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Conferenza Emma Bonino
Partito Radicale Maurizio - 24 aprile 1995
LE MATIN du Sahara et du Maghreb (page 1)

PECHE: UNE QUESTION DE DROIT ET D'ETHIQUE

C'est aujourd'hui, en principe, que les négociateurs marocains et européens doivent se retrouver à Bruxelles pour un 3e round de pourparlers destinés à finaliser un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l'Union Européenne (U.E), l'actuel devant expirer le 30 avril courant.

par A. El Fadili

Ces négociations "à mi-parcours" constituent, de l'avis tant des officiels que des professionnels et des observateurs, un tournant dans lés relations Maroc-U.E et ce à plusieurs égards et dans tous les domaines, Rabat étant déterminé à faire du volet de la pêche un point d'appui et un "modèle" dans ses rapports futurs avec Bruxelles dans les divers autres secteurs, c'està-dire, à amener les Européens à prendre conscience qu'en ce domaine comme dans les autres, c'est plutôt l'U.E qui est en position de demandeur et non l'inverse et qu'en conséquence, elle se doit de revoir son attitude et de réserver au Maroc un traitement sinon de faveur, du moins d'égal à égal.

Pour commencer, le Maroc propose la conclusion d'un accord de trois ans seulement au lieu de cinq précédemment.

Cette formule a le double avantage de lui permettre de mieux protéger son patrimoine et de remettre à jour, au besoin, ledit accord plus tôt que par le passé.

En fait, l'approche du Maroc s'insère dans une démarche globale et à long terme destinée à mettre en valeur ses ressources halieutiques et à mettre en place une véritable économie des pêches qui pourrait, à moyen terme, se substituer à l'agriculture ou, à tout le moins, mettre le pays à l'abri des aléas climatiques et des caprices de la pluviométrie.

Un gigantesque effort a été déployé, à cette fin, durant les dix dernières années tant par les pouvoirs publics que par le privé en vue de doter le secteur d'une flotte côtière et hauturière ultra-moderne et performante aussi bien que d'équipements au soi appropriés. Ce qui permet, désormais, aux professionnels de réclamer le départ pur et simple des eaux marocaines de la flotte européenne et, en particulier espagnole, non seulement en raison de la surexploitation et des ravages qu'elle occasionne parmi la population marine toutes espèces confondues, mais aussi et surtout de la concurrence effrénée et déloyale qu'elle livre à l'industrie nationale du poisson.

A telle enseigne, se plaignent nos armateurs, que souvent les bateaux marocains rentrent "bredouille" après plusieurs jours en mer tant il n'y a plus rien à pêcher après le passage des "ventouses" ibères.

Les officiels, eux, s'ils partagent les inquiétudes de la profession et comprennent parfaitement leur détresse n'en observent pas moins une attitude plus modérée à l'égard d'une communauté à laquelle nous lient beaucoup d'autres intérêts et considérations et avec laquelle nous avons encore énormément de choses en commun, L'essentiel étant que ces intérêts et ces considérations soient pris en compte par l'autre partie et que soient adoptés des critères et des valeurs qui préservent les acquis des uns et des autres.

C'est assurément dans cette optique que la partie marocaine lie ses propositions à la convention des Nations Unies sur le droit de la mer ou aux conclusions de la FAO, quant aux graves menaces que fait peser la surexploitation des ressources maritimes et notamment de l'Atlantique sur un secteur aussi vital pour la sécurité et l'équilibre alimentaires de l'ensemble de l'humanité qu'est le secteur des pêches.

Ce n'est, autrement dit, pas seulement une question d'intérêts financiers et économiques étroits mais également de droit et d'éthique.

 
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