LUXEMBOURG 23/04 (AFP) = La crise de la vache folle et la chute vertigineuse de la consommation de boeuf devraient conduire à une meilleure information des consommateurs et à l'harmonisation des contrôles de la viande, selon les ministres de l'Union européenne chargés des consommateurs réunis à Luxembourg. "Soyons clairs, si nous ne répondons pas aux attentes légitimes des consommateurs en la matière, nous ne lèverons pas la suspicion", a souligné mardi le ministre français Yves Galland lors d'un débat télévisé à l'ouverture de la réunion. Les ministres de l'agriculture ont déjà demandé début avril à la Commission de proposer un système particulier d'étiquetage pour la viande et ses produits dérivés. "Je suis assez sceptique sur l'efficacité de cette mesure", a cependant estimé la commissaire européenne chargée des consommateurs, Emma Bonino. Un tel système est en contradiction avec l'idée du marché unique, "il faut plutôt insister pour que les consommateurs soient rassurés sur la crédibilité des contrôles s

anitaires de qualité de la viande", a-t-elle souligné. Dans de nombreux Etats, ces instituts de contrôles sont des "instituts publics attachés aux intérêts des producteurs et les consommateurs ne pèsent pas lourds dans leurs considérations", a-t-elle affirmé. Le marché de la viande est ainsi fait dans l'Union européenne, que les Etats appliquent le principe de la reconnaissance mutuelle des contrôles sanitaires des viandes produites sur les territoires nationaux. "Et les instituts ne sont pas tous sous la tutelle du même ministère", a expliqué le secrétaire d'Etat italien, Paolo Mengozzi, qui présidait la réunion. "Certains sont sous tutelle du ministère de la santé, d'autres sous celle du ministère de l'agriculture", a-t-il précisé. En dehors de ce problème de tutelle se pose la question de la transparence des résultats des contrôles, a encore souligné Mme Bonino. "Primo: les contrôles ne sont pas tous effectués aux mêmes stades de la chaîne alimentaire. Secundo: les résultats restent trop souvent confident

iels. Et tertio, il faudrait aussi faire des efforts du côté des recherches scientifiques en matière de ESB (encéphalopathie bovine spongiforme, maladie de la vache folle) car, là non plus, les informations ne sont pas très claires", selon la commissaireitalienne. L'ensemble des ministres, qui ont débattu de cette question lors d'un déjeuner de travail composé de... poisson, sont tombés d'accord pour exiger un effort d'harmonisation des contrôles sanitaires et un renforcement de ceux-ci tout en maintenant le système de la reconnaissance mutuelle entre Etats membres, selon M. Mengozzi.