Bonino

BRUXELLES, 13 nov (AFP) - L'accord de pêche conclu vendredi et paraphé lundi entre l'Union européenne (UE) et le Maroc est un accord équitable, a affirmé le commissaire européenne chargé de la pêche, Mme Emma Bonino.

L'accord a été conclu pour une période de quatre ans et entrera en vigueur le 1er décembre prochain pour quelques 600 navires communautaires, essentiellement espagnols et portugais autorisés à pêcher dans les eaux marocaines.

"Les négociations se sont terminés sans vainqueurs et sans

vaincus par la conclusion d'un accord équitable et qui permettra

une situation de stabilité pendant quatre ans", a souligné Mme

Bonino.

Elle a rappelé qu'il a fallu sept mois de discussions ardues

ainsi que l'intervention du roi du Maroc Hassan II, du président de la Commission européenne Jacques Santer et du Premier ministre

espagnol Felipe Gonzalez lors de l'ultime séance de négociations

dans la nuit de vendredi à samedi dernier, pour boucler cet accord.

Ce nouvel accord vient remplacer celui arrivé à échéance le 30 avril dernier. Les négociateurs marocains, soucieux de la

préservation de leurs ressources halieutiques avaient voulu mettre la révision des modalités de cet ancien accord à profit pour imposer des réductions des quotas de captures accordés aux

chalutiers communautaires dans les eaux marocaines.

De fait, les quotas de capture pour les céphalopodiers (navires pêchant poulpes et calamars) diminueront progressivement pendant les quatre ans de validité de l'accord pour aboutir à une réduction de 40% au terme de la quatrième année, par rapport à la dernière année de l'ancien accord, a expliqué un expert. Le nombre de céphalopodiers autorisés à pêcher dans les eaux marocaines passe de 128 la première année (1995-1996) à 66 en 1998-1999.

De même, les quotas de pêche des crevettiers et palangriers

(pratiquant la pêche à la ligne) ont été réduits par rapport à

l'accord précédent, selon la même source.

La demande marocaine d'obliger les navires communautaires à

débarquer leurs captures dans des ports marocains n'a été que

partiellement suivie. Une telle obligation n'entrera en vigueur

qu'à partir de la deuxième année pour un petit nombre de

céphalopodiers et s'accompagnera de réductions des redevances à

payer dans les ports de débarquements, selon les experts.

De même, les pêcheurs communautaires seront tenus de respecter, comme auparavant, un repos biologique de deux mois pour permettre la reproduction et le maintien des stocks, selon les calendriers en vigueur précédemment. Ils seront également tenu d'employer un ou plusieurs marins marocains en fonction du tonnage de leurs navires.

Un système d'observateurs réciproques sera mis en place.

Enfin, l'Union européenne apportera une contrepartie financière, soit une compensation de 355 millions d'écus (un écu = 1,3 dollar US) payable en quatre tranches, ainsi qu'une série d'aides d'un montant total de 145 millions d'écus pour le développement de la pêche marocaine, la recherche scientifique et la formation des marins.