Pas d'irrégularités à bord de l'Estai, selon la Commission européenne
BRUXELLES Aucune irrégularité n'a été constatée à bord de l'Estai lors de son inspection par des contrôleurs de l'Union européenne après son retour jeudi à son port d'attache de Vigo (Espagne), selon un communiqué diffusé samedi par la Commission européenne.
"Les résultats de l'inspection rendent nulles les accusations portées par le Canada quant à l'irrégularité des activités de pêche de ce navire", précise le communiqué.
L'Estai avait été arraisonné le 9 mars par les garde côtes canadiens dans les eaux internationales au large des Grands Bancs de Terre Neuve (Canada) alors qu'il pêchait le turbot (ou flétan noir). Il avait été libéré le 15 mars contre une caution de 500.000 dollars canadiens (355.000 USD).
Les Canadiens accusaient notamment l'Estai d'utiliser des filets d'un maillage inférieur à celui autorisé par l'Organisation des pêches de l'Atlantique Nord Ouest (OPANO) lui permettant de pêcher des poissons juvéniles ce qui, selon Ottawa, menace la préservation des stocks de turbot.
"La composition des captures (3% d'individus de 30 cm, 15% d'individus de 36 cm et 82% d'individus de taille supérieure à 40 cm) et le mesurage des quatre filets à bord confirmant leur conformité aux règles de l'OPANO (130 mm) prouvent qu'il n'y a pas eu d'utilisation anormale des engins de pêche embarqués", affirme le communiqué.
Celui ci ne précise pas si le filet coupé par l'équipage au moment de l'arraisonnement figure parmi les quatre inspectés par les inspecteurs de l'Union européenne.
Les autorités canadiennes avaient indiqué avoir retrouvé ce filet et constaté que son maillage était inférieur à 130 mm et qu'il possèdait une poche intérieure avec un maillage de 80 mm.
Les Canadiens avaient également affirmé avoir retrouvé deux journaux de bord, l'un modifié et l'autre indiquant la nature réelle des prises effectuées par le navire.
"Les inspecteurs ont confirmé l'existence de deux journaux de bord. Le premier était en passe d'être complet et le capitaine avait ouvert un deuxième journal pour indiquer sans discontinuité les opérations de pêche suivantes", indique le communiqué de la Commission qui précise qu'"aucune cache ou double fond n'ont été découverts à bord de l'Estai".
"Ce n'est donc pas le souci d'améliorer la politique de conservation des ressources halieutiques qui est le moteur de l'action canadienne mais bien la volonté d'étendre la juridiction de ce pays en haute mer", indique le communiqué citant le Commissaire européen à la pêche, l'italienne Emma Bonino.
L'UE demande notamment la suppression d'une loi canadienne autorisant l'arraisonnement dans les eaux internationales des navires de pêche battant pavillon de complaisance et pavillons portugais ou espagnol.