ALMERIA (Espagne), 7 nov (AFP) - Deux camions espagnols, protégés par la police, ont embarqué mardi dans le port d'Almeria (sud-est) à bord d'un ferry à destination de Nador (nord du Maroc), rompant ainsi le blocus du trafic de marchandises avec le Maroc maintenu par les pêcheurs depuis six mois.

S'adressant à des journalistes, le responsable de l'association des pêcheurs d'Almeria, Francisco Mayor, a accusé de "traîtres" les autorités locales et la compagnie propriétaire du ferry, Ferrimaroc.

D'après M. Mayor, Ferrimaroc s'était engagée à ne pas transporter de camions vers le Maroc, ou venant de ce pays, pour ne pas augmenter la tension pendant les négociations entre l'Union Européenne et Rabat pour un nouvel accord de pêche. Les pêcheurs d'Almeria ont annoncé qu'ils envisageaient de radicaliser leurs protestations.

De nombreuses associations de pêcheurs d'Andalousie ont de leur côté critiqué mardi l'accord en cours de négociation entre Bruxelles et Rabat, estimant qu'il serait préjudiciable pour le secteur halieutique espagnol. Il prévoit notamment d'importantes réductions de prises pour la flotte communautaire opérant dans les eaux marocaines.

Les 600 bateaux de pêche espagnols travaillant dans les eaux du royaume chérifien sont à quai depuis la fin avril, date d'expiration du précédent accord de pêche entre l'UE et Le Maroc.

Selon le commissaire européen chargé de la pêche, Emma Bonino, la conclusion de l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc est conditionnée par la réalisation d'un accord sur le chapitre agricole.