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Conferenza droga
Partito Radicale Centro Radicale - 11 novembre 1997
Cora/manifestation à Gand: communiqué de presse

GAND: MANIFESTATION DE LA COORDINATION RADICALE ANTIPROHIBITIONNISTE (CORA) DEVANT LE CONGRES GESTION DES DROGUES EN 2000. LES MILITANTS ANTIPROHIBITIONNISTES ENTENDAIENT DENONCER LA MAINMISE DES FORCES DE POLICE, ORGANISATRICE DE CETTE MANIFESTATION, SUR LE DEBAT SUR LES DROGUES EN BELGIQUE.

Bruxelles, le 5 novembre 1997. 10 militants de la la Coordination radicale antiprohibitionniste (CORA) ont manifesté ce mercredi matin à Gand, devant l'entrée du congrès " Gestion des drogues en 2000 ". Ils ont distribué aux congressiste un tract sur lequel on lisait: "La prohibition des drogues tue. Bêtement. Depuis 80 ans elle accumule les échecs.

La consommation de drogues dans le monde devient de plus en plus fréquente. Des drogues de plus en plus dures, de plus en plus dangereuses, consommées par des jeunes, de plus en plus jeunes. Les drogues vendues au marché noir sont souvent mélangées à d'autres substances moins onéreuses, mais toxiques, telles la mort aux rats. La prohibition empêche tout contrôle de la qualité des produits par l'Etat. Elle rend ce dernier incapable d'assurer une protection des consommateurs.

La prohibition dynamise le marché des drogues. Elle garantit un monopole de fait à la maffia. Le résultat de 80 ans de prohibition est dramatique: selon l'ONU le marché mondial des drogues génère chaque année une masse financière équivalente au PIB français. Il s'agit du second marché mondial, après celui du pétrole. Une telle somme permet à la maffia des drogues de corrompre des responsables politiques. Pas seulement dans les pays lointains. La prohibition menace gravement la démocratie.

La répression, ne découvre que 5% à 10% des trafics de drogues. Par contre la grande majorité des consommateurs ont à souffrir de tracasseries policières et judiciaires consécutives à leur consommation. De simples consommateurs de haschisch sont aujourd'hui poursuivis devant les tribunaux. La prohibition voulait faire la guerre à la drogue. Ce projet irréaliste s'est transformé en guerre aux drogués. Les prisons belges sont surpeuplées. Les détenus incarcérés pour des délits liés à la drogue y occupent plus de 50% des places. Chez les détenues ce chiffre monte jusqu'à 80% Pour (leur) faire de la place, l'Etat est contraint de libérer anticipativement de dangereux criminels.

La prohibition constitue un danger pour la santé publique. Elle favorise l'usage des drogues les plus dangereuses: héroïne plutôt que opium, cocaïne plutôt que feuille de coca. Elle favorise également le mode de consommation le plus risqué: injection intraveineuse avec seringue infectée plutôt que inhalation. Ainsi la prohibition des drogues détient une responsabilité dans l'extension de l'épidémie de sida. En Europe, cette maladie touche surtout le groupe des toxicomanes, plus fréquement encore que celui des homosexuels.

Pour la mafia des drogues, la fin de la prohibition serait une catastrophe. Le marché s'effondrerait et perdrait tout intérêAt pour elle. Les défenseurs de la prohibition sont des alliés objectifs des milieux mafieux.

La prohibition est un échec. Cette évidence n'est pas contestée. Le 24 juin dernier, la chambre a adopté le rapport d'un groupe de travail parlementaire qui établissait ce fait. Pourtant la prohibition reste l'horizon de la politique belge en matière de drogues. Plutôt que de tirer un trait courageux et définitif sur cette erreur historique en légalisant les drogues pour en contrôler le marché, les députés ont paradoxalement soutenu un renforcement des moyens de la répression. Ca ne marche pas, mais on continue. Toujours au dépend de la démocratie et des libertés publiques: extension des possibilités d'écoutes téléphoniques, renversement de la charge de la preuve en matière de drogues après une première condamnation. D'autre part, les députés ont appuyé une manoeuvre sournoise et dangereuse des ministres de l'intérieur et de la justice qui cherchent à contrôler le secteur médico-psycho-social de l'accueil et des soins aux toxicomanes et à le mettre au service de la prohibition. Il y a confusion entre objecti

fs de sécurité et visées de santé, au détriment de ces dernières.

Le congrès GESTION DES DROGUES EN 2000 illustre ce phénomène. Il n'est pas normal que le seul lieu de réflexion de cette dimension sur la politique belge des drogues soit organisé et financé par une école de police.

Pourtant il rassemble de nombreux experts du secteur sanitaire. Sans doute trouvent-ils là une occasion unique de se rencontrer et de se faire apprécier des autorités politiques qui les soutiennent financièrement. Pour la Coordination Radicale Antiprohibitionniste (CORA), cette confusion sanitaire/sécuritaire est inacceptable.

La CORA invite les médecins, psychologues, assistants sociaux et autres professionnels qui font profession d'aider les usagers de drogues et les toxicomanes à cesser d'offrir un alibi présentable à la répression prohibitionniste, et à dénoncer ses dangers et ses échecs.

La CORA demande aux ministres de la santé et des affaires sociales de prendre toutes mesures nécessaires et urgentes pour ouvrir à ces travailleurs un lieu de rencontre et de débats dégagé de toutes préoccupations prohibitionnistes, uniquement centré sur la santé publique et les objectifs thérapeutiques.

La CORA demande également l'ouverture sans délai et suivant des considération d'ordre exclusivement sanitaire, de services de prescription médicale d'héroïne tels qu'ils ont été mis en oeuvre et expérimentés avec succès en Suisse.

Eric Picard

Midrash

54 Place Morichar

1060 Bruxelles

Tél */32/2/537 87 73

Fax */32/2/537 09 92

 
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