BRUXELLES 08/11 (BELGA) = La Commission européenne veut améliorer l'information et l'éducation des consommateurs européens afin de renforcer leur capacité d'"autoprotection". C'est en tout cas la première priorité que l'exécutif européen s'est fixée en matière de politique des consommateurs pour les trois prochaines années. "Il est temps de parler de politique des consommateurs plutôt que de protection des consommateurs et de donner aux citoyens les instruments pour se défendre eux-mêmes", a affirmé le commissaire européen chargé de la politique des consommateurs, Emma Bonino, en présentant mercredi, au cours d'une conférence de presse, les "priorités pour la politique des consommateurs 1996-1998". "La capacité d''autoprotection' des consommateurs étant fondamentalement conditionnée par leur degré de connaissance, il est impératif d'essayer d'améliorer considérablement celui-ci", estime la Commission. Des campagnes d'information vont notamment être lancées sur les ondes radio des Etats membres, invitant les
citoyens à s'informer plus amplement sur divers sujets. La première campagne qui débutera lundi prochain aura pour thème "les voyages à forfait", une formule de vacances qui a suscité de nombreuses plaintes de consommateurs cet été. D'autres devraient suivre l'an prochain, sur la monnaie unique et la CIG (Conférence intergouvernementale prévue en 1996 sur la révision du Traité de Maastricht) notamment, a affirmé Mme Bonino. "L'objectif est de faire entendre la voix du consommateur dans toutes les politiques de l'Union européenne", a-t-elle ajouté. Parmi les autres priorités d'action, la Commission a décidé d'accorder une attention particulière aux domaines qui présentent un intérêt immédiat pour les consommateurs, notamment les services financiers, les services d'utilité publique et la sécurité des produits alimentaires. "La Commission entend veiller à ce que les problèmes immédiats rencontrés par les consommateurs soient reconnus et trouvent des solutions pratiques (...). Les consommateurs signalent des di
fficultés dans l'acquisition des services financiers (...) à cause du manque d'informations fiables. Les services essentiels d'utilité publique leur posent un vaste éventail de problèmes qui concernent tant la qualité et l'efficacité que les coûts. Les études auprès des consommateurs font état de problèmes en matière de pureté et de sécurité des produits alimentaires", a déclaré Mme Bonino. La Commission entend également prendre des mesures pour permettre aux consommateurs de profiter des avantages de la société de l'information, tandis que les pays d'Europe centrale et orientale a insi que les pays en développement devraient bénéficier d'une aide de l'Union pour développer leur politique des consommateurs. "Il s'agit notamment d'éviter que ces pays produisent des produits que l'on ne fait plus en Europe ou qui ne respectent pas les normes européennes", a souligné le commissaire européen. Enfin, les associations de consommateurs seront étroitement associées au plan de la Commission qui s'efforcera de valoris
er leur action sur le plan national et européen. Le budget consacré à la politique des consommateurs représente 0,0027 pc du budget européen, "un budget en peau de chagrin", a estimé Mme Bonino. "Mais il faut faire avec ce qu'on a", a-t-elle ajouté.