Radicali.it - sito ufficiale di Radicali Italiani
Notizie Radicali, il giornale telematico di Radicali Italiani
cerca [dal 1999]


i testi dal 1955 al 1998

  RSS
gio 13 feb. 2025
[ cerca in archivio ] ARCHIVIO STORICO RADICALE
Conferenza droga
Partito Radicale Centro Radicale - 23 novembre 1995
dépénaliser les drogues

LE PS CHERCHE UNE MAJORITE POUR DEPENALISER LE CANNABIS

La drogue est un fléau social. La répression est un échec. Et si on essayait la dépénalisation? suggère le bras droit de Philippe Busquin

D'ici un mois, et en tout cas avant la fin de l'année, le parti socialiste déposera, par l'entremise du député Patrick Moriau mais avec l'aval plein et entier du président du PS Philippe Busquin, une proposition de loi -visant à la dépénalisation de la détention et de la consommation de cannabis. Si l'on excepte la proposition de l'ex-sénateur social-chrétien Pierre Lenfant qui, en février dernier, agissait en franc-tireur, il s'agit de la première proposition du genre émanant d'un parti traditionnel.

La direction du PS avait déjà tenté, sans succès, d'inscrire cette option dans la déclaration du gouvernement Dehaene II, l'été dernier. La réaction des partenaires flamands de la future coalition avait été unanime: pas question d'inscrire officiellement la dépénalisation au menu de la législature. La présence d'une parti d'extrême droite redoutablement bien implanté en Flandre explique cette frilosité du CVP et, c'est plus étrange, du SP.

COMME L'AVORTEMENT

Si le PS tente aujourd'hui de s'engager sur la voie - limitée mais réellement en rupture d'une dépénalisation des cannabinoïdes (haschisch, marijuana, huile), c'est qu'il pressent l'existence d'une majorité alternative susceptible d'entériner la proposition. Comme lors du débat sur l'avortement? Exactement. Il ne fait effectivement aucun doute qu'Agalev et Écolo avalisent au minimum la dépénalisation des dérivés du cannabis. Le débat interne des Verts visant à se prononcer sur des axes plus audacieux de dépénalisation ou de légalisation (totale ou partielle) de stupéfiants plus durs.

Le député Moriau est par ailleurs persuadé qu'une alliance de circonstance avec certains libéraux, francophones et flamands, est possible. La position du comte Boël, sénateur honoraire libéral, qui avait, en octobre dernier dans -Le Soir, plaidé la nécessité d'une dépénalisation de la drogue, semble aller dans ce sens, même si les socialistes disent aujourd'hui n'avoir pas encore engagé de contact direct avec les libéraux. Ni avec les sociaux-chrétiens. En pratique, la proposition Moriau reste (volontairement) floue. Le député-bourgmestre de Chapelle-lezHerlaimont envisage la vente de cannabis et le suivi des usagers par le biais des CPAS ou communes. Sans qu'il soit absolument nécessaire que les acheteurs déclinent leur identité. Le député envisage la possible constitution d'une régie d'États Mais l'intendance n'est visiblement pas l'essentiel de sa réflexion.

UNE SOCIÉTÉ D'EXCLUSION

Deux choses sont, au contraire, claires aux yeux de Moriau: son projet s'inscrit dans le cadre d'une politique de santé publique. Pas question de s'engager tel quel dans la lignée des antiprohibitionnistes et de la défense du droit à la défonce. L'initiative socialiste ne vise, stratégiquement, qu'à ouvrir une première porte dans le cadre plus large de la prévention des toxicomanies. Elle cherche à dégager, par la dépénalisation, denouveaux moyens de prévention. Fini les action policières antidrogue qui ne sont en fait que des razzias coûteuses pour quelques grammes de libanais.

La finalité ultime est une dépénalisation ou légalisation plus large: il a fallu, dans ce pays, une loi sur la contraception avant d'envisager l'interruption de grossesse! Cet objectif sanitaire explique pourquoi le bras droit de Philippe Busquin ne souhaite pas simplement un alignement sur les coffee-shops des Pays-Bas. Il imposerait plutôt au consommateur un détour par les CPAS ou les administrations communales bien que le cannabis ne provoque pas d'assuétude physique.

Autre signal clair: de retour des Etats-Unis, Patrick Moriau voit la prohibition comme étant un échec. Il. souligne les errements d'une société d'exclusion. Aucun de mes interlocuteurs américains, du directeur de l'administration fédérale des prisons aux antiprohibitionnistes, ne veulent plus exclure une dépénalisation.

Invoquant Jacksonville tout comme il invoque sa région sinistrée du Centre, le député veut opposer à une politique sécuritaire de repli, une politique de réflexion et d'ouverture. On peut penser que la proposition socialiste aura immédiatement un impact international, la Belgique s'étant gardée jusqu'à présent de perturber le clivage européen des pour et contre.

 
Argomenti correlati:
stampa questo documento invia questa pagina per mail