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Stanzani Sergio - 31 ottobre 1991
Relation du Secrétaire Sergio Stanzani au Conseil Fédéral de Zagreb, 31 octobre-3 novembre 1991

SOMMAIRE: Dans la relation qui a ouvert les travaux du Conseil Fédéral qui s'est réuni à Zagreb du 31 octobre au 3 novembre, le secrétaire Sergio Stanzani prend en considération les thèmes et la situation de l'activité du Parti radical: les inscriptions qui sont venues de Slovénie, de Croatie, du Kossovo et de l'ex-Yougoslavie et le jeûne de Marco Pannella pour la reconnaissance de l'indépendance croate; la composition du Conseil Fédéral qui témoigne de la croissance transnationale du parti; le bilan du Pr; la campagne référendaire; le projet d'édition du "Parti Nouveau"; l'appel pour l'abolition de la peine de mort dans le monde; le Pr en Tchécoslovaquie, Hongrie, Roumanie, ex-Yougoslavie.

Chères et Chers camarades, très chers amis

Cela fait un peu plus d'un mois que nous nous sommes rencontrés à Rome pour la première session de cette réunion du Conseil Fédéral.

Session qui - à mon sens, et j'espère ne pas me tromper - a marqué un moment important dans le difficile et tourmenté cheminement vers la constitution du "Parti Nouveau", du Parti Radical Transnational et Transpartite.

Importance due à la quantité et à la qualité des présences, à l'actualité des sujets traités, au niveau des interventions et du débat qui se sont déroulés, aux nouvelles adhésions au Parti (de valeur et de prestige extraordinaires), aux orientations et aux décisions prises, mais aussi - en particulier - à la contribution des participants résidants et provenant d'autres pays, à l'examen et à l'approfondissement de la situation du Parti et à tout ce qui a été possible de réaliser jusqu'ici du "projet politique" 1991, ainsi qu'à l'évaluation des perspectives communes et des exigences spécifiques, des initiatives entreprises, de l'activité conduite et à conduire.

INSCRIPTIONS SLOVENES, CROATES, DU KOSSOVO ET SITUATION DANS L'EX-YOUGOSLAVIE. LA MOTION APPROUVEE.

Des évènements dramatiques qui traversent maintenant encore le territoire de ce que fut la République Fédérale Yougoslave et des tragiques et épouvantables conséquences qu'on subi et subissent encore ses populations, du débat affronté au cours de la session précédente, avec la participation de responsables de premier plan - certains d'entr'eux ayant des responsabilités de Gouvernement - des Républiques Slovène, Croate et de la Région autonome du Kossovo - a découlé la motion approuvée, ainsi que l'inscription au Parti, du Vice-Président du Gouvernement Croate, Zdravko Tomac, du Vice-Ministre des Affaires Etrangères du Gouvernement Slovène, Zoran Thaler, du Vice-Président du Parti Démochrétien, Abdullah Karjagdiu et de la Vice-Présidente du Parti Libéral du Kossovo, Mirie Rushani. Evènement unique, de très grande valeur et de très grande signification.

En cette circonstance, Marco Pannella a décidé de commencer une action nonviolente de jeûne pour la reconnaissance de l'indépendance des Républiques et des Régions autonomes de l'ex-Yougoslavie - demandée par leurs populations selon des processus démocratiques - et pour garantir sur tout le territoire, par conséquent également à la population Serbe, des conditions de démocratie effective, ainsi que, partout ailleurs, le respect des droits de l'individu et des minorités.

A ces conclusions du Conseil Fédéral a suivi l'initiative, prise dans le cadre du Parlement européen et de la Communauté, ainsi que des Parlements des pays européens où siègent des élus inscrits au Parti, de présenter la motion que nous avons approuvée pour ouvrir un débat sur nos requêtes et propositions et en solliciter une réponse favorable et, si possible, l'approbation.

De cette mobilisation du Parti pour "la vie du droit et le droit à la vie" dans l'ex-Yougoslavie, naît la décision de convoquer cette seconde session de la réunion du Conseil Fédéral, ici, à Zagreb, où nous avions déjà essayé de convoquer le XXXVe Congrès du Parti, qui s'est finalement déroulé à Budapest, en Avril 1989.

Et nous sommes donc tous réunis - provenant de plus de 20 pays et non pas seulement européens - au centre d'une zone de l'Europe qui, en ces tragiques et terribles moments, a mis en évidence à quel point de dégradation l'opportunisme des Etats et l'incapacité de la Communauté ont réduit ce processus d'unité politique, qui reste, avec l'objectif des Etats-Unis d'Europe esquissé par Altiero Spinelli et avec l'institution et le développement des autres lieux de droit international et supranational, l'unique garantie effective contre l'extension à d'autres zones - et un peu partout dans le monde - du danger représenté par la violence des "Etats Nationaux" et contre les réponses agressives, quelques fois alléguées comme prétexte, des "revendications nationalistes", avec l'inévitable éclatement et dissolution du droit et de l'existence de la démocratie.

Nous souhaitons que notre présence dans la capitale de la Croatie puisse contribuer, en quelque sorte, à accélérer l'achèvement de décisions et d'actes officiels concrets, attendus par les citoyens de ce pays avec détermination, anxiété et souffrance et, en même temps, nous espérons réussir - tous ensemble, avec la force qu'ils nous apportent, si nombreux et si prestigieusement représentés - à franchir un autre pas vers la possibilité de constituer le "Parti Nouveau", le Parti de tous et pour tous les démocrates qui croient en l'Europe unie: le Parti Radical transnational et transpartite.

UNE PREMIERE CONFIGURATION DU "PARTI NOUVEAU"

J'ai commencé cette mise à jour de la relation sur l'"état du parti", communiquée au Conseil Fédéral de Rome le mois dernier, en rappelant l'importance qu'a revêtu - à mon sens - cette première session.

Certains d'entre vous se souviendront peut-être que, dans la deuxième de mes deux brèves interventions au cours de nos travaux, je fis remarquer avec quelle conviction, pour la première fois, le Conseil Fédéral mettait en évidence une participation active des camarades non résidants en Italie, capable d'avoir une influence directe et concrète sur son déroulement.

Si bien que (malgré la forte incidence des sujets relatifs au rapport du parti avec la situation italienne sur lesquels tendait à se concentrer l'attention et l'intérêt des participants résidants dans ce pays), le point de vue, les observations et les exigences manifestées par les camarades résidants dans d'autres pays sur la réalisation et l'envoi des premiers numéros du journal, sur la réalisation, les difficultés et le développement du "projet politique" 1991, sur l'initiative pour l'abolition de la peine de mort et sur les activités en cours dans les différents pays, ont permis de conduire et alimenter un débat dans lequel le "Parti Nouveau" prenait, même si en des termes encore incertains et vagues, sa première configuration et un minimum de consistance et d'épaisseur concrète.

LA COMPOSITION DU CONSEIL FEDERAL

Consistance et épaisseur qui me semblent trouver ici, aujourd'hui, une première, significative confirmation par la comparaison relative à la composition du Conseil Fédéral de ses trois dernières réunions.

Tandis que le nombre de ses membres élus n'a pas varié depuis la réunion de Rome en Janvier 1990 jusqu'à ce jour (35, dont 17 italiens et 18 non italiens), le nombre et la composition des membres de droit a changé de la manière suivante: 59 en Janvier 1990, 76 en Septembre dernier et 95 aujourd'hui; parmi ceux-là, 8 provenaient d'autres pays en Janvier 1990, 23 en Septembre et 36 aujourd'hui, avec une présence italienne qui chute de 86% à 62%.

Comme chacun sait, les membres de droit du Conseil Fédéral sont ceux qui - inscrits - ont revêtu des responsabilités exécutives au sein du Parti et ceux qui sont ou ont été parlementaires, ainsi que les représentants des associations radicales reconnues.

Il y a à l'heure actuelle quatre camarades non italiens, inscrits au Parti, membres de droit parce qu'ils ont fait partie des organes exécutifs. L'un d'eux en fait partie parce qu'il a été désigné par l'association radicale du Burkina Faso. Des 31 autres membres de droit non italiens, deux ont été parlementaires européens et un autre l'est toujours, et 28 font partie des assemblées législatives de leur propre pays. Parmi ceux-là, trois sont des membres de gouvernement. En 1990, les parlementaires non italiens n'étaient que 3, tandis que 5 autres étaient membres de droit du Conseil Fédéral parce qu'ils avaient fait partie des organes exécutifs du Parti.

Les membres de droit italiens étaient 51 en Janvier 1990 et aujourd'hui il y en a 59: parmi ceux-là, 4 représentent des associations radicales reconnues, 28 sont des parlementaires, dont un est Commissaire de la Communauté européenne et un autre Ministre du Gouvernement italien; les 27 autres membres ont été parlementaires, ou bien encore, ils ont fait partie des organes exécutifs du Parti. En Janvier 1990, des 51 membres de droit italiens 21 étaient des parlementaires.

Actuellement, le Conseil Fédéral du Parti est donc composé de 57 parlementaires - dont 5 membres recouvrent des charges gouvernementales dans leurs pays - avec une supériorité, si minime soit-elle - d'inscrits dans d'autres pays (29) sur les inscrits italiens (28). En Janvier 1990 les parlementaires étaient en tout 24, dont 21 italiens.

Si nous considérons ensuite les inscriptions au Parti - malheureusement aujourd'hui encore inférieurs (600) au total des inscrits de l'année dernière - depuis Septembre les inscriptions en Italie ont été d'un peu plus de 40, celles dans les autres pays de plus de 160, avec une nette inversion de tendance: jusqu'à il y a quelques mois en effet le pourcentage de croissance des inscrits en Italie était nettement supérieur à celui des autres pays.

Mais qui sont donc ces camarades qui font partie aujourd'hui de ce Conseil Fédéral?

Ce sont des membres de droit et ils recouvrent aussi des charges gouvernementales: Zdravko Tomac et Zoran Thaler, Vojtech Wagner (Vice-Ministre des Affaires Etrangères du Gouvernement Tchèque); Carlo ripa Di Meana, socialiste (membre de la Commission de la CEE, délégué aux problèmes de l'environnement); Carlo Tognoli, socialiste (Ministre du Tourisme et du Spectacle du Gouvernement italien).

Du Conseil Fédéral font également partie: 2 députés au Soviet Suprême d'URSS, 5 membres du Mossoviet, 2 membres du Soviet Suprême de Saint-Pétersbourg et un député au Soviet Suprême d'Ukraine; 1 député au Soviet Suprême de Lettonie; 8 députés au Parlement roumain; un député à la Knesset israélienne; 4 parlementaires tchèques; un député croate, de Dubrovnik, inscrit récemment; 6 parlementaires européens: parmi ceux-là, la Présidente du Groupe Vert, Adelaïde Aglietta, le parlementaire socialiste Enzo Mattina, et le parlementaire espagnol Raul Morodo; 23 parlementaires italiens: 8 du Groupe Fédéraliste de la Chambre, 2 du Groupe du Parti Démocratique de la Gauche, 3 du Groupe Vert, 1 du Groupe Mixte, 1 du Parti Sarde d'Action, 4 du Groupe Socialiste, 4 du Groupe Fédéraliste Européen Ecologiste du Sénat.

De nombreux membres de droit de ce Conseil Fédéral - dont fait partie aussi Basile Guissou, ex-Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Burkina Faso - ont déjà été parlementaires, italiens ou d'autres nationalités. Parmi ces derniers, Georges Donnez, français et Jorge Pegado Liz, espagnol, anciens parlementaires européens.

L'APPROBATION DU BILAN DU PARTI

Camarades, amies et amis

Avec le Trésorier, la Présidente du Parti et le Président du Conseil Fédéral, nous avons décidé de soumettre à votre examen et à votre approbation, au cours de cette session, le bilan du Parti au 30 Septembre 1991.

Cette décision nous conduit à ne pas affronter maintenant, dans cette mise à jour de la relation, le thème économique et financier.

Ce thème, dans le cadre de ce qui a été imposé par le temps limité de la session précédente, sera affronté lors de la présentation et illustration du bilan, directement par le Trésorier, Paolo Vigevano.

Nous avons décidé également, par une décision officielle, que le bilan doit-être rédigé sous forme unifiée, incluant aussi les fonds provenant du financement public, pour accueillir de cette façon les recommandations des auditeurs des comptes et être cohérents avec la situation réelle déterminée à la suite des motions de congrès et selon ce qui a été exprimé dans les relations approuvées par le Conseil Fédéral dès 1988.

LA CAMPAGNE DES REFERENDUM

Nous avons aussi pensé, à cette occasion, de tourner notre attention, dans la mesure du possible, vers les aspects de la situation du Parti qui peuvent s'adresser plus directement aux pays qui se trouvent au-delà des frontières italiennes, par une approche qui favorise une première tentative de considérer "l'état du Parti", tel qu'il se présente dans ces pays.

En ce qui concerne le rapport du Parti avec la "situation italienne", je me limiterai donc à ne fournir que peu d'éléments de caractère général sur la "campagne des referendum" dans laquelle le Parti - comme plusieurs d'entre vous le savent - est engagé, selon les orientations et les indications nées du débat dans la précédente session.

Précisément, pour parler de ces orientations et indications, je dois rappeler que l'attention du Parti Radical à l'égard de la situation italienne, du "réservoir" italien - comme le disait la motion approuvée à Budapest - vient de la conscience de devoir accroître et consolider l'apport italien à la constitution du "Parti Nouveau". C'est dans ce sens que doivent-être "lus" la campagne des referendum du Parti et le choix de se battre avec détermination, et non pas seulement avec une simple force de légitimation et de soutien à l'oeuvre d'autrui, compte-tenu que cette oeuvre, en grande partie, est renforcée, et dans certains cas promue et animée, par certains d'entre nous, par certains camarades radicaux, de grand prestige.

NEUF REFERENDUM ET DIX SIGNATURES "CONTRE LA PARTICRATIE"

Un premier élément est représenté par la confirmation de l'ampleur et de la portée de cet engagement, qui concerne neuf referendum et la collecte de dix signatures "contre la particratie". Il s'agit des trois referendum promus par le "Comité Segni", auxquels nous adhérons, pour la modification du système électoral du Sénat et des Municipalités; des trois referendum promus - avec la participation, en premier plan, d'inscrits radicaux - par le "Comité Giannini", relatif à la limitation de l'influence des Partis sur les moments importants de l'intervention publique de l'Etat dans la réalité économique italienne; d'un referendum promu, avec notre adhésion, par les "Amis de la Terre" sur le contrôle de l'environnement; des deux referendum promus par le Parti: l'un, pour la supression des normes relatives au financement public attribué chaque année aux partis représentés au Parlement, l'autre destiné à l'abolition des sanctions pénales prévues par les lois en vigueur pour les consommateurs de substances illé

gales. Le Parti, enfin, a présenté également une proposition de loi d'initiative populaire pour étendre à la Chambre des Députés les mêmes règlements électoraux qui seront en vigueur pour le Sénat, au cas où les referendum sur le Sénat obtiendraient le consensus des électeurs (il s'agit d'introduire l'uninominal sec, à l'anglaise, modéré, à l'italienne, par 1/4 des élus par le système proportionnel). C'est sur cette proposition de loi que les "tables radicales" collectent la dixième signature contre le système politique, la "démocratie réelle", la particratie, en Italie.

Il s'agit de collecter, en 60 jours à peine, plus de cinq millions et demi de signatures, toutes certifiées ou bien par les mairies ou bien par les notaires ou bien par les greffiers judiciaires.

Si pour les 6 referendum "Segni-Giannini" on assiste, comme nous l'avions prévu, à une course pour "grimper dans un autobus", considéré comme gagnant, complètement différente est l'attitude des forces politiques et des grands moyens d'information sur la collecte des signatures promue par l'initiative directe du Parti, même si les premiers sondages, tout en mettant en évidence la grande désinformation du citoyen, mettent, dans leurs prévisions, en tête de toutes les questions, la faveur des électeurs pour le referendum qui veut abolir le financement public des partis.

On constate une toujours plus grande attention pour le referendum sur la consommation des drogues, avec la confirmation selon laquelle ce thème met en jeu de grandes valeurs capables de toucher avec force et actualité la conscience du citoyen.

Il s'agit aussi d'un thème qui rencontre de fortes résistances et oppositions, mais c'est celui qui est le plus à même de susciter un large débat approfondi, capable de favoriser le dépassement de positions politiques et culturelles qui alimentent l'exigence répressive du pouvoir et qui entravent le besoin concret de démocratie.

A ce propos, il est significatif que, après les premières, immédiates adhésions de quelques uns des plus prestigieux responsables du Partito Democratico della Sinistra (ex-Pci), d'une grande partie des parlementaires de "Rifondazione Comunista" et d'autres organisations et associations, dernièrement, on a vu prendre position en faveur de ce referendum, un groupe consistant de dirigeants de "Gioventù Socialista" et certains parlementaires de ce parti, qui s'était jusqu'ici, retranché de manière compacte pour soutenir et défendre toutes les normes de la loi en vigueur, y compris celles sur les sanctions pénales sur les consommateurs de drogues.

En outre, on a appris récemment la nouvelle selon laquelle le Secrétaire du PDS, Achille Occhetto, a signé également ce referendum: il reste cependant une évidente aversion de la part de ce parti à se battre explicitement et activement, attitude qui n'est guère facile de comprendre, compte-tenu de la progressive extension des adhésions qui arrivent, nombreuses et prestigieuses, des régions, des communes et des provinces.

UNE NOUVELLE STRUCTURE ET UNE ORGANISATION DIFFERENTE

Un autre élément de caractère général, relatif à la "campagne de referendum", concerne la solution que nous avons adoptée pour faire face à cet engagement, de manière à ce qu'il pèse le moins possible sur la réalisation du "projet" transnational et transpartite.

Nous avons décidé pour cela de créer une nouvelle structure et une organisation différente, qui devrait éviter au Parti de retirer des ressources et des énergies de la structure et de l'organisation existant déjà et nous permettre de continuer "à plein rythme", assurant sa juste priorité à l'engagement pour la constitution du "Parti Nouveau". Une ébauche de cette solution se trouve dans la note (1).

Sur le sujet politique et d'organisation du déroulement de la campagne de referendum, d'autres camarades et amis interviendront, dont Marco Pannella et les "coordinateurs".

LE PROJET POLITIQUE POUR LA CONSTITUTION DU "PARTI NOUVEAU"

Le "projet politique" 1991, prévoyait, comme chacun sait, de toucher directement - à travers un moyen de communication - les responsables de la classe politique des pays européens, et en premier lieu, les parlementaires, pour faire connaître notre proposition politique, établir un rapport et leur demander de faire partie du "Parti Nouveau", Transnational et Transpartite, et rendre ainsi possible de donner vie à des initiatives communes, dans plusieurs pays, à partir du cadre législatif.

Il était prévu que ce moyen de communication fût un journal et qu'il fût, par conséquent, nécessaire, avant toute chose, de mettre sur pied une véritable "entreprise d'édition", capable de produire des "messages" en plusieurs langues (une quinzaine au moins) et de les faire parvenir dans tous les pays d'Europe, et par la suite, dans les autres continents.

Comme nous vous l'avons dit - nous en avons parlé lors de la session précédente - le journal "Le Parti Nouveau" est né. Douze pages, écrit en Italien, traduit en 14 langues, envoyé dans 53 pays (dont 34 européens) à presque 40.000 parlementaires. On en a déjà imprimé trois numéros, avec une périodicité qui tend à être mensuelle.

L'ENVOI DU TROISIEME NUMERO

Le troisième numéro - coloré en "bleu" - a dû être déjà remis à leurs destinataires quelques jours avant cette rencontre.

J'ai cru bon de m'attarder, dans les notes (2) sur le tableau du système de distribution du journal - qui bénéficie, évidemment, de plusieurs vecteurs, ayant divers moyens de transport et de livraison - pour donner une idée plus précise de la dimension et de la complexité de cet aspect, qui commence à peine, après un rôdage effectué jusqu'ici, à manifester toute son ampleur.

UN RESEAU DE "POINTS DE REPERES"

Dans ce tableau, par exemple, on peut voir la difficulté de prévoir le contrôle du système de distribution, pour en connaître l'efficacité grâce aux ponctuelles et systématiques vérifications sur les envois, le transport et la livraison, et pour pouvoir ainsi, par la suite, en fonction des réponses, évaluer l'efficacité spécifique de chaque envoi du journal.

Dans ce but, nous avons déjà commencé à constituer un réseau de points de repères qui recouvrent tous les Parlements fédéraux et nationaux (à l'exclusion de l'URSS), constitué en grande partie de parlementaires inscrits ou déjà en contact avec le Parti, en leur donnant la possibilité de nous informer sur la bonne fin de notre envoi à son propre siège. Pour les assemblées régionales, la couverture n'en est qu'à ses débuts, donc encore partielle.

Il n'est guère possible - aujourd'hui - de formuler, de façon raisonnable, ne serait-ce qu'une première hypothèse sur l'efficacité des envois déjà effectués, n'ayant pu procéder jusqu'ici, ni à une vérification ni à un contrôle sur la remise, ou non remise, du journal aux destinataires.

Nous avons de nombreux doutes sur les livraisons du premier numéro (coloré en "rouge"), à cause de la coïncidence - en effet constatée - entre l'expédition et l'interruption d'activité de nombreux Parlements, due aux vacances d'été, avec des erreurs qui remettent en discussion l'expédition et avec des retards considérables des livraisons aux destinataires, mais, surtout, avec l'accumulation des plis postaux; accumulation qui n'a certainement pas contribué à captiver leur attention.

Notre impression est plus positive quant à l'envoi et à la livraison du second numéro (coloré en "vert"), expédié au mois de Septembre et, à ce qu'il paraît, arrivé à leurs destinataires, même si, dans certains sièges, seulement dans la première quinzaine d'Octobre.

LES REPONSES PARVENUES

Toutefois, même en tenant compte de ces prémisses, jusqu'à il y a dix jours, à Bruxelles, Budapest, Moscou, Prague et Rome, 239 réponses étaient parvenues, suite aux deux premiers numéros du journal, dont 80 provenant de parlementaires ou de responsables prestigieux du monde politique et culturel, de l'information et de la science.

Nous avons reçu des réponses - en ce qui concerne les parlementaires - d'Angleterre, de France, d'Italie, d'Espagne, de Suisse, de l'Uruguay, d'Argentine, du Sénégal, de Tchécoslovaquie, de Pologne, du Danemark, d'Urss, du Brésil, des Usa. Ce sont des lettres qui expriment le souhait de continuer de recevoir le journal et qui manifestent de l'intérêt pour cette "entreprise" du Parti. Nous voulons signaler celles des Conseillers de Comté de Grande Bretagne; du Président du Sénat italien, qui souhaite au Parti Radical de »contribuer à l'édification d'une Europe nouvelle, basée sur les valeurs civiles et démocratiques ; du Vice-Président de la Chambre des Députés italienne; d'Ernest Valko, Vice-Président de l'une des deux Chambres du Parlement fédéral tchèque et de plusieurs parlementaires tchèques du Mouvement autonome pour la Moravie et la Silésie, lesquels voient dans le fédéralisme l'unique possibilité de surmonter les nationalismes. Nous avons également reçu la lettre du Secrétaire International du Pa

rti Socialiste du Peuple du Danemark, ainsi que celle du Secrétaire International du Parti des Travailleurs de Côte d'Ivoire.

Il y a aussi les lettres de personnalités des Sciences, de la Culture et de l'Art, entre autres celles de Mairead Maguire, Prix Nobel pour la Paix 1978 et de Hans Walter Janitschek, ex-Secrétaire Général de l'Internationale Socialiste, qui se sont tous deux inscrits au Parti Radical.

Et enfin, 23 lettres de personnalités espérantistes.

L'UNION SOVIETIQUE

Il faut s'arrêter un moment aussi sur l'Union Soviétique, où les problèmes de communication rencontrent des obstacles et des difficultés que nous n'avons pas réussi jusqu'ici à surmonter, ni même à acheminer vers des solutions praticables ou suffisantes. Problèmes qui, entre autre, nous empêchent de réaliser dans cette zone, depuis l'Italie, le système de contrôle des livraisons.

Par les informations qui nous parviennent, de sérieux doutes demeurent sur la livraison du premier numéro du journal, non seulement à cause de la coïncidence avec les vacances d'été, mais aussi à cause des conséquences négatives sur le fonctionnement des services dues au "putsch". En Urss aussi, la situation relative aux livraisons du second numéro, est différente, puisque le journal aurait été livré à leurs destinataires dans la plupart des cas, même si avec des retards considérables.

L'EXPEDITION AUX ADRESSES PRIVEES

En considération des difficultés et des inconvénients rencontrées dans la livraison du journal aux Parlementaires, on est en train d'étudier la possibilité d'envoyer celui-ci à l'adresse personnelle de chacun d'eux, au lieu de compter sur les bureaux de l'assemblée dont il fait partie. Les plus grands obstacles pour réaliser cette modification sont dûs au fait de ne pouvoir assurer, assez rapidement, la mise à jour des adresses, en plus de celle des listes de noms.

LE CARACTERE DU MESSAGE

Un autre aspect important que nous sommes en train d'examiner est celui du caractère du "message".

Certains d'entre vous se souviendront que la structure optimale du "message" était prévue avec une publication plus "consistante" par rapport à celle du journal jusqu'ici publié. Comportant un plus grand nombre de pages, ayant un format différent, capable de traiter plus complètement les thèmes qui ont fait et font partie de l'initiative radicale, pour permettre de donner aussi, aux destinataires, le choix de tel ou tel autre thème, selon l'intérêt éprouvé par chacun. Par ce choix, en plus d'obtenir leur adhésion au Parti, on faciliterait également la mobilisation et l'organisation des énergies de tous ceux qui se reconnaissent dans la même motivation.

C'est-là la tâche et l'objectif "qualitativement" plus onéreux.

LE QUATRIEME NUMERO

Le quatrième numéro du journal est en cours de traduction: il devrait paraître dans les dix premiers jours de Novembre, pour arriver aux destinataires avant l'interruption des travaux parlementaires des fêtes de fin-d'année. Il se peut, cependant, qu'à cause d'une première tentative de modification de sa structure actuelle, ce numéro subisse un retard, qui repousserait sa livraison à la première moitié de Janvier. Nous ne pouvons ignorer que la périodicité mensuelle que nous nous sommes fixée comporte un schéma opérationnel qui demande une programmation "rigoureuse" telle qu'elle ne rend pas toujours compatible les temps techniques avec ceux imposés par les exigences et par l'actualité des temps politiques.

L'INITIATIVE POUR L'ABOLITION DE LA PEINE DE MORT DANS LE MONDE AVANT L'AN 2000.

L'initiative du Parti Radical de lancer un Manifeste-Appel pour l'abolition de la peine de mort en Urss quelques heures après la conclusion du putsch - dont nous avons parlé au cours de la session précédente - est en train d'obtenir un grand succès. A ce jour, on compte l'adhésion de près de 500 parlementaires, d'Europe de l'Est et de l'Ouest; sans compter les 54 parlementaires de la CEE et les 2 parlementaires africains. On compte par centaines les signatures provenant de la Culture, de la Science et des Arts, du monde entier. Entre autres, celles des Prix Nobel Abdus Salam et Elie Wiesel.

Notre intention est d'organiser, en Février 1992, à Moscou, la remise des signatures au Président Gorbatchev ainsi qu'aux Présidents des Républiques d'Urss, de la part d'une délégation formée d'au moins un représentant de chaque Parlement démocratique de tous les continents. Je saisis cette occasion pour vous inviter à nous faire connaître, dès que possible, votre disponibilité à participer à cette manifestation.

Notre objectif est de faire devenir cette initiative - pour l'instant surtout italienne et soviétique - une entreprise de valeur historique, qui sanctionne - du moins sur le plan du droit - l'abolition de la peine de mort comme une conquête définitive. C'est pourquoi nous avons décidé de promouvoir une grande Marche Populaire à Rome, le jour de Pâques 1992, au terme d'une Rencontre Mondiale qui se tiendrait à Rome, dans le but de constituer une "Ligue parlementaire pour l'abolition de la peine de mort dans le monde avant l'An 2000". L'une des hypothèses sur laquelle on peut travailler, est celle d'élaborer un "amendement" à la Charte des Droits de l'Homme, pour affirmer le droit subjectif à ne pas être tué par la force de loi, en une logique de règlementation positive, progressive et non pas "prohibitionniste", négative.

Ce n'est-là qu'un scénario, une hypothèse de travail, un projet: c'est à nous, et à nous tous, au Parti Radical Transnational et Transpartite et à la "Ligue parlementaire" qui doit-être constituée et à celui-ci associée ou fédérée, d'animer un travail commun d'"agences spécialisées" des Nations Unies, de Ligues pour les droits humains, civils, politiques, d'Institutions religieuses, universitaires, d'état, de grandes fondations. Nous devons cependant être conscients que pour réaliser le Parti - et par conséquent ce Projet également - il faut des inscriptions et des contributions financières, non pas seulement des adhésions symboliques mais des participations actives, capables de susciter l'engagement militant et de produire de l'argent et des initiatives.

LE PARTI RADICAL EN UNION SOVIETIQUE, HONGRIE, TCHECOSLOVAQUIE, ROUMANIE ET YOUGOSLAVIE.

A ce jour, la situation du Parti Radical trouve, dans sa projection transnationale, des points de repères concrets dans les sièges ouverts surtout dans certains pays du Centre et de l'Est européen, qui ont également confirmé leur activité à l'occasion de l'initiative promue par le parti avec l'Appel pour l'abolition de la peine de mort en Urss.

En particulier, en Union Soviétique - où opère Marino Busdachin - les inscrits, sont arrivé à 437, dont 10 députés, concentrés en grande partie dans la République Russe, mais présents également dans les autres républiques: Ukraine, Adzerbaïdjan, Georgie, jusqu'en Sibérie et à Vladivostok.

Un député s'est inscrit en Lettonie.

Ce résultat a été obtenu grâce à une bonne organisation à Moscou comme à Saint-Pétersbourg, Baku, Kiev et des adresses dans plusieurs autres localités. Avec cette organisation le Parti poursuit les initiatives liées à la Presse et à la diffusion de "Lettre Radicale", qui a encore maintenant une fonction importante en soutien de la campagne pour l'objection de conscience et de la campagne antiprohibitionniste. Avec le lancement du "Projet Politique" 1991, avec cette organisation, le Parti a intensifié les rapports avec d'autres forces politiques, mêmes avec des groupes non-officiels, et il s'occupe de la diffusion du journal sur un territoire qui, à lui seul, est beaucoup plus étendu que tout le reste de l'Europe, et qui plus est, doté d'un système de communication complexe et déficient. A cette tâche est venu s'ajouter récemment l'activité relative à l'Appel pour l'abolition de la peine de mort: les signatures collectées dès les premiers jours de mobilisation comprennent celles de 62 parlementaires et d

e 40 personnalités du monde scientifique et culturel.

Ces activités et ce travail se déroulent, évidemment, en supposition de la préparation de l'engagement direct des militants dans les différentes villes et républiques capables d'opérer de façon autonome, dans des situations qui ont des exigences différentes tout en maintenant un rapport rigoureux et productif avec l'initiative générale et unitaire du Parti.

En Tchécoslovaquie, l'initiative radicale - avec à sa tête Paolo Pietrosanti - peut compter, à Prague, sur l'un des sièges fonctionnant le mieux et les mieux équipés, et dispose de deux autres sièges, à Zdar et à Karlovy Vary.

L'action politique intense et prolongée a conduit à l'inscription, au 20 Octobre, de 110 membres, dont 4 députés, et a même permis d'instaurer un rapport durable et profitable avec la présidence de la République et à d'autres niveaux parlementaires et gouvernementaux, qui, entre autre, ont produit un nombre d'adhésions à l'Appel pour l'abolition de la peine de mort, considérable et qualifié. La Presse aussi suit d'un bon oeil, les initiatives radicales. Le thème de la drogue et de l'antiprohibitionnisme a été l'un des aspects les plus absorbant pour les inscrits qui ont joué, dans ce pays, des rôles de protagonistes. A ce propos il faut rappeler ici que le Comité interministériel tchécoslovaque pour la lutte contre la drogue a repoussé récemment la proposition du Parti Radical de co-promouvoir une Rencontre Internationale sur la politique des drogues en Europe Centrale et de l'Est - et cela malgré la faveur et la disponibilité exprimée à maintes reprises par le Vice-Premier Ministre Miklosko - à cause d

es fortes pressions répétées des Usa.

En Hongrie, où se trouve à Budapest le centre de coordination pour l'Europe Centrale et Orientale et où opèrent Olivier Dupuis et Massimo Lensi - les inscrits étaient, au 20 Octobre, 72.

L'activité politique menée dans ce pays a conduit à la constitution de l'ARCO (Coordination Radicale Antiprohibitionniste), qui - animé par Anna Tothfalusi - a effectué une importante campagne d'information suivie par la presse nationale et compte déjà une vingtaine de membres. Une première reprise des rapports avec les partis et les parlementaires a eu lieu, favorisée aussi par la campagne pour l'abolition de la peine de mort en Urss, qui a rassemblé jusqu'ici les signatures de plus de 50 députés.

En Roumanie, les inscriptions, au 20 Octobre, étaient au nombre de 79, dont 8 députés.

Les propositions radicales trouvent encore dans ce pays, un climat de méfiance et de suspicion, qui s'accentue à l'encontre des organisations qui ont des liens avec les autres pays ou qui font du fédéralisme un élément essentiel de leur propre action. En outre, le travail est rendu encore plus difficile par les difficultés crées par le système de communications, interne et international, ici aussi très déficient.

Cependant, on est en train de reconnaître à Bucarest l'ARA (Association Radicale pour la réforme dans le sens anglo-saxon du système électoral), dont se sont fait promoteurs, en particulier, Alin Alexandru et Peter Barabas, tandis qu'à Timisoara est en cours de constitution l'"Association Radicale pour les Etats-Unis d'Europe", un thème qui, en Roumanie - comme on l'a déjà dit - est durement contrasté.

La campagne pour l'abolition de la peine de mort en Urss a favorisé, dans ce pays aussi, la formation de nouveaux rapports avec des parlementaires, des responsables d'autres forces politiques et personnalités; plus de 30 personnes ont déjà signé l'Appel.

L'ex-Yougoslavie a été le pays vers lequel s'est tournée l'action du Parti dès lors qu'il a été absolument impensable de faire des hypothèses sur les développements de la situation dans les pays du Centre et de l'Est européens. C'est le pays où, comme je l'ai déjà rappelé - nous avons essayé, inutilement, d'y convoquer notre Congrès en 1989, le premier que nous voulions convoquer hors d'Italie et qui s'est finalement déroulé à Budapest. Ce choix était pour nous, cohérent, conscients comme nous l'étions, qu'il s'agissait d'un pays situé dans une zone névralgique de l'Europe et vers lequel la Communauté Européenne aurait dû consacrer dès le début un plus grand engagement et une plus grande attention. Avec l'aide des camarades et amis slovènes - dont Zoran Thaler qui n'était pas encore Vice-Ministre des Affaires Etrangères de son pays - nous tînmes par contre à Bohini, en Slovénie, notre Conseil Fédéral.

Ce sont-là des étapes qui dénotent une présence active du Parti qui a produit - d'abord à Lubiana puis à Zagreb, et en moindre mesure et avec davantage de difficultés, à Belgrade - avec Sandro Ottoni et Marino Busdachin, des résultats importants et significatifs, en grande partie annulés ensuite à cause de la montée des contrastes internes dans les républiques et des interprétations erronées sur la fonction et les objectifs du parti de la part de certains camarades auxquels on avait confié la tâche de maintenir vivante et vitale notre présence dans leur pays. Au 20 Octobre le nombre des inscrits ne dépasse pas 20, mais avec le développement des récents évènements, nous espérons en une importante reprise des inscriptions et des activités du parti dans ces pays, dans cette région.

LE SIEGE DE BRUXELLES

Pendant des années Bruxelles a été l'unique centre à s'occuper de l'activité du Parti "outre-Chiasso" - comme on avait coutume de dire - c-à-d au-delà des frontières italiennes, en tant que siège permanent de travail de la CEE, dans le parlement duquel les radicaux ont été présents dès la première élection de 1979. Selon notre méthode, ce qui pour la majorité des autres forces politiques et autres groupes n'était qu'un "lieu de services occasionnels", bureaucratique et commode, a été pour nous l'occasion d'initiative politique permanente et d'activité organisée à plein-temps.

Durant cette période, depuis Bruxelles, on a mis sur pied plusieurs initiatives importantes et l'on a développé des moments extraordinairement vivants, aussi bien pour la campagne pour sauver trois millions de personnes de l'extermination par la faim dans les pays sous-développés, que pour celle pour les Etats-Unis d'Europe.

Avec le glissement de l'intérêt prédominant vers le Centre-Est, imposé par l'actualité due à l'évolution de la situation en Europe et du fait de la modification de la présence radicale au parlement (partagée entre fédéralistes, Verts et antiprohibitionnistes), l'apport de ce siège a fini - en partie - par perdre sa propre centralité politique et opérationnelle.

Actuellement, à Bruxelles, on continue l'impression et la distribution de "Lettre Radicale" en langue française et, depuis peu, en espagnol (cette dernière était auparavant expédiée de Rome), ainsi que l'acquisition et la mise à jour de la liste d'adresses du Parti, ainsi que l'envoi des convocations et des invitations pour les réunions du Conseil Fédéral, pour les pays d'Europe Occidentale. Avec le lancement du "projet politique" 1991, le siège de Bruxelles contribue également à assurer la distribution du journal et à collecter les adhésions pour la campagne pour l'abolition de la peine de mort, toujours avec une référence particulière aux pays d'Europe Occidentale. Cette campagne, vu les premiers résultats, semble nous offrir une opportunité très intéressante pour la reprise des rapports avec les groupes, les mouvements et les personnalités politiques ou du monde la culture, des sciences et de l'information, qui peuvent-être de bonne augure pour la constitution du "Parti Nouveau" dans ces pays.

Camarades, très chères amies et très chers amis

Il me semble qu'il est temps maintenant de conclure cette mise à jour de la relation sur la situation du parti.

Je pense qu'il est indiscutable que, malgré les énormes difficultés, le cheminement pour rendre possible la constitution du "Parti Nouveau", Transnational et Transpartite" a été dèjà entamé et qu'il a déjà fait ses premiers pas, significatifs et importants.

Aux premières indications positives, qui ont surgi au cours de la session précédente du Conseil Fédéral, qui s'est déroulée à Rome il y a un peu plus d'un mois, viennent s'ajouter maintenant la croissance quantitative et qualitative de notre assemblée: comme je vous l'ai dit auparavant, 57 parlementaires en font partie, appartenant à 12 Etats et Républiques différentes, avec 5 membres de 5 Gouvernements différents: des parlementaires qui appartiennent en majorité à des pays autres que l'Italie. Une composition qui était impensable il y a seulement un mois.

Nous sommes donc réunis ici, à Zagreb, comme nous l'avions projeté, surmontant de grandes difficultés.

La participation est extraordinaire, non seulement par la présence de ceux qui font partie du Conseil Fédéral, mais aussi, grâce à celle des personnalités qui ont accepté notre invitation: tout d'abord, le Président de la République de Croatie, Franjo Tudjman, auquel nous adressons nos plus chaleureuses et plus fraternelles salutations, engagés comme nous le sommes à soutenir avec la force de la nonviolence "la vie du droit et le droit à la vie" de ce pays.

Marco Pannella en est arrivé à son 27ème jour de jeûne pour affirmer concrètement, avec son propre corps et sa propre santé, ce principe contre la violence armée, putschiste et meurtrière, staliniste fasciste, de Milosevich et de son armée qui ont trahi et trahissent le peuple serbe avant même d'anihiler - eux précisément - cet Etat au nom duquel il prétendraient légitimer l'oppression et la destruction des populations qui - selon eux - devraient en faire partie. Et cela est non seulement ignoble mais aussi absurde.

Au jeûne de Marco se sont associés, avec Ivo Jelic, député de Dubrovnik qui s'est inscrit au Parti et qui fait partie de ce Conseil Fédéral, 150 jeunes qui ont trouvé dans cette pratique nonviolente la force pour être activement et utilement proches du drame de leur propre ville: c'est d'eux que provient jusqu'au Parti une vive et énergique sollicitation pour un engagement plus effectif, avec un grand et nouvel espoir.

Le "projet politique" 1991, avec les premières réponses positives faites au journal et avec l'initiative pour affirmer le droit de la personne à ne pas être tuée par la force de la loi, avec les résultats obtenus et les objectifs que nous nous sommes fixés, a commencé concrètement son cheminement.

En Italie le Parti s'est engagé dans la campagne pour les "9 referendum, 10 signatures contre la particratie", pour garantir l'apport de ce "réservoir" de ressources qui nous est toujours indispensable.

Il s'agit donc d'une constatation qui trouve, actuellement, une ponctuelle et indiscutable confirmation dans les faits.

Je pense, cependant, quil est également indiscutable que le parcours jusqu'ici effectué, ne nous permet pas de considérer achevée la vérification sur l'effective possibilité de donner vie et vitalité au Parti Radical, transnational et transpartite.

Nous ne sommes certainement pas en mesure en effet d'évaluer l'efficacité du message transmis jusqu'ici par le journal. Nous savons qu'il faut encore l'adapter aux exigences qui nous sont adressées pour pouvoir constituer le "Parti Nouveau", en en améliorant l'aspect et les contenus, en en assurant la continuité et la rapidité de parution, en en étendant la diffusion et en en garantissant la livraison.

Nous devons réussir à promouvoir, à partir de ce que nous pourrons et aurons su faire avec les rendez-vous de Février à Moscou et de Pâques à Rome, d'autres initiatives qui se joignent à celle pour l'abolition de la peine de mort pour donner au Parti la possibilité de vastes associations, mêmes si celles-ci lui sont fédérées, capables d'action et de mouvement autonome.

La croissance qualitative des inscriptions au Parti, même si soudaine et surprenante, n'est cependant pas encore suffisante pour fournir cet apport quantitatif d'inscriptions (de l'ordre de dizaines de milliers) et d'activité militante qui est indispensable pour nous assurer, financièrement aussi, la continuité et le développement de l'initiative politique et des activités du Parti.

Le rapport avec la situation italienne nous place - il est vrai - avec la campagne des referendum devant une plus grande espérance, mais aussi devant de très graves difficultés et devant l'inconnue des résultats. Nous ne pouvons en outre, ignorer les problèmes et les inconnues relatives à la désormais prochaine échéance électorale.

Je pense donc que cette seconde considération aussi ne doit pas craindre d'être mise sérieusement en discussion.

Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire dans ma relation présentée lors de la session précédente, la tâche, l'entreprise qui nous a été confiée par la prise des "pouvoirs statutaires" du Congrès de Budapest nécessite des temps plus longs que ceux qui étaient prévus et prévisibles initialement pour pouvoir évaluer et établir s'il est possible de continuer dans la tentative de reprise et dans le relancement des activités du Parti ou, au contraire, si l'on est obligés de mettre un terme à notre existence de force politique organisée.

Il n'y a par conséquent qu'un problème que nous devons considérer ici et il consiste à examiner et évaluer quel est le choix à faire pour vaincre et avoir le temps dont le Parti a encore besoin.

Un choix dû uniquement à l'opportunité politique, puisque le parcours légitime a déjà été ponctuellement marqué par le Congrès de Budapest et le remettre en discussion ici serait une perte de temps.

A Rome, en Septembre, au terme de la première session de cette réunion, nous nous sommes engagés à verifier les conditions logistiques et économiques selon lesquelles il est possible de convoquer un Congrès du Parti à la fin de Janvier ou au début de Février 1992, dans un pays du Centre-Est européen, si nous devions considérer opportun de faire ce choix.

Cette vérification a porté à exclure - pour le moment - Moscou et les Républiques d'Urss, pour des raisons d'ordre climatiques aussi bien qu'à cause des difficultés de communication, de transport et de réception.

Nous avons concentré notre attention sur trois sièges possibles: Bucarest, Prague et Lubiana. Les différences sont relatives aux solutions techniques et environnementales possibles, aux capacités de réception et aux possibilités de transport, ainsi qu'aux coûts.

La solution la plus économique, mais la moins aisée, c'est Bucarest; la mieux équipée et la plus satisfaisante, mais la plus coûteuse, c'est Lubiana. Pour Prague il ne se pose que des problèmes relatifs à l'hébergement des participants.

Il est opportun cependant de considérer que les dépenses à soutenir pour le Congrès ne seraient de toutes façons pas inférieures à 1 Milliard.

Mes très chers amis

Je termine cette mise à jour de ma relation en citant une partie de l'Editorial qui sera publié dans le quatrième numéro du journal:

»Nous sommes convaincus que nous exprimons et illuminons des exigences objectives, profondes et littéralement vitales, des urgences dramatiquement ressenties et des coups de fouet dans les consciences individuelles d'une grande partie des classes dirigeantes de tout genre et de tout lieu, qui découvrent l'impuissance tragique de leur "pouvoir", et - encore plus - des grandes masses des hommes et des femmes que le mythe et l'espoir de la démocratie apaise, du droit pour tous à la vie et de la vie du droit, de règles et de lois qui soient justes.

Donner vie et force à ces exigences, nous le répétons, littéralement vitales, essayer de les organiser de manière à exalter la liberté de chacun, et faire de cette liberté totale non pas une fin mais le moyen et la méthode, l'obligation et le devoir de tous pour tous, c'est la base déjà expérimentée sur laquelle construire ensemble le "Parti Nouveau" transnational, transpartite, libertaire, et par conséquent exaltant la responsabilité et les devoirs".

C'est-là la raison de l'engagement de toutes ces dernières années, auquel nous nous sommes, et je me suis totalement consacré jusquà ce jour avec toute la force de la conviction et de l'espérance.

Notes

(1) La coordination de cette structure et de son organisation a été confiée à deux de nos camarades, vieux militants de grande expérience, pour avoir participé à l'organisation des précédentes campagnes. Il s'agit de Rita Bernardini et de René Andreani, la première Présidente du Conseil Fédéral de la Coordination Radicale Antiprohibitionniste, le second, parlementaire vert élu dans les listes radicales. Tous deux se consacreront à plein temps à cette tâche, durant toute la période de la collecte des signatures, avec le Vice -Trésorier du Parti, Maurizio Turco, lequel, une fois formulé et lancé ce travail, devrait reprendre son activité pour l'engagement transnational. Dans le cadre de la gestion politique de la campagne, les trois "coordinateurs" bénéficieront de l'appui direct de Marco Pannella.

La décision de donner vie à cette nouvelle structure a été favorisée par la réponse positive donnée avant tout par les inscrits italiens, depuis longtemps restés sans engagement militant à cause de la suspension de l'activité du Parti. Même si positive, il s'agit d'une réponse qui est, pour le moment, tout-à-fait inadaptée à fournir les énergies nécessaires pour assurer le résultat positif de cette collecte.

(2) Comme les deux précédents (le premier coloré en rouge, le second en vert) le troisième numéro - coloré en bleu - a été envoyé aux élus dans les assemblées législatives des 33 pays européens, dans le cadre "fédéral", "national", et "régional", et dans celui de la Cee, ainsi qu'à de nombreux autres destinataires. Il s'agit, au total, de 258.709 noms, dont 34.109 parlementaires d'Europe et 224.600 provenant d'autres listes d'adresses. De ces derniers, 163.000 ont étés envoyés dans les pays du Centre et de l'Est européen, 50.000 dans ceux de l'Europe Occidentale, 4.600 dans des pays d'autres continents et 7.000 à des pratiquants de l'espéranto. Compte tenu des exemplaires destinés pour un second envoi à l'Urss, des exemplaires pour les archives des sièges et des exemplaires à garder "en stock" pour faire face à d'éventuelles exigences, du troisième numéro du journal on a tiré au total 300.018 exemplaires, divisés en 15 langues.

Les traductions, la mise en page et l'imprimerie ont été effectuées à Rome, à l'exclusion des 100.000 exemplaires en russe, imprimées à Moscou pour les destinataires non-élus dans les divers Parlements d'Urss. De ce numéro on a également imprimé à Rome les exemplaires qui, pour les deux numéros précédents, avaient été imprimés à Budapest, étant donné que le coût était inférieur.

L'envoi du journal à tous les parlementaires a été fait directement de Rome, avec le concours des sièges de Bruxelles, Budapest, Moscou et Prague. De Rome on a pourvu également à l'envoi aux autres destinataires d'Italie (41.000), d'Espagne (1.000), du Portugal (1.350), de l'ex-Yougoslavie (5.000), d'Albanie (250), de l'Amérique du Sud et Centrale (2.250 dans 13 pays), de l'Amérique du Nord (550 aux Usa), d' Afrique (1.550 dans 5 pays), du Moyen Orient (200 dans 2 pays) et de Nouvelle Zélande (100) et à d'autres listes d'adresses privées (1.800), pour un total de 55.150 exemplaires

De Bruxelles, on a pourvu également à envoyer à d'autres destinataires 3.000 exemplaires en français, 3.500 en anglais et 500 en allemand.

De Budapest, ou l'on s'occupe de la livraison aux parlementaires hongrois, polonais, roumains et bulgares, on a envoyé à d'autres destinataires 32.000 exemplaires en hongrois, 18.000 en tchèque, 3.500 en polonais, 2.150 en roumain.

A Moscou, on s'est occupé également de l'envoi des 100.000 exemplaires imprimés sur place à d'autres destinataires, distribués sur une grande partie du territoire de l'Urss.

De Prague enfin, on s'est occupé de la livraison du journal aux élus au Parlement fédéral et aux deux Parlements nationaux.

Dans l'ensemble il s'agit de toucher avec ce troisième numéro du journal environ 270.000 personnes, dans plus de 50 pays, répartis sur 5 continents.

(3) Les parlements signataires de l'appel dans les pays de l'Est sont: 62 soviétiques dont le Ministre des Affaires Etrangères et le repréPsentant du Gouvernement letton de Moscou; 46 Tchèques, dont le vice-Premier Ministre, le Premier-Vice Président du Parlement Fédéral, le Président du Parlement tchèque, trois vice-Présidents du Parlement Slovaque; 41 Hongrois, dont Ferenc Joszef Nagy, Ministre sans portefeuille et Rezso Nyers, plusieurs fois Ministre; 14 Roumains, dont Iulian Stancov, Vice-Président de la Commission Juridique; 54 parlementaires européens, dont Adelaide Aglietta, Présidente du Groupe Vert et rapporteur d'une proposition de résolution sur la peine de mort et Ken Coates, du Groupe socialiste, Président du Sous-Comité des Droits Humains.

Dans les pays de l'Ouest, le Manifeste-Appel a été signé par: 119 parlementaires italiens, dont deux vice-Présidents de la Chambre et de nombreux secrétaires de Partis; 29 membres de la Chambre des Lords et des Communes et plus de 50 membres des assemblées parlementaires de France, de Suède, de Finlande, d'Irlande, des Pays-bas, du Danemark, de Grèce, de Norvège, de Belgique, d'Israël, du Luxembourg, de Malte, de l'Ile de Man. Parmi ces derniers: Desmond O'Malley, des Ministres irlandais, Michel Dreyfus-Schmidt, vice-Président du Sénat français, Ugo Mifsud Bonnici, ministre maltais et Elie Deworme, Ministre belge.

 
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