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Il Partito Nuovo - 17 febbraio 1992
Armement et sécurité

SOMMAIRE: On pouvait lire dans l'éditorial de The Economist du 18 janvier 1991, intitulé "La futilité de la guerre": "Malgré toute leur puissance militaire, les Serbes ont davantage connu une défaite qu'une victoire." Dans Le Monde du 24 janvier, André Fontaine écrivait: »Pompidou, pour qui c'était une chose inévitable, disait que "le jour où l'Allemagne sera réunifiée, nous serons bien contents d'avoir notre petite bombe"; il reste à se demander si le fait de s'être passé de la petite bombe en question n'a pas contribué à la puissance retrouvée de l'Allemagne et du Japon .

(LE PARTI NOUVEAU - N. 5 - Février 1992)

Ces observations permettent de réfléchir sur le rôle des armées dans le monde moderne. Celles-ci sont-elles encore utiles? Ou plutôt ne finissent-elles pas systématiquement par détruire ce qu'elles devraient défendre, à savoir la sécurité de la société civile?

L'exemple de la Serbie est particulièrement important pour tous ces Etats nouveaux qui, en Europe centrale, à l'Est et en ex-Union soviétique, en sont réduits aujourd'hui à devoir administrer l'Etat avec des règles et une réalité nouvelles. Comme on le sait, les premiers signaux émanant des républiques de la Communauté des Etats indépendants n'ont guère été encourageants. Il suffit de considérer l'insistance avec laquelle le gouvernement ukrainien a tenté de s'approprier la flotte de la mer Noire, ou de voir l'ambiguïté de la même Ukraine (et aussi de la Biélorussie et du Kazakhstan) à négocier la question des armes nucléaires. Tout être sensé a le devoir de se demander ce qu'un pays relativement pauvre, ayant une montagne de problèmes urgents, peut bien faire avec une flotte militaire d'importance comparable à celle de la France, coincé de surcroît à l'intérieur d'un petit lac (la mer Noire) circonscrit à un autre lac (la mer Méditerranée). Il est donc urgent que les dirigeants de tous ces pays réfléchissen

t à l'expérience historique de l'après-guerre, expérience qui montre très clairement le rapport inversement proportionnel entre le bien-être des nations et la force armée.

Le premier exemple, et le plus marquant, se situe très près d'eux puisqu'il s'agit précisément de l'Union soviétique. Les raisons de sa dissolution sont nombreuses et il faut ici éviter toute réduction économiste. Néanmoins, il serait absurde de nier que l'attribution d'un cinquième de ses propres ressources à la fonction la plus improductive par excellence (les dépenses militaires) a largement contribué à la ruine d'un pays pourtant très riche en ressources humaines et matérielles.

En Occident aussi, la leçon paraît claire. Les pays ayant investi davantage dans le domaine militaire, à savoir les Etats-Unis et la Grande Bretagne (une moyenne oscillant entre 5 et 10% du PNB depuis la fin de la guerre) sont sortis brisés de la compétition économique avec l'Allemagne et le Japon (pays pour lesquels les dépenses militaires représentent respectivement 3 et 1% du PNB). Il s'agit précisément des pays que les anglo-saxons avaient défaits et auxquels ils avaient imposé des limitations strictes en matière de réarmement. Une conséquence apparaît directement, à première vue paradoxale: il vaut mieux perdre les guerres que les gagner (comme précisément dans le cas de la Yougoslavie), surtout si les conflits sont suivis de mesures contraignantes qui canalisent les ressources dans le secteur de l'économie civile.

L'effet de distorsion causé par un excès d'engagements militaires est en réalité beaucoup plus grand qu'il n'apparaît dans les statistiques économiques. La recherche scientifique, par exemple, se révèle un domaine crucial: les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont consacré environ la moitié des fonds publics à la recherche dans le secteur militaire. Inversement, le Japon et l'Allemagne ont presque entièrement attribués leurs fonds pour la recherche au secteur civil. Le résultat est que ces derniers sont parvenus à transformer les découvertes scientifiques en produits destinés au marché civil beaucoup plus rapidement que leurs concurrents. Un autre contre-exemple est fourni par l'ex-Union soviétique, où il existe un nombre de scientifiques et de techniciens de qualité plus important même qu'aux Etats-Unis, et qui, pourtant, est incapable structurellement de satisfaire les besoins élémentaires de sa population.

 
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