Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
mar 22 lug. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Archivio Partito radicale
Pannella Marco - 28 settembre 1991
Les raisons des peuples, l'égoïsme des douze
par Marco Pannella

SOMMAIRE: Il y a un dessein, à peine dissimulé, de l'Europe des douze qui tend à confier à l'armée la tâche de ramener l'"ordre" dans les pays sortis du communisme. D'ici l'attitude d'"équidistance" et donc de complicité substantielle assumée par l'"Europe communautaire" d'abord avec les auteurs du coup d'Etat soviétique et ensuite à l'égard de l'invasion de la République de Croatie de la part de l'armée fédérale pour le compte de la Serbie. Il est nécessaire que l'Italie prenne acte de la dissolution, même formelle, de la Yougoslavie et que par conséquent elle reconnaisse de suite, comme le fit déjà en temps voulu le Danemark pour les trois républiques baltes, les Républiques de Croatie et de Slovénie et qu'elle rappelle les ambassadeurs accrédités à Belgrade.

(IL GIORNO, samedi 28 septembre 1991)

Les événements de Roumanie sont clairs, pour celui qui veut les lire: on essaye d'obtenir que l'armée intervienne et "assure la démocratie". Tel est, d'autre part, le dessein à peine dissimulé, d'une au moins des Chancelleries de l'Europe dite des 12, qui conduit partout, désormais, une politique extérieure irresponsable, tout à fait artérioscléreuse, anticommunautaire. Avec de telles complicités, de tels aides, l'"ordre" peut régner à nouveau là où la chute du communisme a provoqué le "désordre" plus ou moins démocratique.

Les événements de "Yougoslavie" le sont tout autant; même pour les aveugles, désormais. Grâce aussi à des aides très consistantes et opportunes de Moscou (officielles, d'autre part), l'armée yougoslave a accompli un véritable "coup d'Etat", dénoncé formellement aussi bien par le président en charge de la République fédérale que par le premier ministre Markovic, et - le coup d'Etat réussi - a occupé pour le compte de la République serbe plus d'un quart de la République de Croatie et se prépare à continuer la guerre et à l'étendre, de même aussi que l'oppression, tout à fait fasciste ou communiste, de la population albanaise du Kossovo.

A l'égard de l'ex-Yougoslavie l'"Europe communautaire", de la politique de laquelle il est désormais difficile de ne pas avoir honte, a pu assumer jusqu'au fond l'attitude de "neutralité", de respect du fait accompli, qu'elle s'était dépêchée de proclamer, à Rome, à Paris, à Bruxelles, en faveur des auteurs du coup d'Etat soviétique en août dernier.

L'équidistance qui semble animer la position européenne dans la conférence de paix de la Haye, présidée par le conservateur Lord Carrington (et au Parlement Européen c'est précisément parmi les conservateurs britanniques et les anciens communistes que la lobby proserbe a agi à découvert, alors que l'Internationale socialiste le fait avec le style et la nature bureaucratiques et apolitiques qui lui sont propres désormais), est une "équidistance" entre agresseur et agressé, entre le fascio-bolchevisme à la Milosevic de l'"Armée" et la réalité et la politique démocratique de la Slovénie et de la Croatie.

C'est au nom de la "coopération politique" dans le cadre de la CEE que l'Italie déclare ne pas vouloir "pour l'instant" reconnaître la réalité, c'est à dire l'indépendance de la Croatie et de la Slovénie, et la fin constitutionnelle, formelle, outre que substantielle, de la Yougoslavie.

Donc si la CEE ne reconnaît pas, l'Italie ne le fait pas non plus. La "coopération politique", ainsi invoquée, n'est que l'alibi d'une politique lâche, toujours plus attentive et respectueuse de celui qui gagne, de celui qui de toute façon a le pouvoir, de celui qui garantit l'ordre qui ne peut plus être assuré par l'empire soviétique; un alibi italien, pour nous comprendre; parce que la "coopération politique" n'existe plus si ce n'est que comme un lieu pour la subordination, de qui veut l'être, aux vieilles politiques nationales des trois "grands" de Paris, Londres et Berlin.

Si les trois Républiques baltes ont été reconnues, et qu'elles le sont aujourd'hui par tous, c'est parce que le Danemark - sans attendre la "coopération politique", et, même contre elle au contraire - l'a fait, tout seul. Avec le résultat que le lendemain le reste des "12", y compris Londres, Paris et Bonn, et Rome, ont suivi et fixé aussi avec l'URSS la solution définitive de cette histoire. Il est nécessaire que l'Italie, suivant en cela l'opinion publique européenne et pas seulement italienne - traitée de façon antidémocratique, pour des raisons certaines fois louches et peut-être inavouables, de la même façon que le Parlement Européen est traité par les autres institutions communautaires, et par la plupart des Gouvernements nationaux - soit la première à reconnaître, et de suite, bien avant le 7 octobre, les deux Républiques démocratiques et européennes par choix, par Constitution. Au moins avant de lire dans les journaux que d'autres l'ont fait.

Il est en outre nécessaire de reconnaître que l'oppression du peuple albanais du Kossovo, la guerre expansionniste en cours, le coup d'Etat anticonstitutionnel qui a été accompli (c'est avec les chefs de l'armée du coup d'Etat que la Croatie et la Slovénie doivent traiter aujourd'hui), les indépendances proclamées et à proclamer des autres Républiques font de la Yougoslavie une réalité qui est désormais morte même formellement.

Nous devons donc rappeler nos ambassadeurs, à moins de vouloir les accréditer auprès de la République serbe; et poser immédiatement le problème du siège "yougoslave" à l'ONU. Il est nécessaire de le faire aussi pour la liberté des serbes, opprimés ces jours-ci avant et plus que tout autre. Réduits à obéir, à se taire, ou à être considérés comme des traîtres de la patrie ou de la race.

A Belgrade - et ici en Europe, et à Rome - se joue aussi le sort de la Roumanie, et de l'URSS. C'est une sorte de répétition générale de ce que Shevarnadze continue à craindre pour Moscou.

C'est pourquoi le Parti radical, par l'intermédiaire de ses parlementaires aux Parlements européen, italien, de l'URSS et de ses différentes Républiques, tchécoslovaque, roumain, présentera dans les heures qui viennent une requête formelle de reconnaissance immédiate des nouvelles Républiques de l'ex-Yougoslavie.

Et c'est pourquoi aussi, après plusieurs années, que je suis à nouveau engagé avec une initiative de jeûne, depuis quatre jours, toujours plus convaincu que la non-violence et la démocratie contre la violence et l'hégémonie des partis constituent des conditions essentielles pour le droit à la vie et la vie du droit.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail