Mais seuls 75.000 déclarent en être dépendants, selon un sondage effectué récemment en Espagne.
Voilà donc, si quelqu'un en doutait, que la consommation de cocaïne n'entraîne pas nécessairement l'accoutumance. Est tout à fait fausse, autrement dit, l'équation qui est à la base de toute la démarche prohibitionniste, à savoir : "légalisation des drogues = consommation massive = accoutumance massive = des millions de morts et de tarés".
Mais voyons de plus près les données qu'apporte ce sondange très intéressant publié par "El País" du 4 août.
Neuf cent mille Espagnols de plus de 16 ans avouent avoir goûté à la cocaïne, et 350.000 admettent qu'ils en consomment au moins une fois par mois, selon un sondage effectué par le Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS) entre avril et mai 1989. [Et pourquoi donc a-t-il fallu plus d'un an pour que ces résultats soient publiés...?] De même, et malgré le facteur de dissimulation des interviewés, assez fréquent dans ce genre d'enquêtes, 75.000 personnes avouent être dépendantes de cette drogue. Le sondage revèle également qu'environ quatre millions d'Espagnols ont fumé une fois ou l'autre un joint ; parmi eux, presque un million et demi consomment régulièrement du haschisch, et 300.000 ont goûté à l'héroïne. D'autre part, 20% de la population avoue connaître quelque cas de toxicomanie dans son entourage familial, et 67% est favorable à la pénalisation de la consommation des drogues.
Vous avez bien lu : de telles données, une telle consommation de drogues... et 67% des des gens se déclarent en faveur non seulement du prohibitionnisme, mais encore de la simple cosommation de drogues!! En prison donc avec les 5 millions et quelques de personnes qui ont consommé des drogues! Là, dans le face-à-face cru de ces deux données : celle de ceux qui consomment, et celle de ceux qui voudraient pénaliser, se voie reflétée toute la folie de la société dans laquelle nous vivons.