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Partito Radicale Maurizio - 24 settembre 1997
mardi 23 septembre 1997, 13h49 heure de Paris

Chirac fait sa rentrée sur le terrain social

par Marie-Bénédicte Allaire

TROYES, 23 septembre, Reuter - Quatre mois après la défaite de son camp aux législatives, Jacques Chirac a fait sa rentrée en politique intérieure en se démarquant du gouvernement de Lionel Jospin sur le terrain de l'emploi et en réaffirmant son rôle de "garant de la cohésion sociale".

"Le président de la République, c'est l'une de ses fonctions essentielles, est le garant de la cohésion sociale de notre pays (...) Je tiens beaucoup à ce rôle", a-t-il déclaré en conclusion d'une visite de 24 heures à Troyes, dans l'Aube.

Contraint de cohabiter avec la majorité de gauche issue de la dissolution ratée de l'Assemblée, marginalisé par les ténors de son propre camp qui ont débattu de leur avenir, samedi, sans jamais citer son nom, Jacques Chirac a voulu reprendre l'initiative sur le terrain social.

Lundi devant des étudiants, il a d'abord contesté le bien-fondé du plan gouvernemental de création de 350.000 emplois pour les jeunes dans le secteur public et parapublic qui connaît un succès certain à l'Education nationale.

"La solution est dans l'entreprise et tout particulièrement dans les petites et moyennes entreprises", a déclaré le chef de l'Etat.

"C'est l'emploi privé qu'il convient de développer pour faire reculer le chômage. Tout le reste est fallacieux".

Mardi matin, au cours d'une réunion de plus de deux heures avec des acteurs du secteur social, Jacques Chirac s'est longuement penché sur les moyens de restaurer la cohésion sociale, seule capable de permettre la "réaction saine, positive et efficace d'une société",.

"Ce qui manque, ce n'est pas tellement la richesse, c'est le partage. Il y a là une reflexion qui doit nous animer, comment faire en sorte que le partage soit mieux assuré", a-t-il dit.

Le chef de l'Etat a ainsi trouvé matière pour répondre au président de l'UDF, François Léotard, qui soulignait samedi que demander "aux préfets de créer des emplois", comme Jacques Chirac l'avait fait en mai 1995 et évoquer "avec lyrisme l'entreprise citoyenne", ce n'était pas faire de l'économie, mais "de la vente de charité".

Lundi, le député-maire RPR de Troyes, François Baroin, qui fut le porte-parole de campagne de Jacques Chirac et le plus jeune ministre du premier gouvernement Juppé, avait voulu effacer l'affront.

"Maître du temps"

Accueillant le chef de l'Etat, il avait souligné que Jacques Chirac était "le maître du temps et des échéances" et qu'il n'avait "pas l'oeil rivé sur les partis et les péripéties de l'actualité".

Pour montrer qu'il ne changerait pas de méthode, Jacques Chirac a repris les réunions qu'il affectionnait lors de ses précédents déplacements en province et durant lesquelles il mettait un point d'honneur à se mettre à l'écoute des Français à s'enquérir de leurs problèmes dans les moindres détails.

Auprès de la directrice d'un centre d'hébergement de personnes en difficulés, il s'est ainsi enquis du problème que pose l'accueil de sans domicile fixe accompagnés d'animaux.

"Est-ce-que vous avez un problème de chiens ici?", lui a-t-il demandé avant de lui donner un conseil: "Il y a des villes qui ont fait des expériences consistant à laisser l'animal" avec le SDF et "à lui donner des calmants".

Le chef de l'Etat a aussi redit son estime pour le bénévolat et souligné "le risque de fonctionnarisation" qu'impliquent, selon lui, les écoles d'éducateurs "parce que de plus en plus, il y a une tendance naturelle à s'installer dans un système et à ne pas donner ce supplément de coeur" nécessaire.

Comme un autre intervenant évoquait ces "galériens de la vie" que sont les toxicomanes et soulignait que les autoroutes vers la frontière nord facilitent leur approvisionnement, Jacques Chirac a enfourché l'un de ses chevaux de bataille au risque de froisser Belges et Néerlandais.

"Il est vrai que la situation particulière de la Hollande crée des perturbations de plus en plus grandes autour. (...) Le développement des moyens de transport facilite énormément cette contamination", a-t-il dit, en rappelant qu'il avait refusé d'appliquer la convention de Schengen sur la libre circulation aux frontières nord.

Parce que "90%" des "drogues douces", "dures" ou "chimiques", "viennent" selon lui, "de Hollande ou vont en Hollande pour être redistribuées", Jacques Chirac a promis qu'il ne bougerait "pas en ce qui concerne les contrôles à la frontière Nord malgré les inconvénients que cela présente pour les Belges" et aussi "malgré les pressions".

Comme en écho aux déclarations récentes du ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, qui a reconnu avoir fumé des "joints" ou du garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, pour qui "ce n'est pas un drame sauf si cela devient régulier", le chef de l'Etat a affirmé que "la consommation de drogue douce" conduisait "inévitablement aux drogues dures".

"Tous les gens sérieux en sont conscients", a-t-il ajouté.

 
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