Emma Bonino, députée au Parlement italien, secrétaire du bureau de la Présidence de la Chambre des Députés, a été nommée par le gouvernement italien le 25 octobre 1994 Commissaire européen. Elle aura comme attribution la gestion de la Politique des Consommateurs et l'Action Humanitaire (Office de l'Aide Humanitaire - ECHO).
Née à Bra (Piémont) le 9 mars 1948, diplomée en Langues en 1972 à l'Université de Milan.
Après une brève expérience de politique étudiante, elle fonde en 1975 avec Adele Faccio le CISA (Centre Information, Stérélisation et Avortement), une des structures les plus importantes qui animeront la campagne radicale qui portera en quelques années seulement à la légalisation de l'avortement. En juin 1975, elle est arrêtée en compagnie d'Adele Faccio et d'autres militants pour son initiative de désobéissance civile sur la question de l'avortement. Au procès elle est reconnue non coupable. Désormais une des leader du Parti radical, elle est élue en 1976 au Parlement italien où elle se fera la promotrice d'initiatives particulièrement efficaces, parlementaires et non-parlementaires, sur la question de l'avortement et de la dépénalisation des drogues légères. En 1978, elle joua un rôle déterminant dans la campagne pour le recueil de plus de 700.000 signatures nécessaires pour la convocation d'un référendum demandant une réduction substantielle de la politique nucléaire italienne. Le referendum fut jugé irre
cevable par la Cour Constitutionnelle, mais l'initiative réussit malgré tout dans son objectif de bloquer le choix nucléaire. Un nouveau referendum, promu par les radicaux après la catastrophe de Tchernobyl, obtint un vaste consensus populaire.
En 1979 elle est réélue à la Chambre et élue pour la première fois au Parlement européen. Durant le mois d'août 1979, elle participe au Conseil Mondial pour l'Alimentation et prend part au siège des Nations Unies à la Conférence de Paris pour les pays sous-développés ainsi qu'au Sommet Nord-Sud de Cancun, au Mexique.
En plus d'une intense activité comme députée elle se consacre à l'organisation, avec Marco Pannella, de la "Campagne contre l'extermination par la faim dans le monde", l'"Holocauste de notre temps". En 1981, comme membre fondateur de l'Association "Food and Disarmament International", elle est parmi les promoteurs du "Manifeste des Prix Nobel" (plus de cent signataires) qui demande aux Parlements l'adoption de lois et de budgets adéquats à l'objectif visant à sauver des millions de personnes du Tiers-Monde directement menacées par le drame de la faim et du sous-développement.
Au cours de ces mêmes années, elle participe, en tant que membre du Conseil International de l'organisation "Parlamentarians for Global Action" à l'organisation de diverses assemblées et conférences.
En juillet 1981 elle est élue présidente du groupe parlementaire radical. Réélue au Parlement en 1983, elle demissionne peu après pour se dédier à l'organisation de la Conférence "Les pauvres ne mangent pas de théories" qui aura lieu à Rome en avril 1984. En mars 1985, dans le cadre de la campagne contre l'extermination par la faim, un projet de loi, souscrit par plusieurs centaines de députés est finalement déposé au Parlement italien. Il prévoit une nouvelle ligne budgétaire pour un montant d'un milliard de dollars à dépenser dans les 18 mois "pour sauver le maximum de vie, sinon condamnées à mourir de faim". Ceci concourut à sensibiliser l'opinion publique sur un problème délibérément ignoré jusque-là par la classe politique.
En mai 1985 elle succède au français Jean Fabre comme secrétaire Général de l'Organisation Internationale "Food and Disarmament". En 1986, réélue députée, elle promeut diverses initiatives internationales pour la défense des droits de l'homme, des droits civils et politiques, pour l'application des Accords d'Helsinki, notamment à l'égard des juifs d'Urss, les "refuzniks", auxquels on n'interdisait de quitter l'Union Soviétique. Avec des militants radicaux d'autres pays, elle participera à des manifestations dans différents pays européens et à Jerusalem. Au cours de manifestations en faveur des dissidents, elle est arrêtée à Prague et à Varsovie. Sous la pression des évènements qui ébranlent l'ex-Yougoslavie, elle s'engage en faveur de la reconnaissance des Républiques de Croatie, Bosnie, Macédoine et Kossovo.
Tandis que le Parti radical opérait sa transformation en un parti transnational, Emma Bonino se consacrait à de nouvelles campagnes, telles que celles pour l'abolition de la peine de mort et pour la création d'instruments de justice internationaux. Présidente du Parti radical de 1991 à 1993, elle est élue secrétaire du Pr au cours de la seconde session de son 36· Congrès, en février 1993; elle assumera de fait cette fonction lors du Conseil Général du parti à Sofia en 1993.
Réélue députée en 1992 et en 1994, elle reçoit la charge de secrétaire du bureau de la présidence de la Chambre des Députés. En septembre 1994, elle est nommée porte-parole du gouvernement italien dans le cadre de la 24e session de l'Assemblée Générale des Nations Unies pour la question du Tribunal International Pénal Permanent. Toujours auprès de l'ONU, elle promeut avec l'Association "Ne Touchez pas à Caïn", l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée Générale de la question de l'institution d'un moratoire universel contre les exécutions capitales.