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Mandeville Laure - 27 giugno 1995
KOUCHNER: NOUS AURONS A NOUS SERVIR DE LA FORCE DE REACTION RAPIDE
Laure Mandeville

SOMMAIRE: Interview de B.Kouchner, après sa rencontre à Cannes avec Chirac. Kouchner analyse l'échec de l'ONU "pacifiste" et espère que la FRR commence à intervenir sérieusement pour bloquer l'occupation des serbes. Il souhaite que l'Europe fasse le geste d'accueillir immédiatement la Bosnie, comme un geste "symbolique" d'une importance extraordinaire.

(LE FIGARO, 27/6/1995)

Bernard Kouchner a été reçu hier à Cannes par le président Chirac, à la tête d'une délégation de députés européens appelant les Quinze à faire preuve de fermeté face aux Serbes de Bosnie. Environ 200 Italiens, Bosniaques et Croates, qui s'apprêtaient à entrer en France pour manifester en faveur de la Bosnie, en ont été empêchés par la police au poste-frontière de Vintimille. (AFP, Reuter)

LE FIGARO - Les Casques bleus servent-ils encore à quelque chose en Bosnie ?

Bernard KOUCHNER - Nous payons le prix des ambiguïtés originelles de l'opération de l'ONU en ex-Yougoslavie. Elle a été chargée de maintenir la paix dans un endroit où la paix n'existait pas. Censée faire respecter le droit international et la morale, l'ONU s'est comportée comme le Comité international de la Croix-Rouge. Elle a choisi la neutralité et le pacifisme, deux erreurs fatales. La neutralité nous a empêchés de distinguer les bourreaux des victimes. Le pacifisme nous a poussés à attendre un succès diplomatique en occupant le terrain... et en sauvant des vies. C'était louable, mais qui a pu croire que l'humanitaire remplacerait la politique ?

- Est-ce seulement la volonté politique qui a fait défaut ?

- Les Européens n'ont même pas été capables de tenir un Conseil européen sur la Bosnie afin d'établir une position commune. Les alliances historiques ont ainsi pu jouer à plein. Pétrifiés par l'idée d'une nouvelle crise des Balkans, les Occidentaux n'ont rien fait. Ils n'avaient pas d'instrument de prévention, ni dans l'OTAN, ni dans l'UEO. Le conflit est arrivé trop tôt. L'Europe n'était qu'une jouvencelle.

- N'est-ce pas toujours le cas ?

- Il n'y a toujours pas de prévention des conflits, toujours pas de droit d'ingérence. Mais il y a des progrès. Les Casques bleus déployés en Macédoine ont sans doute évité l'extension des combats à cette République. Malheureusement, cela reste marginal. Quand les Américains ne sont pas là, on ne fait rien. Même pour nous retirer, nous avons besoin d'eux. C'est affligeant pour quinze pays qui, à eux tous, constituent la plus grande puissance mondiale.

Accueillir la Bosnie dans l'UE

- La Force de réaction rapide, à propos de laquelle M. Akashi a tenu à rassurer les Serbes, vous paraît-elle convaincante ?

- N'attachons pas trop d'importance à M. Akashi (le représentant spécial de l'ONU en ex-Yougoslavie, NDLR): il serait bien avisé de faire son autocritique, puisqu'il incarne cette neutralité honnie, qui est la faute originelle des Nations unies. Et saluons l'initiative de la France et de la Grande-Bretagne. Il ne faut pas retirer mais renforcer la Forpronu. Et il faut que la FRR soit significative et déterminée.

- Qu'entendez-vous par là ?

- Certains signes sont encourageants. Le fait que les Français aient repris le contrôle d'un pont à Sarajevo, que des chars Sagaie aient tiré sans hésiter sur un char serbe... C'est dans le mandat; il suffisait d'en donner l'ordre. On peut maintenant imaginer que la FRR, aux termes du même mandat, veuille dégager la route de Sarajevo aujourd'hui bloquée par les Serbes.

- Vous croyez à une action offensive de la FRR ?

- J'ai le sentiment que la détermination des Français et des Anglais marque un tournant dans l'affaire bosniaque. Les agresseurs serbes sont allés trop loin: ils ont provoqué chez nous un sursaut de fierté. La FRR sera bientôt opérationnelle et je prévois que nous aurons à nous en servir. A défaut, il faudra se retirer et laisser l'armement parvenir aux Bosniaques.

- N'y a-t-Il d'autre option que militaire ?

- Notre groupe de députés européens propose d'accueillir la Bosnie dans l'Union européenne. Ce serait une mesure symbolique puissante, pour démontrer la force de notre engagement en faveur de Sarajevo.

 
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