UE Canada pêche/Le Canada dément qu'un de ses patrouilleurs ait coupé les filets d'un chalutier espagnol
OTTAWA Le ministre canadien de la Pêche, Brian
Tobin, a démenti jeudi le fait qu'un patrouilleur canadien ait
tenté d'aborder un chalutier espagnol et sectionné ses filets la
nuit précédente sur les Grands Bancs, au large de Terre Neuve,
comme l'en accuse l'Union européenne.
Dans une déclaration à la télévision, le ministre a affirmé que
ces informations étaient "totalement fausses".
Selon les accusations de l'Union européenne, le navire en
question, le Jose Antonio Nores, pêchait le turbot (ou flétan
noir), dans la nuit de mercredi à jeudi, dans les eaux
internationales au large de Terre Neuve, lorsque le patrouilleur
canadien est venu couper ses filets avec son hélice.
M. Tobin a, pour sa part, insisté sur le fait que si le
patrouilleur avait réellement tenté d'aborder le chalutier et de
couper ses filets, il aurait réussi. M. Tobin remet ainsi en cause
l'affirmation de l'Union européenne selon laquelle les filets ont
bel et bien été sectionnés.
M. Tobin a précisé que trois patrouilleurs surveillaient en
fait le chalutier espagnol. Lorsque ceux ci se sont approchés du
chalutier pour l'identifier, l'équipage a prestement remonté les
filets et le navire a fui, selon M. Tobin.
Se reférant à la condamnation de l'incident par l'UE, M. Tobin
a indiqué que l'ambassadeur de l'UE à Ottawa, John Beck, avait été
convoqué jeudi par le gouvernement canadien afin de recevoir des
informations complètes sur le déroulement des faits.
La Commission européenne a déclaré jeudi qu'"il était
profondément regrettable que le Canada ait de nouveau commis une
violation flagrante du droit international en haute mer,
spécialement au moment où (les parties) sont si près d'un accord"
sur la question de la pêche au turbot.
Mais M. Tobin a assuré que ce dernier incident ne remet pas en
cause les efforts en cours pour trouver un projet d'accord sur les
quotas et la politique de pêche au turbot sur les Grands Bancs.