l'AFP, Philippe COSTEBARCELONE (Espagne), 26 sept (AFP) - La France produit plus de 20% du pavot légalement cultivé dans le monde pour fabriquer des médicaments à base de morphine et, en dépit d'une augmentation de la consommation de cet analgésique au cours des dernières années, elle ne devrait pas connaître de rupture de stocks, a-t-on appris vendredi en marge du 2ème congrès européen sur la douleur qui se tient jusqu'à samedi à Barcelone (Espagne).
"Nous sommes largement auto-suffisants et, avec une seule récolte, nous sommes capables de faire face aux besoins des établissements de soins français et de l'industrie pharmaceutique pour deux ans", a indiqué à l'AFP M. Gubler, directeur général de la société Francopia. Toutefois, selon un des laboratoires pharmaceutiques client de Francopia, le cru 97 aurait été "très mauvais", ce qui pourrait "provoquer des problèmes d'approvisionnement".
Depuis 1957, Francopia, fondée en 1932, est la seule en France à être autorisée à cultiver le pavot et, à partir du latex qui s'en exude, à fabriquer de la morphine-médicament.
En tout, la production légale de morphine dans le monde (240.000 kg par an) est réalisée par quatre pays : l'Inde (70.000 kg) qui, en vertu d'une convention des Nations Unies remontant à 1961, reste le seul pays autorisé à l'extraire de l'opium, l'Australie (70.000 kg), la Turquie (50.000 kg) et la France (50.000 kg). "Ces trois derniers pays la produisent à partir du pavot ou oeillette", a expliqué M. Gubler.
A côté de cette production licite, il existe aussi en partant du Liban et en allant vers l'est (Iran, Afghanistan), des "outsiders" où la drogue saisie par la police est, non pas détruite, mais utilisée pour fabriquer de la morphine médicale et ce, de façon concurrente et contraire aux conventions internationales.
"C'est en 1957 que le gouvernement français nous a officiellement demandé, pour économiniser les devises, de nous lancer dans la culture du pavot, et il nous a fallu 13 ans pour parvenir à un stade industriel", a raconté à l'AFP le directeur de Francopia.
Aujourd'hui, , la récolte est faite avec des moissonneuses-batteuses. En Inde, au contraire, selon M. Gubler, la production de morphine, très morcellée, fait vivre 92.000 familles de paysans et, indirectement, plus de 5.000 fonctionnaires chargés des contrôles.
>>>>>>>>>>Discret sur le prix de sa morphine - "c'est nous qui en fixons le prix, mais je peux seulement dire qu'elle vaut 1.000 fois moins cher que celle qui se négocie dans la rue".<<<<<<<<<<