Je reproduis une information très intéressante publiée par "El País" du 29 novembre 1990.
LA VOIE DES POURSUITES JUDICIAIRES CONTRE LA DROGUE EST EPUISEE, SELON DES MAGISTRATS ET DES PROCUREURS.
Dans la lutte conte la drogue, "la voie des poursuites judiciaires est épuisée". Telle est la conclusion unanime des magistrats et des procureurs qui ont participé hier au symposium international sur "Accoutumance: prévention et société" organisé par la fondation d'aide contre les drogues et la fondation Rich. Les alternatives, selon ces professionnels, ne peuvent venir que de la prévention et de l'éducation.
Cándido Gómez Pumpido, président de la Cour de Segovia, s'est même déclaré à faveur de réduire certaines peines. "Il faudrait introduire une plus grande rationalité, car il y a un énorme décalage entre les lois et les conduites que nous condamnons", a-t-il déclaré.
Le procureur pour les affaires des drogues en Catalogne, José María de Mena, a reconnu la "perpléxité" des professionnels du droit "devant l'inefficacité du système répressif", mais il s'est montré prudent car, selon lui, il n'y a pas d'alternatives claires. Il s'est déclaré par contre fermement convaincu que les traitements thérapeutiques de désintoxication imposés par les autorités judiciaires "étaient plus pathogènes que curatifs" car ils ne comptaient pas avec la collaboration du toxicomane.
Le professeur d'universitè Cobo del Rosa a été encore plus critique: "Il est difficile que nous puissions faire de la prévention, a-t-il déclaré, car les pouvoirs publics n'ont élaboré aucune statégie de prévention criminelle".