auteur: F. Facy
organisation: INSERM U.302
En France, la législation garantissant l'anonymat des toxicomanes et la mise en place de structures non médicalisées spécialisées dans l'accueil des sujets sont des particularités qui nécessitent pour les épidémiologistes certaines adaptations de leur méthodes.
A travers une stratégie d'enquêtes menées auprès de différents lieux d'observation (centre de soins, antennes en prison), il est possible de construire des indicateurs à partir de:
1 - un suivi épidémiologique des groupes traités, par rapport aux données socio-démographiques et aux produits utilisés. Les tendances de la population traitée sont analysées : viellissement des sujets, marginalisation moins grande, mais aussi augmentation des couples et du nombre d'enfants, alertant les responsables de Santé Publique sur les risques accrus de transmission du Sida. Par ailleurs, la cocaïne a augmenté de façon significative depuis 87 dans les centres de soins, alors que les statistiques de saisies avaient enregistrées une hausse depuis 83.
2 - des recherches ponctuelles menées avec des centres ou des antennes-toxicomanies en milieu carcéral dans différentes régions pour aborder :
- la prévalence d'une maladie, comme l'infection par le VIH,
- l'évaluation des recours aux soins, à travers la description des itinéraires des toxicomanes dans le système sanitaire et social,
- les modifications de comportement des toxicomanes face aux risques de transmission du Sida depuis la libéralisation de la vente des seringues.