UNE SIMILITUDE JUGEE DERANGEANTE
Cora n'est pas CO.RA. Conflit entre un hypermarché et une association contre la répression de la drogue...
Groupe de pression politique visant à l'abolition de toute répression en matière de drogue, la Coordination radicale antiprohibitionniste (CO. RA) a décidé d'aller en appel d'un jugement en référé du tribunal de première instance de Bruxelles la condamnant à ne plus jouer de la confusion entre son sigle et celui des hypermarchés Cora. Par son jugement du 4 décembre dernier, le tribunal invitait en effet ce groupe de »lobbyistes , qui rassemble une trentaine de membres actifs en Belgique, à ne plus jouer de la confusion possible de son acronyme avec la société commerciale, sous peine d'une astreinte de 100.000 francs par infraction. En outre, elle accordait à la S.A. Cora le droit de publier l'avis du jugement dans quatre quotidiens nationaux, dont »La Libre Belgique . Dorénavant, la Coordination se voit dans l'obligation d'associer à son sigle la dénomination en toutes lettres. C'est suite à une plainte d'un client, qui avait reçu un document distribué par la Coordination devant un hypermarché Cora, que la
société a décidé de poursuivre les éditeurs de ce tract, Michel Hancisse, assistant en pharmacie et Olivier Dupuis, parlementaire européen membre du groupe radical.
Selon le jugement, ce tract mentionnait formellement »CO.RA (en lettres de 2 cm), Coordination radicale antiprohibitionniste (en lettres plus petites). La drogue qui circule librement de par le monde, la drogue de l'argent sale et des mafias, des hold-up et des vols à la tire, de la vente libre et de la mort, des overdoses et du Sida, c'est la drogue interdite. Le prohibitionnisme a échoué . La société Cora s'est estimé lésée par ce tract et la confusion qui peut en résulter, alors qu'elle n'est en rien impliquée dans une quelconque prise de position par rapport à la drogue. Pour Michel Hancisse, l'un des responsables de la Coordination, son groupe n'a pas voulu porter préjudice à la société anonyme. Selon lui, il n'a jamais été dans l'intention des militants de distribuer des informations en ciblant la chaîne de grands magasins. »Un client s'est étonné de la similitude de nom et du coup le juge a pensé que nous distribuions des tracts à dessein dans la sphère du magasin. C'est stupide. CO.RA existe depuis
près de dix ans, a pris racine en Italie où n'existent pas de magasins ainsi dénommés. Les condamnés espèrent faire entendre leur voix devant le juge du niveau d'appel.