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UE Pêche Canada prev/L'Union européenne tente de relativiser les menaces canadiennes

Par Hervé ROUACH

BRUXELLES, 11 avr (AFP) L'Union européenne a tenté de minimiser mardi la portée de l'ultimatum de 48 heures lancé aux Européens par le Canada pour accepter un compromis sur la pêche au turbot (ou flétan noir), un geste qui apparaît comme une nouvelle escalade dans le conflit entre les deux puissances.

La Commission européenne, qui négocie les accords sur la pêche au nom de l'Union européenne, estime que l'appel lancé par le ministre canadien des pêches Brian Tobin n'est pas "un vrai ultimatum", et elle entend bien poursuivre les négociations avec Ottawa, a déclaré un de ses porte parole.

"Nous avons un mandat envers le peuple canadien, une obligation envers lui", a indiqué lundi soir M. Tobin, pour justifier cet ultimatum. Le Canada exige que l'Union européenne accepte un projet d'accord élaboré par leurs négociateurs la semaine dernière, et qui envisage une répartition égale pour les deux parties des prises de flétan noir dans la zone des Grands Bancs de Terre Neuve.

Si l'Union n'obtempérait pas, le Canada n'hésiterait pas à arraisonner les navires espagnols qui pêchent le flétan noir au large de ses eaux territoriales.

"L'Union européenne ne négocie pas sous la contrainte, surtout pas sur la base d'un ultimatum qui n'existe pas", a affirmé le porte parole de la Commission Joao Vale De Almeida. La Commission a reçu des assurances de l'ambassadeur du Canada à Bruxelles Jacques Roy qu'aucun ultimatum n'avait été adressé à l'Union européenne, a souligné le porte parole.

"M. Tobin nous a habitué à beaucoup de déclarations, et pas toutes de nature à améliorer le climat des négociations", a t il ajouté perfidement.

Il n'empêche, M. Tobin a mis le doigt sur l'une des faiblesses de l'Union européenne, ses divisions. Le compromis, qui accorderait à l'UE et au Canada 10.000 tonnes de flétan noir par an chacun, est rejeté par Madrid. L'Espagne est, il est vrai, le principal pays intéressé, puisqu'il réalise 80% des pêches de flétan noir européenne au large du Canada.

Le projet d'arrangement lui aurait permis de pêcher 8.000 tonnes de flétan noir chaque année, et aurait accordé un quota de 2.000 tonnes au Portugal. Une des solutions pourrait être de racheter, par exemple à la Russie, des droits de pêche dans la zone, qui seraient ensuite octroyés à l'Espagne, selon les milieux communautaires.

Au cours d'une réunion des ministres des affaires étrangères de l'Union européenne lundi à Luxembourg, le chef de la diplomatie espagnole Javier Solana a réitéré le refus de son pays de souscrire à ce compromis, alors que ses partenaires le pressaient de faire preuve de souplesse.

La Grande Bretagne n'a jamais eu beaucoup de sympathie à l'égard des thèses espagnoles, dont elle s'est désolidarisée à plusieurs reprises, et souhaite mettre fin au plus vite à cette guerre du turbot, commencée au début du mois de mars. Le ministre irlandais des affaires étrangères Dick Spring a, quant à lui, demandé à Madrid "de diminuer ses exigences".

Les pêcheurs espagnols, qui forment la flotte la plus puissante de l'Union européenne font, il est vrai, figure d'épouvantails même parmi leurs partenaires. En décembre dernier, l'Irlande et la Grande Bretagne avaient été contraintes d'accepter que les bateaux espagnols viennent pêcher dans certaines de leurs eaux les plus poissonneuses à partir de 1996, au nom des règles européennes.

Deux bateaux, menés par des équipages espagnols, ont été arraisonnés dimanche par les Irlandais et sont soupçonnés de pêche irrégulière. La Commission européenne a mis en garde mardi contre la discrimination dont seraient victimes les pêcheurs espagnols en Europe.

En Cornouailles, dans le Sud de la Grande Bretagne, les pêcheurs anglais ont hissé depuis quelques semaines des drapeaux canadiens pour manifester leur solidarité à l'égard du combat que mène Ottawa. Ils ont été officiellement remerciés mardi par l'ambassadeur du Canada à Londres.

Et le porte parole de la Commission a dû répondre mardi aux questions ironiques des journalistes britanniques que Bruxelles n'avait pas l'intention d'interdire les importations de drapeaux canadiens.

 
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