RABAT, 26 avr (AFP) - La troisième session des négociations entre le Maroc et l'Union européenne (UE), pour le renouvellement de l'accord de pêche qui expire le 30 avril prochain, a débuté mercredi à Rabat.
Selon une source proche de l'UE, Marocains et Européens ont commencé à discuter "dans un bon climat" des moyens de mettre en application les principes énoncés par Mme Emma Bonino, commissaire européen à la Pêche, lors de sa visite lundi dans la capitale marocaine. De "nouvelles idées" précise-t-on de même source, ont été abordées pour développer le secteur de la pêche marocaine et pour élargir le partenariat entre l'UE et le Maroc dans ce domaine.
Au cours de sa visite au Maroc, Mme Bonino avait indiqué que les deux parties ne pourraient aboutir à un accord avant le 30 avril et que la complexité des dossiers exigerait encore de "trois à cinq semaines" de négociations. Elle avait également exprimé le souci de voir une nouvelle approche sur le développement de l'industrie de la pêche marocaine et un approfondissement de la coopération entre les deux parties.
Cependant, les positions de Rabat et de Bruxelles demeurent éloignées. Au cours des deux premières sessions, fin mars et début avril à Bruxelles et Rabat, le Maroc avait indiqué que pour préserver ses richesses halieutiques il entendait voir notamment la flotte européenne réduire ses prises de 30 à 65% sur trois ans, selon les espèces. L'UE, pour sa part, estime ces revendications "inacceptables".
De même, l'exigence de Rabat de voir la flotte européenne débarquer ses prises dans les ports marocains est jugée irrecevable par l'UE qui refuse d'être soumise à une obligation et entend parvenir à un accord avec "des mécanismes incitatifs".
La troisième session, qui a été précédée lundi et mardi de réunions de travail de groupestechniques, devrait se poursuivre jeudi et vendredi.
Si, comme il est prévisible, aucun accord n'intervient avant le 30 avril, les pêcheurs européens - en très grande majorité espagnols - devront cesser de pêcher dans les eaux territoriales marocaines et l'UE leur offrira des compensations.
Mercredi le ministre de l'agriculture et de la pêche espagnol, M. Luis Atienza a affirmé que son pays n'accepterait pas les conditions posées par le Maroc et un syndicat de pêcheurs espagnols a menacé d'empêcher les marchandises marocaines de pénétrer en Espagne à partir du 1 mai si un accord n'est pas conclu.