à créer ou déjà existantes.

Le Parti radical transnational et transpartite offre à chaque élu la possibilité d'être l'auteur d'un moment nouveau et exaltant de grande responsabilité politique, pour construire avec la force de la nonviolence politique un nouvel ordre de démocratie et de tolérance. Il ne faut pas manquer cette seule et unique occasion; il faut agir au plus vite.

(Le Parti Nouveau, n.3, Août 1991)

Les armes de la nonviolence

La nonviolence politique n'est pas une forme de passivité vis-à-vis de l'agresseur ou de la personne violente. Elle instaure une distance égale entre l'agresseur et l'agressé. C'est la recherche des moyens les plus efficaces pour vaincre l'agresseur sans être obligé de violer les principes de tolérance et de démocratie.

Quelle est la politique pragmatique poursuivie par les radicaux? Des offensives d'information, un droit-devoir d'ingérence visant à la tutelle des droits sanctionnés par des accords internationaux ou des constitutions prises individuellement, une destabilisation des régimes totalitaires. Les armes nouvelles du Parti radical sont la nonviolence et l'emploi de force non militaire capable de fournir une alternative réelle et non velléitaire aux forces militaires.

Tandis que, dans les capitales occidentales, les "pacifistes" protestaient contre le danger d'extermination par les armes nucléaires -ignorant l'extermination déjà commencée de millions de personnes dans le Sud du monde par une guerre alimentaire ou conventionnelle-, les radicaux engagaient des dizaines d'actions nonviolentes et encouraient de nombreux cas d'incarcérations et de procès dans les pays totalitaires, entre Moscou et Ankara, Prague et Sofia. Leur action servait à souligner la nécessité de convertir progressivement et unilatéralement les armes "conventionnelles" en armes plus "dangereuses", qui seraient capables de destabiliser et renverser des royaumes autoritaires, de convertir les dépenses militaires en dépenses pour le développement et la sécurité de tous les pays, y compris ceux qui, comme au Sud de la planète, meurent de faim.

De même, les nonviolents radicaux n'ont pas participé à ces délégations humiliantes auprès du dictateur de Bagdad, envoyées immédiatement après l'invasion du Koweit par l'Irak. Ils ont préféré tenter une mobilisation internationale en

organisant, avec les moyens de communication les plus modernes, une offensive informative pour toutes les victimes de Saddam Hussein, des peuples irakien et arabe. Bien avant l'invasion du Koweït, nous avons longuement dénoncé, par tous les moyens parlementaires, la responsabilité criminelle de l'Occident qui armait l'Irak. Nous avons aussi souligné le silence observé par tous, et principalement par les "pacifistes", au sujet des violations du peuple irakien et kurde. Ce dernier était anéanti précisément avec des armes chimiques fournies par plusieurs Etats européens. Mais s'il faut choisir obligatoirement entre la lâcheté et la violence -comme ce fut le cas le 17 janvier 1991 à la fin de l'ultimatum posé par l'ONU à l'Irak-, le nécessaire choix nonviolent, qui fut celui de nombreux radicaux, est celui de s'associer à ceux qui font usage de la violence, pour imposer le droit à ceux qui l'utilisent pour le violer ensuite.

La nonviolence est un droit

Organiser la culture de la nonviolence -une culture de force et d'intervention, non de faiblesse ou de résignation- signifie s'opposer aux deux seules cultures existantes, celle de l'impuissance de la violence et celle de la faiblesse de la neutralité. Ces deux cultures gaspillent quotidiennement d'énormes ressources de l'appareil industriel et militaire; elles créent aussi une indifférence du droit vis-à-vis de la vie des personnes opprimées par les différents totalitarismes, qui entendent préserver la tranquilité et le bien-être précaire d'aujourd'hui.

La nonviolence politique veut substituer à la violence le droit et le droit positif des lois, efficaces pour tous au-delà des frontières et des nations.

Nous ne voulons donc pas la paix à tout prix, surtout pas au prix du droit, mais nous voulons le droit avant toute chose, comme procédure et contenu.

C'est la voie obligée qu'ont tracé les grands internationalistes et fédéralistes; elle permet de détourner les prérogatives de la défense militaire de l'Etat national vers une institution supranationale, qui pourrait remplacer progressivement les armes militaires conventionnelles par les armes plus efficaces de la pression économique et politique, du soutien de la démocratie et de l'affirmation du "droit à la vie et vie du droit", comme remède à la guerre et au désordre constitués.

Le sommet de Londres: un nouveau Munich

Les objectifs du droit et de la démocratie, propres à la culture de la nonviolence, sont encore ignorés par la classe politique internationale - majoritaire et d'opposition -.

Le fantôme de Munich, c'est-à-dire la faiblesse structurelle de la culture et des institutions démocratiques en Occident, est tranquillement entretenu par la prépondérance d'une realpolitik. Même face à l'improbable coup d'Etat en URSS, les principaux responsables des démocraties occidentales, comme chaque fois, se préparaient et se déclaraient disposés à collaborer avec les nouveaux dictateurs du Kremlin, ceci, naturellement, au nom de la "stabilité" internationale. Au même moment, à Moscou et à Leningrad, la résistance s'organisait au fil des heures contre les usurpateurs du pouvoir. Encore une fois, à cause du faux respect de la "souveraineté" nationale, les Nations unies et le Conseil de sécurité ne se prononçaient pas sur le putsch et niaient ainsi les principes d'ingérence démocratique affirmés au cours des mois précédents. De cette manière, ces organismes trahissaient tous les espoirs que le monde avait placés dans un possible gouvernement des crises internationales, que celles-ci se développent à l'i

ntérieur des Etats ou entre ceux-ci. Le Parlement européen et les parlements démocratiquement élus, c'est-à-dire les parlements nationaux -désormais privés de prérogatives et de pouvoirs par les centres externes et même par les gouvernements nationaux-, ne trouvaient pas la force de se réunir pour répondre à l'appel du Parlement russe.

Remarquons par ailleurs que des parlementaires d'un "parti" transpartite et transnational aurait pu engager une action directe et précise.

Un mois à peine auparavant, au sommet de Londres des sept pays industrialisés, on louait la conquête d'un nouvel "ordre mondial" et on expliquait comment soigner tous les maux de la planète: l'URSS, la Yougoslavie, l'environnement, la drogue, le Moyen-Orient, la faim dans le Tiers Monde, le désarmement et les droits de l'homme. Mais ces discours ne contenaient rien, sinon l'éternel "désordre mondial", cette résignation conciliante et timide face à l'arrogance envers les plus faibles et la faiblesse envers les plus forts. On ne pouvait que constater cette manière d'accepter si facilement la violence, la continuelle violation des droits des personnes et donc la perspective de nouveaux échecs pour l'humanité. Le Parlement de Moscou, en dépit des grandes puissances du monde, a dû défendre la démocratie tout seul. La mort est toujours plus présente: en Croatie, à Ceylan, en Inde, au Tibet, les peuples sont victimes de la guerre et le Tiers Monde meurt de faim. Les "dividendes" de la paix ne sont toujours pas disp

onibles pour une politique de réforme radicale, libéral- démocratique, de l'économie du monde et de la masse des pauvres de la terre, qu'on extermine. On continue de faire croire à l'opinion publique qu'il est encore possible de parler de paix et de justice avec les dictateurs de la Chine, du monde arabe, de l'Extrême-Orient et d'une partie de l'Afrique.

Pour conquérir effectivement la possibilité de gouverner les grandes crises, les grands événements et les grands défis de notre temps, il faudrait organiser un gouvernement parallèle, de dimensions internationales. Mais si l'on ne commence pas à organiser un embryon de parti de réformateurs démocrates, radicaux et nonviolents - anti-bellicistes et anti-pacifistes - élaboré à partir d'un projet politique rationnel et efficace, il n'y aura jamais que cette continuelle pétition de principe et une réalité apparente aux effets contraires.

Organiser le gouvernement "parallèle" de la démocratie

Ceux qui croient aux principes de la démocratie classique anglo-saxonne savent qu'un gouvernement national peut mieux opérer dans l'intérêt commun, s'il est soutenu par l'opposition ferme et loyale d'un gouvernement parallèle qui, dans l'exercice de ses responsabilités, soit prêt à le remplacer. Aujourd'hui, le "gouvernement mondial" des sept puissances du monde, et bientôt des huit, agit sans règle ni raison ni garantie de démocratie. Il ne s'agit que d'être honnête envers soi-même; on ne lui demande pas de répondre devant les parlements nationaux, de plus en plus dépourvus de prérogatives, ni devant le Parlement européen, le seul parlement supranational, auquel on s'obstine à ne pas reconnaître les pouvoirs qui lui sont attribués par le suffrage universelle et qui devient progressivement la caricature de lui-même.

Il faut trouver une solution à cette carence démocratique. Il faut réunir les élus qui veulent agir et participer à l'Etat de droit et de nonviolence politique. Il faut organiser dès maintenant des parlementaires et un "Parti parlementaire" largement transnational. Ce groupement devra être capable d'assurer certaines fonctions de "gouvernement parallèle", en collaboration ou en opposition avec le "non-gouvernement mondial" de l'ONU et les grands problèmes de notre temps. Il agira selon des règles de démocratie et avec l'aide des institutions de droit international, existantes ou à créer.

Aussi modeste qu'elle soit, cette occasion est celle que le Parti radical, transnational et transpartite, offre à chacun d'entre nous. Si cette proposition n'est pas retenue, que l'on nous dise alors ce qui vaut vraiment la peine d'être fait et qui soit aussi justifié et motivant!

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail