BRUXELLES, 2 oct (AFP) - L'Union européenne doit briser le silence autour des graves violations des droits de l'homme en Afghanistan à l'occasion de la réunion samedi des chefs d'Etat et de gouvernement des Quinze à Dublin, selon l'appel lancé mercredi à Bruxelles par le Commissaire européen Emma Bonino. "Le silence de la communauté internationale est inacceptable et j'espère que l'Union européenne prendra position face à ce qui arrive actuellement en Afghanistan", a affirmé Mme Bonino, Commissaire à l'aide humanitaire "Quand je parle de la communauté internationale, j'y inclue toutes les institutions internationales y compris les Nations unies, dont l'un des principes de base est bien la défense du respect des droits de l'homme", a-t-elle ajouté devant des journalistes au siège de la Commission européenne. Les taliban (miliciens islamistes) qui ont pris le pouvoir à Kaboul vendredi dernier avaient dans un premier temps instauré une série de lois islamiques strictes, qui restreignaient notamment la liberté d

e circulation des femmes et rendaient les prières quotidiennes obligatoires. L'assouplissement annoncé mardi par Kaboul n'a pas calmé les craintes de Mme Bonino. La "liberté de circuler, a-t-elle souligné, a été rétablie pour les femmes mais en accord avec la charia (loi coranique), sans que l'on sache exactement ce que les taliban entendent par là". "Je respecte pleinement toutes les croyances religieuses", a déclaré Mme Bonino, "mais je m'inquiète du sort qui est réservé aux minorités non islamiques de la région".