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Partito Radicale Centro Radicale - 2 dicembre 1995
dépénalisation

ECOLO ACCEPTERA DE MARCHER DANS L'HERBE

Ecolo emboîtera le as aux socialistes ans le débat sur la dépénalisation du cannabis. Avec les accents propres à la tribu verte.

Le Soir du jeudi 30 novembre 1995

Sur un sujet qui leur tient à coeur depuis plusieurs années, les écolos craignent surtout les tabous - majoritairement levés par l'initiative Moriau, concèdent-ils - et les francs-tireurs. Comme l'écrivait le secrétaire fédéral isabelle Durant dans la Libre de ce mardi, Il y a des manières d'aborder les débats qui tuent les débats.

Moriau n'est-il qu'un de ces francs-tireurs.? Ecolo sent bien derrière le discours du socialiste toute la conviction d'un homme, mais lui propose un test: soutenir la proposition écologiste d'instauration à la Chambre, non pas d'une commission d'enquête en l'occurrence inadaptée et renvoyant le débat aux calendes grecques, mais d'une commission temporaire classique, chargée d'examiner toute proposition de loi visant à faire évoluer la législation sur le cannabis. Bref, un débat parlementaire conventionnel et rapide, un débat éthique, en conscience, par-delà les clivages partisans ou gouvernemental.

Car Ecolo est preneur: Faut-il dépénaliser le cannabis - était le thème d'un forum Ecolo tenu à Hélécine le 9 septembre dernier, et le groupe de travail qui a prolongé ce forum avant consultation début 1996 de l'ensemble des adhérents, estime qu'il existe dès maintenant un consensus écologiste sur différents points.

Depuis cinq ans, rappelle Vincent Decroly, député Ecolo, on a vu se succéder une série d'initiatives de francs-tireurs, et dans un premier temps on a certainement pu analyser la proposition de Moriau comme s'inscrivant dans la droite ligne des précédentes. Le test clé afin de savoir s'il est un voltigeur de plus ou s'il porte quelque chose qui a un poids particulier, se passera ces prochaines semaines: nous nous apprêtons à prendre une initiative, en l'occurrence proposer qu'on traite le sujet . et au Parlement non pas sous la forme d'une commission d'enquête (qui reporterait le débat et la décision au minimum à un an) mais sous la forme du travail habituel de ce parlement, c'est-à-dire l'examen des différentes propositions par les commissions compétentes - Justice, Santé, Intérieur, Économie et même Relations Extérieures. Moriau, voltigeur ou pas? On verra d'ici cinq à six jours.

Pourquoi une commission temporaire classique et pas une commission d'enquête?

Une commission parlementaire d'enquête a deux caractéristiques. D'abord, c'est long: même si on fixe un mandat d'un an, elle peut décider de travailler pendant deux ou trois ans. Deuxième caractéristique: on fait une commission d'enquête lorsque l'on manque de données, d'informations, lorsqu'on a une série d'intuitions et qu'il nous semble qu'il faut rassembler ce donton dispose, faire intervenir les experts, consulter. Or, sur les drogues, et en particulier sur les drogues dites douces, ce n'est pas le lieu. On dispose d'une masse d'informations juridiques, internationales, scientifiques, sociologiques, psychologiques, une masse d'acteurs qui ne cessent de s'exprimer.

D'un point de vue stratégique, Moriau affirme que l'initiative cannabis- est préliminaire à toute autre avancée.. .

Je pense que c'est un bon plan. D'ailleurs, nous réfléchissons selon une logique similaire. Démarrer par le cannabis est la tactique qui nous semble la plus jouable, ce sur quoi il y a moyen de changer cette société mais aussi ce sur quoi le plus grand nombre de personnes se trouve en difficulté.

Si vous adhérez à cette stratégie, l'onde de choc provoquée par la proposition Moriau n'est elle pas décourageante?

Moriau a peut-être péché en allant trop vite. Pas en posant le problème trop vite, mais en déclarant trop vite qu'il allait le poser, dans un cadre où # déclare des intentions sans publier de texte. S'il avait déposé le texte le vendredi et fait ses déclarations au -Soir le lundi sur base d'un texte, il y aurait certainement eu une Possibilité Plus grande d'objectiver les problèmes. Parce qu'on est dans un domaine terriblement dogmatisé. Dans un domaine comme cela, il faut délimiter son intervention et la cadrer par un texte.

Si le débat cannabis est encore à venir au sein d'Ecolo, il existe déjà une série d'options consensuelles qu'Ecolo tient a priori pour acquises...

Il existe une note politique où un consensus nous semble exister sur différents points: le constat de l'échec de la avec une série de considérations sur la contre-productivité du traitement pénal des toxicomanies,- le fait que la médecine n'est pas la panacée; nous tenons aussi à l'objectif de la réduction de la consommation, enfin, la nocivité du cannabis doit être envisagée avec relativisme.

Relativisme?

Il faut cesser de diaboliser les drogues douces, et reconnaître une série de faits tout à fait avérés: il n'y a jamais eu de morts par surdose cannabinique, la théorie de l'escalade ne résiste pas à un examen poussé (ou peut être renversée)..

Moriau avait parlé de distribution via les CPAS. Les CPAS sont culpabilisants. Ecolo parle de la nécessité d'une nonbanalisation . Votre idée?

Je crois que l'idée de non banalisation est davantage liée au travail de prévention, plutôt que dans un dispositif localisé géographiquement: cela signifie -avec une série de mesures d'accompagnement extrêmement importantes notamment en phase transitoire, et qui devraient porter sur la prévention. Et pas une prévention diabolisante avec des images à la Jérôme Bosch comme une campagne nous en propose depuis quinze jours.Contrairement aux socialistes, défendez-vous les droits de l'usager récréatif?

C'est un des débats. Notre consensus, c'est qu'en tout cas le toxicomane-citoyen doit être notre repère, et là-dessus il y a une forte convergence de vue. Le cannabis étant la drogue la plus répandue, nous croyons que c'est elle aussi qui donne des prétextes à une série de forces de contrôle social ou de répression pour mettre en oeuvre des pratiques policières à la limite du raisonnable. Nous ne sommes pas un relais d'une association, d'un groupe ou d'un lobby d'usagers Notre travail n'est pas simplement inscrit dans une logique de tolérance, du

genre :Il faut que ceux qui ont envie de fumer puissent le faire: c'est un fait, mais ce n'est pas notre logique fondamentale.

Citoyenneté: êtes-vous sensible à l'argument visant à réconcilier la morale et la loi?

Il faut à mon avis manipuler cela avec beaucoup de précaution. La politique a la responsabilité de coller à la société, cela ne signifie pas de la suivre à 100%. Le politique a une mission d'arbitrage, mais pas de décalcomanie du social et du culturel. Prudence, même si Olivenstein dit qu'il aborde prioritairement, pour le cannabis, le problème du message paradoxal que nous livrons à la jeunesse qui consiste à dire: Tu ne peux pas faire cela et en même temps à dépénaliser de fait.

 
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