Bruxelles, 6 septembre 1995Relations avec le Maroc : déclaration de la Commission Européenne
1. La Commission, lors de sa réunion du 6 septembre 1995, a
examiné l'ensemble des relations entre l'Union européenne et le
Maroc, sur la base de rapports présentés par le Vice-Président
Marín et le Commissaire, Mme Bonino, portant sur les négociations
en cours avec ce pays.
2. Elle est convaincue que le Maroc doit demeurer un partenaire
extrêmement proche de l'Union européenne, notamment compte tenu
de la nouvelle politique méditerranéenne. C'est dans cet esprit
de partenariat qu'elle a conduit l'ensemble des négociations avec
ce pays.
3. La Commission est, par conséquent, déterminée à faire avancer
les négociations en cours, qu'il s'agisse de l'accord de pêche ou
de l'accord d'association. Elle s'est, d'ailleurs, toujours
montrée disposée, durant ces derniers mois, à négocier
ouvertement avec le Royaume du Maroc sans jamais faire preuve
d'un comportement hostile ou en désaccord avec la pratique des
relations internationales. Elle a fait preuve de bonne foi et de
volonté de dialogue, prenant même à la demande du gouvernement
marocain, des mesures concrètes, attendant de la partie marocaine
qu'elle les apprécie à leur juste valeur.
4. S'agissant de l'accord de pêche, qui est déjà venu à
expiration, il doit être renégocié, comme tout accord de ce type,
dans un climat de confiance et de respect mutuels. Chaque
partie, dans le respect de ses intérêts légitimes, devrait faire
preuve d'une volonté réelle de négociation et tenir compte des
difficultés de son partenaire pour parvenir à un résultat
équilibré. A cet égard, la Commission réaffirme son ouverture à
conclure les négociations le plus vite possible. Elle mènera ces
discussions dans un esprit constructif, en espérant que le Maroc
saura dorénavant faire preuve de son côté de la même
disponibilité à conclure, ce qui implique de part et d'autre une
certaine flexibilité.
5. La Commission est préoccupée des graves difficultés
socio-économiques qui prévalent dans les régions de la Communauté
les plus affectées par l'interruption des activités de pêche
depuis 5 mois. Elle s'attend à ce que ses partenaires marocains
tiennent compte de cette situation et ne formulent pas des
revendications qui ne pourraient raisonnablement être honorées.
De plus la Commission a exprimé sa volonté de répondre, par les
moyens financiers appropriés, aux difficultés que rencontrent
actuellement les pêcheurs communautaires dont l'activité se
trouve paralysée par cette crise.
6. Le Collège a exprimé sa confiance aux négociateurs. Il espère
plus généralement que dans une période politique cruciale pour
l'avenir des relations euro-méditerranéennes, et qui sera
notamment marquée par la conférence de Barcelone et la
négociation de nombreux accords d'association, y compris avec le
Maroc lui-même, ce dossier ne constituera pas une pierre
d'achoppement à l'ambition commune qui doit être la nôtre.