LUXEMBOURG, 10 juin (AFP) - Les Etats membres et la Commission européenne ont décidé de repousser jusqu'à la fin de l'année la décision sur le contrôle par satellite des navires de pêche de plus de 15 mètres, a indiqué lundi le ministre italien de la pêche Michele Pinto. Ce report s'est fait en accord avec la Commissaire européenne à la pêche Emma Bonino. Celle-ci proposait d'équiper tous les navires de pêche de plus de 15 mètres d'un équipement de surveillance par satellite à partir de 1999 et certains très gros navires dès 1997. Des expériences pilotes ont été menées par les Etats membres depuis l'année dernière. La Commission européenne souhaitait initialement une décision pour le 1er juillet de cette année.Mais des divergences sont apparues entre Etats membres, les Espagnols faisant valoir que les informations qui seraient recueillies par ce système devaient rester confidentielles pour ne pas profiter aux navires concurrents opèrant sur une même zone. Mais l'Irlande a réclamé que les informations soient
le plus rapidement transmises aux Etats membres susceptibles d'intervenir sur un navire ne respectant pas ses zones de pêche où les quotas de prises. Mme Bonino a ajouté, lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil des ministres de la pêche lundi à Luxembourg, que tous les Etats membres n'avaient pas encore fait parvenir leurs rapports sur les expériences pilotes et que, dans ces circonstances, elle ne s'opposait pas à un report de la décision à la fin de l'année. Mme Bonino a souligné que les propositions de la Commission de réduire les flottes communautaires pour lutter contre l'épuisement des ressources en poisson dans les eaux communautaires étaient "douloureuses", mais nécessaires. La Commission a proposé le 29 mai une réduction de 40% en moyenne de la flotte de pêche communautaire sur la période 1997-2002 et les ministres ont examiné ces propositions lundi pour la première fois et devront prendre une décision d'ici la fin de l'année. Le Royaume-Uni a lié la question de la réduction de sa flott
e à celui des licences accordées aux pêcheurs d'autres Etats membres, notamment espagnols et néerlandais, pour opérer dans les eaux britanniques. Londres estime anormal que ses pêcheurs puissent acquérir des licences de pêche au Royaume-Uni et pêcher sur le quota de prises alloué à ce pays. La Cour européenne de justice a estimé que sur la base du principe de non-discrimination entre pêcheurs européens, Londres ne pouvait réserver les licences aux seuls pêcheurs britanniques. "Nous ne pouvons rien faire sinon demander aux Britanniques de prendre des mesures internes pour lutter contre ce phénomène", a affirmé Mme Bonino. "Si les licences sont achetées, c'est parce que les pêcheurs britanniques les vendent", a-t-elle déclaré. Elle a indiqué que les propositions de réduction des flottes feront l'objet de discussions bilatérales entre la Commission et les 13 Etats membres concernés dans le courant de l'été et qu'elle espèrait un accord global lor du prochain Conseil des ministres de la pêche le 14 octobre.