Compromis politique entre l'UE et le Maroc sur un nouvel accord de pêche BRUXELLES, 13 oct (AFP) - L'Union européenne et le Maroc ont
obtenu un "compromis politique" sur un nouvel accord de pêche de
quatre ans, réglant les activités des pêcheurs communautaires dans les eaux marocaines, a annoncé vendredi Emma Bonino, commissaire européen responsable de la pêche.
Les discussions finales pour la formalisation de cet accord se poursuivront mardi prochain à Bruxelles. Cet accord ne sera pas renégociable à mi-parcours, a-t-elle précisé.
Selon des sources concordantes, le compromis prévoit une
réduction des activités de pêche de 50% pour les céphalodiers (qui prennent les poulpes et calmars) et de 40% pour les pêcheurs de crevette de l'Union européenne. Ceci représente une concession
importante de la Commission européenne par rapport à ses
précédentes propositions.
Mme Bonino, qui a refusé de divulguer des chiffres, a précisé
qu'un des points importants de l'accord était constitué par
l'acceptation du débarquement des céphalopodes congelés dans les
ports marocains. Un dispositif "renforcé" de contrôle de la pêche
sur terre et en mer sera mis en place.
Ce compromis a été obtenu à la suite de pourparlers "informels" à Bruxelles menés par le ministre marocain de l'Agriculture Hassan Abou Ayoub. Avant la reprise des ultimes négociations de mardi dans un lieu encore non précisé, la Commission européenne doit consulter lundi les Etats membres.
L'Espagne est le pays le plus concerné avec ses 7.400 pêcheurs
réduits au chômage depuis fin avril, à l'expiration de l'accord de pêche précédent. Il y a également 1.100 pêcheurs portugais
impliqués.
Mme Bonino espère que le prochain conseil des Ministres de la
pêche de l'UE le 26 octobre pourra approuver le futur accord et
permettre la reprise de la pêche au large des côtes marocaines le 1er décembre. Elle a "remercié" le roi du Maroc Hassan II et le président de la Commission européenne Jacques Santer pour leur
contribution.
En ce qui concerne la répartition des sacrifices nécessaires du fait des réductions des prises, Mme Bonino a précisé que "les
flottes n'ayant aucune autre alternative de pêche seront
épargnées". Elle a toutefois indiqué qu'il pourrait s'agir du
"dernier accord de ce type" du fait du développement de la filière marocaine.
Ce compromis permet, selon Mme Bonino, "de supprimer un élément qui pouvait faire échouer" la mise au point d'un accord
d'association du Maroc avec l'UE et pour lequel des progrès
importants ont été effectués ces derniers jours.