BRUXELLES 20/12 (AFP-BELGA) = Les ministres du Développement de l'Union européenne réunis à Bruxelles mercredi se sont dotés d'un règlement précisant le fonctionnement de leur aide humanitaire, a annoncé le ministre espagnol Jose Luis Dicenta, qui présidait la réunion. Ce règlement prévoit un droit de regard des Quinze sur la gestion par la Commission des programmes les plus importants. Depuis 1992, la Communauté européenne a confié la gestion de ses actions humanitaires à l'Office de la Communauté européenne pour l'aide humanitaire (ECHO), dirigé par la Commission européenne et sous la responsabilité du Commissaire Emma Bonino. L'an dernier, le volume de l'aide gérée par l'ECHO a atteint 765 millions d'écus. Or l'ECHO ne disposait d'aucune base juridique depuis sa création, et l'adoption d'un règlement devenait urgente en raison de l'ampleur des actions humanitaires dans le monde ces dernières années. Le secrétaire d'état belge à la coopértion, Réginald Moreels, a souligné qu'un investissement dans la préve
ntion des crises et des conflits, et dans une diplomatie de conciliation, coûtait toujours moins cher qu'une aide humanitaire après que le drame s'est produit. Mais lorsqu'une aide est nécessaire, il importe qu'elle doit accordée en fonction de règles qui associent étroitement les autorités locales et la population et qui permettent une coopération aussi étroite que possible de toutes les parties sur le terrain. Le règlement adopté mercredi par les Quinze définit les objectifs et les critères pour l'octroi d'une aide humanitaire de l'Union. Il définit des types de situation pouvant donner lieu au déblocage d'une telle aide. Il fixe également les procédures de mise en oeuvre des actions en insistant sur la nécessité d'une étroite coopération entre l'UE, les Etats membres et les autres intervenants dans les régions de crise ou de catastrophe. Enfin, les Quinze ont estimé qu'ils devaient avoir un droit de regard sur les programmes d'aide d'urgence. Si ces programmes dépassent un montant total de 10 millions d'é
cus (400 millions de FB), la Commission doit requérir l'avis des Etats membres avant de les lancer, alors qu'elle peut continuer à gérer seule les programmes de moins de 10 millions d'écus. Ainsi, le nouveau règlement prévoit la création de deux comités composés de représentants des Etats membres. Le premier sera chargé d'examiner les plans globaux d'aide humanitaire proposés par la Commission pour des régions frappées par une crise de longue durée. Les Quinze ne pourront intervenir sur la gestion de ces programmes que si leur comité vote contre la proposition de la Commission à la majorité qualifiée. Le second comité concernera les programmes de grande importance pour lesquels il devra donner son feu vert à l'ECHO. Par ailleurs, les Quinze ont adopté un règlement pour la gestion de l'aide alimentaire et des actions visant à assurer la sécurité alimentaire qui s'élève à 541 millions d'écus par an. La Belgique s'est opposée à la mise en place d'un règlement pour un soutien officiel aux organisations non gouve
rnementales, précisément parce qu'elle estime qu'il est important que les ONG restent indépendantes des autorités politiques, a souligné M. Moreels.