Publié par "El País" d'aujourd'hui, 18.1.1990.

Juan Gómez Martínez, maire de la ville colombienne de Medellin (siège du fameux cartel), s'est déclaré partisan de légaliser les drouges "plutôt que de se lancer dans une guerre ouverte", et ceci à l'encontre de l'opinion majoritaire lors des II Journées internationales de Maires contre la Drogue, qui ont débuté hier à Madrid.

Juan Gómez Martínez a été nommé il y a un an et demi maire de la ville qui donne son nom au plus fameux des cartels mondiaux du trafic de drogues. Avant, il était journaliste, directeur du journal "El colombiano" de Medellin, où il apprit à défendre sa vie les armes à la main. C'est en 1987 que lui et son fils, chacun armé de deux pistolets, ont empêché qu'un groupe de trafiquants ne les enlèvent chez eux.

Son image répond à la contradiction propre au peuple colombien : confiant, malgré la menace. "Je suis pour une solution pacifique et dialoguée au problème du trafic de drogues dans mon pays", a-t-il déclaré hier à Madrid. Pas question des extraditions. "L'extradition est un facgteur de violence. Si nous jugeons les trafiquants en Colombie, nous pouvons éviter beaucoup de morts".

Aussitôt qu'il a connu l'annonce fait hier à Medellin par les "extradables", selon laquelle ils acceptent la victoire de l'Etat colombien dans la guerre contre les trafiquants, le maire a déclaré que "cet accord pourrait représenter la reddition du cartel".