UE Pêche: La flotte espagnole à la recherche de nouvelles zones de pêche
MADRID, 18 avr (AFP) Une grande partie de la flotille espagnole pêchant le turbot dans les Grands Bancs de Terre Neuve envisage de se tourner vers la prise d'autres espèces dans l'Atlantique Nord, ainsi qu'au sud de l'Islande ou bien encore dans les eaux du Groënland, a t on appris mardi de sources concordantes.
Environ 20 des 38 chalutiers espagnols opérant au large des côtes canadiennes devront en effet quitter cette zone après l'accord entre l'Union Européenne et le Canada qui limite considérablement les prises de turbot.
Les armateurs espagnols ont rencontré lundi à Madrid le secrétaire d'Etat à la Pêche, José Loira, pour étudier les possibilités de remplacement de la pêche du turbot (flétan noir). Rien n'a encore été décidé et une nouvelle réunion aura lieu mercredi, a indiqué à l'AFP, le gérant de la coopérative d'armateurs de Vigo, José Ramon Fuertes, qui a assisté aux conversations de lundi.
Toutefois, l'administration et les pêcheurs ont retenu plusieurs zones qui feront l'objet d'études. Tout d'abord, les armateurs voudraient maintenir une partie de la flotille concernée dans les eaux de l'Organisation des Pêches de l'Atlantique du Nord ouest (OPANO). Une levée du moratoire sur les prises d'espèces comme le flet (poisson plat) serait ainsi envisageable, selon M. Fuertes, car les stocks se sont notablement reconstitués. La zone visée, a t il ajouté, se trouve à quelque 300 milles des côtes canadiennes.
Une seconde possibilité passerait par le retour de bateaux congélateurs espagnols dans les eaux du Groenland pour la pêche de raies, a précisé M. Fuertes. D'après lui, ce retour se ferait dans le cadre d'un accord global existant avec l'Union Européenne.
Dans le troisième cas, on pourrait faire de la prospection dans les eaux internationales au sud de l'Islande pour la capture d'espèces comme le sébaste, un poisson voisin de la rascasse, a encore expliqué le responsable des armateurs.
Au ministère de l'Agriculture et de la Pêche, on a affirmé que l'administration s'est engagée à apporter un appui financier et scientifique aux pêcheurs souhaitant se tourner vers d'autres zones de travail.
Mais déjà, une partie des 20 bateaux congélateurs qui devront abandonner la pêche du turbot aurait décidé de s'associer à des sociétés mixtes, en Afrique ou Argentine, ont précisé des sources concordantes.
Toutefois, selon M. Fuertes, la société mixte semble être la dernière solution envisageable car elle entraine la perte d'emplois tant à bord des embarcations que sur terre. Pourtant, plus de 120 sociétés mixtes ont été constituées depuis la fin des années 70 grâce à des accords avec des pays riches en poisson. Les bateaux associés n'opérent plus sous pavillon espagnol.
Trois navires de la flotille des Grands Bancs de Terre Neuve finiront à la casse et ses armateurs pourront ainsi bénéficier de subventions s'inscrivant dans le cadre d'un plan général de restructuration de la flotte espagnole de pêche, a t on souligné de mêmes sources.
Les 38 chalutiers espagnols qui se consacraient à la pêche au turbot faisaient vivre 8.000 personnes en Galice, région où ils sont basés. La plupart d'entre eux s'étaient dirigés vers les Grands Bancs de Terre Neuve à la fin des années 80 après avoir du quitter les eaux de la Namibie, suite à l'indépendance de ce pays.