Harm Reduction Strategies in Central and Eastern Europe
Session: Wednesday 24th 14:30 - Room 1 C
Rapporteur: David Schmidt
"Je vis la vie d'un chien. Si je peux y échapper ne serait-ce qu'une demi-heure, pourquoi je m'en priverais ?"
Il n'y a pas dix ans, la consommation d'alcool, tradition encrée, était à peu près la seule drogue en Russie. La chute de l'empire soviétique profitant à certains a engendré de nouvelles fortunes plongeant dans le même temps une frange non négligeable de sa population dans la pauvreté et la misère.
Parmi les jeunes refusant de voir un avenir obscurci, certains ont choisi de "s'enfuir" en ayant recours aux drogues qui sont apparues
La Russie ne s'étant pas préparée a ce problème de santé publique qu'elle n'a pas vu venir, des O.N.G. occidentales réalisent actuellement des programmes tant à Moscou qu'à St Petersbourg. Qu'il s'agisse du programme associant Main Line et Médecins sans Frontières exposé par J. Peter Kools (Pays-Bas) ou de celui de "Russian AIDS Prevention-Initiative Drugs" présenté par J. Paul Grund (Etats-Unis), la démarche tend à une collaboration avec les associations locales, la formation de travailleurs sociaux motivés et solidaires prêts à se rendre sur le terrain, la diffusion de brochures auprès des usagers de drogues. Lorsque celui-ci n'est pas encore appliqué, un programme d'échange de seringues est en cours de rèalisation au sein de ces projets prometteurs.
Katerina Jiresova (Slovaquie) nous parle d'un programme impulsé en octobre 1998 à Bratislava et en direction des prostituées. C'est ainsi qu'à raison de quatre permanences hebdomadaire dans les rue du centre de la capitale slovaque (500.000 habitants), les membres de l'association offrent aiguilles et seringues propres mais aussi des préservatifs ou encore des plaquettes d'informations sur le sexe à moindre risque. Il est proposé des test salivaires de dépistage du VIH. Si ceux si sont rapidement effectués dans la rue, les résultats, eux, ne sont communiqués à l'intéressée que dans un laboratoire. Dans un pays ou les peines à l'égard des consommateurs de drogues sont drastiques, grâce au travail accompli par l'association, il a ete conclu un pacte de "non agression" entre la police et les prostituées. Katerina Jiresova nous précise que le taux de prévalence du VHC est de 60% chez les UDI de Bratislava, celui du VHB de l'ordre de 5%.
Aleksandras Slatvickis (Lituanie) nous a parlé du centre de "réhabilitation" de Klaipeda, localité lituanienne de deux cents mille habitants ou l'on recenssait officiellement 388 usagers de drogues au 31 décembre 1998. Les drogues injectées connues jusque là étaient le plus souvent composèes d' extraits d'opiacés "maison" mélangés à des anti-staminiques ou autres tranquillisants. Un programme d'échange de seringues avec des règles strictes mais efficaces fonctionne et un programme de methadone est egalement dispensé auprès de soixante à soixante dix patients qui, pour les trois quarts, avouent se sentir mieux. A noter qu'il est systématiquement proposé à tout nouveau candidat au programme de méthadone un test de dépistage du virus du sida. L'usager peut alors sortir en toute quiétude : muni d'une carte du centre attestant qu'il y est suivi, il ne sera plus interpellé par la police.