BRUXELLES, 24 août (AFP) - Les difficiles pourparlers sur la pêche entre l'Union européenne et le Maroc vont reprendre vendredi à Bruxelles après une pause d'une semaine pour "consultations", a confirmé jeudi la Commission européenne.
Le but reste toujours la conclusion d'un nouvel accord, mais plus personne ne parle de la date du 1er septembre pour y parvenir, le commissaire européen chargé de la pêche Emma Bonino ayant qualifié cet objectif de "pratiquement peu probable".
De profondes divergences opposaient les deux parties lors de l'interruption samedi dernier de cette sixième série de négociations et la pause devrait en principe avoir permis de les aplanir.
Le Maroc réclame une refonte complète du précédent accord conclu pour la période 1992-1995. Il autorisait sous certaines conditions les chalutiers de l'Union européenne à venir pêcher chaque année 82.000 tonnes de poissons, céphalopodes et crustacés dans les eaux marocaines.
Les négociations achoppent en fait essentiellement sur les possibilités de pêche accordées à l'Union européenne. Les Marocains exigent en effet des réductions de 35 à 65 pc des volumes de captures selon les espèces (merlu, crevettes, poulpes et calmars) et le débarquement des prises dans leurs ports.
"Les réductions proposées par le Maroc ne sont pas acceptables, car l'accord n'aurait plus aucun interêt pour l'Union européenne", affirme Mme Bonino.
La Commission europénne, qui négocie au nom des Quinze, reconnait la nécessité de réduire le volume des captures, mais ses offres -de 10 à 21 pc selon les espèces- sont très en deçà des demandes marocaines.
Principal Etat membre de l'Union europénne interessé par cet accord, l'Espagne exerce une très forte pression sur ces négocations. Plus de 90 pc des chalutiers opérant dans les eaux marocaines sont espagnols et cette activité est vitale pour plusieurs régions du pays, notamment les ports d'Andalousie.
L'accord de 1992 est arrivé à échéance le 30 avril dernier et depuis cette date, les chalutiers espagnols sont à quai et le gouvernement espagnol accorde aux armateurs une indemnité pour notamment leur permettre de payer leurs équipages.