SOMMAIRE: "Est-ce que la nouvelle selon laquelle le Conseil Fédéral du Parti radical ouvre ses travaux à Belgrade intéresse le moins du monde?" C'est Pannella qui pose la question et il surenchérit en énumérant toutes les raisons, toutes les nouvelles de son parti, qui pourraient paraître, et qui ne paraissent point, dans la presse ni dans les autres médias: les referendum, les inscriptions des parlementaires de l'ex-Yougoslavie, le jeûne en cours, etc... : "Etes-vous certains que les prochaines élections ne seront pas en partie déterminées par notre initiative, comme cela arrive pour les européennes? Etes-vous sûrs que nous ne sommes pas la seule force politique [...] qui essaie de mener une action consécutive à celle de vos journalistes et envoyés spéciaux...? Le Conseil fédéral aura lieu du 31 octobre au 3 novembre à l'Hôtel Continental et moi, je suis optimiste".

(IL CENTRO, 31 Octobre 1991)

Cher Directeur,

Je le promets, c'est la dernière fois, pour deux ans au moins... J'espère que vous lirez ce bref message, Notre Conseil fédéral, du Parti radical j'entends, commence jeudi soir et se poursuivra jusqu'à dimanche soir...

Si l'information vous intéresse un peu, et non seulement l'information officielle, des partis et des gens biens, j'entends, il y en aurait des masses: où en est-on? Qui fait partie et qui participe à ce conseil? Pourquoi Zagreb? Pourquoi Pannella et cencinquante étudiants de Dubrovnik avec lui, continuent-ils à jeûner?

Que se passe-t-il aux referendum, en particulier aux referendum radicaux? Pourquoi Tognoli, Raffaelli et tant d'autres se sont-ils inscrits? Carlo Ripa Di Meana? Pourquoi, et qui sont-ils? Dix parlementaires roumains, une vingtaine de l'ex-Urss, des tchèques, des hongrois, des ukrainiens, des slovènes, des croates font partie de ce conseil fédéral et du Parti?

Comment se fait-il que la Konsomolskaya Pravda a consacré deux pages, à deux occasions, au Pr? Pourquoi Tujman, Tomac, le président du conseil, le ministre des Affaires, tous les partis du Kossovo, en commençant par le président du parlement dissout seront-ils avec nous?

Et en Italie, sommes nous interdits? Vous êtes-vous aperçu que "Repubblica" avait critiqué l'absence du financement public parmi les referendum, et maintenant qu'est-ce que c'est? la censure? Et ce n'est pas drôle de lire dans "Il Giornale", jour après jour, la liste des comité Segni, et y lire: pds, pds, pds, pds, pds, acli, acli etc... Tandis que dans son éditorial Montanelli avait annoncé qu'il aurait appuyé les "sept" (et non pas six) referendum

Voulez-vous la présence au Tg1 de La Malfa (opposant), de Fini (opposant), sans confrontation avec le passé, et la preuve de l'absence totale, dans tous les journaux télévisés, Rai-Tv et Fininvest, sans exception, du Parti radical et de la mienne?

Et pourtant, si je ne m'abuse, de ce parti ce sont les seules tables visibles (à part celles de Segni, du Pds très peu) dans les rues italiennes. Et pourtant l'Etat-major vert, hier hostile, aujourd'hui inscrit, ou très proche du Pr?

Et pourtant les referendum Segni, avec l'uninominal à un tour, sont-ils ou ne sont-ils pas le résultat de notre pression étant donné que Segni et Cie sont tous contre le système anglosaxon?

Etes-vous certains que les prochaines élections ne seront pas en partie non secondaires, déterminées par notre initiative, comme au moment des européennes lorsque nous réalisâmes officiellement cette "ceinture de chasteté" par rapport au Psi.

Etes-vous certains que nous ne sommes pas la seule force politique sur le plan de l'organisation et de la lutte politique qui essaie de mener une action consécutive à celle de vos journalistes et de vos envoyés spéciaux sur le front yougoslave, de l'Est européen, de la Communauté, du Moyen-Orient?

Etes-vous certains que notre journal, Le "Parti nouveau", qui en est à son quatrième numéro et qui touche dans 37 pays, en 16 langues, une grande partie (preque 50.000) élus démocratiques, parlementaires, dans le monde, ne vaille pas au moins d'être cité?

Etes-vous certains qu'il suffise de dire ou écrire chaque jour que la particratie est usée et pestilentielle, que nous sommes en train d'entrer en Afrique et de sortir de l'Europe, pour faire ensuite crédit d'information et de politique d'analyse et d'importance à ceux qui en ont fait partie durant quante années, et censurer complètement un parti qui même sur le plan des règles, des formes, des objectifs, est solidement "autre", depuis plus de deux décennies, purgeant chaque jour avec la crise gouvernementale la crise du système, du régime, de la société, payant sa moralité mourante, collective et individuelle, avec l'agacement que l'on éprouve pour ceux qui ne sont pas seulement des moralistes?

Le Conseil fédéral aura lieu, je le répète, du 31 octobre au 3 novembre. On part avec un vol réservé à 8h50 le 31 pour Trieste et l'on poursuit en pullman pour Zagreb, jusqu'à l'Hôtel Intercontinental.

Comme vous le voyez, je suis optimiste. Votre réponse n'est pas nécessaire. Merci.