GESTION DES DROGUES EN BELGIQUE: 1 MORT ET UNE EMEUTE; DES BLESSES, DES ARRESTATIONS ET DES DEGATS MATERIELS / LA PROHIBITION ACCUMULE LES ECHECS / SEULE UNE LEGALISATION DES DROGUES PERMETTRA D'EN CONTROLER LE MARCHE, ET DE METTRE FIN AUX TRAFICS MAFIEUX.
Mardi 5 novembre dernier, 10 militants de la la Coordination radicale antiprohibitionniste (CORA) manifestaient à Gand, devant l'entrée du congrès 'Gestion des drogues en 2000' pour dénoncer les échecs de la politique principalement répressive suivie en Belgique en matière de drogues. Pour la CORA il n'est pas normal que le seul lieu de réflexion de dimension nationale sur la politique belge des drogues soit organisé en financé par une école de police. L'organisation antiprohibitionniste juge inacceptable cette confusion sanitaire/sécuritaire.
La presse a peu rendu compte de cette prise de position, préférant relayer les annonces de circonstance, le discours du ministre de la justice réticent à reconnaître la légalité de la liberté thérapeutique de prescrire de l'héroïne et les annonces dilatoires du représentant du ministre de la santé à ce sujet.
Dès lendemain à Saint-Gilles les forces de gendarmerie mettaient en pratique la démonstration magistrale de Gand. Elles abattaient un jeune homme de 24 ans, trafiquant de drogue non armé, suscitant une réaction violente des jeunes du quartier et de nombreux dégâts.
La prohibition des drogues pousse de plus en plus de jeunes à consommer des drogues dures et dynamise le marché mafieux des drogues. De ce fait la guerre à la drogue telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui constitue un danger grave pour la santé et la sécurité publique. Elle modifie l'équilibre économique et culturel des quartiers les plus pauvres et des jeunes les plus vulnérables. La CORA dénonce la responsabilité politique du gouvernement belge dans cette évolution, et particulièrement la mort de ce trafiquant et dans les émeutes qui ont suivi. Cette mort et ces émeutes sont à classer parmi les conséquences prévisibles de l'attitude aveugle des députés belges qui ont adopté le 24 juin dernier un rapport parlementaire sur les drogues prônant le statut quo juridique et un renforcement des moyens répressifs.
Pour le secrétaire de la CORA, le docteur Eric Picard, seule une politique raisonnable de légalisation du marché des drogues permettra de le contrôler, d'en éliminer la mafia, et de développer les modalités de soins les plus adaptées pour aider les toxicomanes, dont le traitement de substitution à l'héroïne.
Eric Picard
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