RABAT, 24 avr (AFP) - Un premier entretien de Mme Emma Bonino, commissaire européen à la pêche, avec M. Mustafa Sahel, ministre des Pêches, a précédé lundi la reprise des négociations au niveau des experts entre le Maroc et l'Union européenne (UE) en vue du renouvellement de l'accord de pêche qui arrive à expiration le 30 avril.
Aucune information n'a été donnée de source officielle sur cette réunion qui a duré plus de trois heures en présence notamment de MM. John Spencer, chef de la délégation européenne aux négociations, Marc Piérini, représentant de l'UE à Rabat, du secrétaire général du ministère marocain des Pêches, M. Ghalmi Tijani, et du chef de la délégation marocaine à ces négociations, Mohamed Rami.
Mme Emma Bonino a déclaré à son arrivée dimanche soir au Maroc qu'elle n'était pas venue pour négocier mais pour avoir des discussions politiques avec les responsables marocains.
Ce troisième round de négociations après ceux de Bruxelles fin mars et de Rabat les 11 et 12 avril derniers promet d'être difficile en raison des positions éloignées des deux parties, et d'un côté comme de l'autre on n'excluait pas lundi qu'un accord ne puisse être conclu d'ici le 3O avril.
Pour préserver ses richesses halieutiques, le Maroc réclame notamment la réduction des prises par la flotte européenne de 30 à 65 pour cent sur trois ans, le déchargement dans ses ports d'une partie des captures et un relèvement substantiel des prix des licences et des redevances.
De leur côté, les armateurs marocains exigent tout simplement le départ de la totalité des bateaux européens, dont 550 sur 740 sont espagnols.
Du côté européen, en particulier espagnol, on estime excessives les exigences marocaines. L'Espagne, dont des dizaines de milliers de personnes sont concernées par ces discussions, redoute vivement les répercussions sociales d'un accord qui ne la satisferait pas.
Malgré les assurances données à la flotte espagnole par Madrid et l'UE si les deux parties n'arrivaient pas à une solution d'ici la fin du mois, des informations en provenance d'Espagne, reprises par la presse marocaine, font état de menaces de pêcheurs espagnols de bloquer ou de contrôler les exportations marocaines transitant par le sud de l'Espagne.
Mme Bonino doit également être reçue par M. Abdellatif Filali, premier ministre marocain.