"Dernier geste" de l'UE pour débloquer les négociations avec leMaroc
BRUXELLES, 27 août (AFP) - La Commission européenne a fait "un
dernier geste" dimanche pour débloquer les négociations avec le
Maroc sur la pêche en proposant à Rabat de porter à 25% la
réduction par l'Union européenne des captures de céphalopodes, a
indiqué un porte-parole de la Commission.
Cette proposition "est conditionnée par l'acceptation du Maroc"
d'entrer réellement dans la négociation sur "la rédaction de deux
documents présentés par la Commission", l'un portant sur le "régime
de contrôle", l'autre sur des "fiches techniques", a ajouté ce
porte-parole.
Jusqu'à présent, la Commission proposait de réduire de 21% sur
trois ans les captures par les pays de l'UE, essentiellement
l'Espagne, des céphalopodes (poulpes et calmars). Evoquant
l'épuisement de ses ressources, le Maroc demande pour sa part que
l'UE réduise ses captures de 65% et débarque ses prises dans les
ports marocains, des exigences qualifiées d'"inacceptables" par le
commissaire européen chargé de la pêche Emma Bonino.
Les Marocains ont demandé dimanche "une suspension des
discussions pendant 24 heures afin de réfléchir à la proposition de
la Commission" et une nouvelle rencontre est prévue lundi à
Bruxelles à 15H00 locales (13H00 GMT), a précisé un porte-parole de
la Commission.
"Après cinq mois de conversations sans rien d'écrit, la
Commission a fait un dernier geste unilatéral pour déclencher le
processus de négociations", a-t-il souligné. "On attend la réponse"
des Marocains et "la balle est dans leur camp". "S'il refusent, ils
prennent leurs responsabilités" quant aux conséquences sur les
relations entre l'UE et le Maroc, a déclaré ce porte-parole.
Les relations entre l'Espagne et le Maroc "se détérioreront si
Rabat n'assouplit pas sa position" dans les négociations avec l'UE,
a averti dimanche à Madrid le ministre espagnol de l'Agriculture et
de la Pêche, Luis Atienza.
Les discussions entre la Commission et le Maroc visent à
conclure un nouvel accord de pêche après l'expiration le 30 avril
de celui de 1992. Cet accord autorisait sous certaines conditions
les chalutiers de l'Union européenne à venir pêcher chaque année
82.000 tonnes de poissons, céphalopode et crustacés dans les eaux
marocaines.
La lenteur des pourparlers entre l'UE et le Maroc exaspère les
pêcheurs espagnols qui opèrent dans les eaux marocaines. Ces
pêcheurs ont décidé de bloquer à partir de lundi tout transit par
le port d'Almeria (sud-est de l'Espagne) de camions se rendant au
Maroc ou venant de ce pays.