BRUXELLES, 29 mai (AFP) - La Commission européenne a proposé mercredi de nouvelles réductions de flottes européennes pour la période 1997-2002, allant jusqu'à 40% pour les stocks les plus sensibles, a annoncé le commissaire européen à la pêche Emma Bonino. Ce nouveau Programme d'orientation pluriannuel (POP), le quatrième depuis 1983, "rendu nécessaire par une nouvelle aggravation de l'état des stocks" sera modulé en fonction des efforts déjà entrepris par les Etats membres pour réduire leurs flottes au cours des précédents plans, a précisé le commissaire. Selon Mme Bonino, ceux qui auront désarmé dans le passé plus que demandé par l'UE (dans l'ordre Portugal, Danemark, Espagne, Allemagne et France) auront dans cette période à faire moins d'efforts que ceux qui sont restés les plus éloignés des objectifs (essentiellement les Pays-Bas et le Royaume-Uni). Mme Bonino a encore précisé que ces réductions épargneraient la pêche côtière, très pourvoyeuse en emplois et provoquant des prélèvements modestes sur les st
ocks. Certaines réductions pourraient être remplacées par des diminutions des temps de pêche contrôlables. En revanche, des réductions drastiques seront nécessaires pour certains stocks "au bord de l'effondrement" du fait, selon Mme Bonino, du refus d'application des précédentes propositions de réduction par les Etats membres. "Il s'agit maintenant d'assurer des ressources suffisantes dans le futur pour garantir la viabilité économique du secteur", a-t-elle souligné. Outre le saumon pour lequel l'effort total de réduction doit être de 50%, les stocks où "l'urgence biologique" est la plus sensible et qui requièrent une réduction de 30% pour les trois premières années et 10% les trois suivantes (total 40%) sont les sardines, les démersaux (cabillaud, églefin, lieu noir, merlan). Pour les pélagiques comme les harengs, la réduction totale devrait également être de 40% mais avec seulement 20% les trois premières années. Pour des stocks moins sensibles comme les poissons plats, une réduction totale de 30% est envi
sagée, dont 20% les trois premières années alors que pour ceux en équilibre (thon à l'exception du thon rouge, espèces profondes), seule une réduction correspondant au progrès technique prévu (12%) paraît nécessaire. Le programme de réduction devra être adopté par un conseil des ministres européens avant la fin septembre, les discussions bilatérales avec chaque Etat membre devant démarrer mi-juin. L'accompagnement social sera financé par des dotations aux fonds structurels : pour 1994-99,ceux-ci se montent à 3,1 milliards d'écus (3,8 milliards de dollars). La Commission européenne a par ailleurs approuvé mercredi des aides d'Etat dans le secteur de la pêche, dont celles concernant deux sociétés d'intérêt collectif d'aquaculture en Guadeloupe et Martinique.