Il va sans dire que l'information suivante (parue dans "Le Soir" de Bruxelles, le 21.7.1990) est de la plus haute importance. Si elle se confirme, bien sûr. Mais même si elle ne devait pas se confirmer, elle marquerait déjà une avance importante dans le combat anti-prohibitionniste.

Zurich deviendrait ainsi, à ma connaissance, la deuxième ville au monde à avoir légalisé et réglémenté (avec Liverpool) la distribution d'héroïne. (Ce serait d'ailleurs très intéressant que l'expérience -tout à fait positive- de Liverpool soit mieux connue, ne serait-ce que des abonnés d'Agorà. Je vous promets une prochaine intervention à ce sujet).

Mais voilà donc ce que les autorités de Zurich envisagent.

L'exécutif de la ville de Zurich s'est prononcé pour la distribution d'héroïne, avec contrôle et suivi médical, aux toxicomanes très dépendants, dans un plan d'action en dix points qui préconise également que la consommation, la possession, l'achat et la conservation de drogue ne soient plus poursuivis pénalement pour autant qu'ils soient destinés à l'utilisation personnelle.

Dans un premier temps, la distribution d'heroïne fera l'objet d'un programme expérimental. Mais la ville de Zurich n'entend pas faire cavalier seul et ne concrétisera ce projet que si d'autres villes suisses et europénnes suivent la même voie. Aucune date n'a été avancée pour sa mise en oeuvre.

L'un des objectifs est de réduire la criminalité liée à la toxicomanie. Les toxicomanes concernés devront avoir plus de 18 ans et habiter Zurich. Un autre objectif de l'exécutif zurichois est de mieux séparer le haschisch des drogues dures. Cette volonté a été renforcée par l'apparition, ces derniers temps, à Zurich, d'une substance proche du crack, le "free-base", qui ne s'injecte pas, mais qui se fume et risque donc, selon les édiles zurichois, d'entraîner un mélange des deux drogues.