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Conferenza Emma Bonino
Partito Radicale Maurizio - 15 novembre 1996
UMANITARIO * LE MONDE, pag. 29

"Deux femmes"

par Agathe Logeart

Hillary Clinton a un livre à vendre. En France, l'un des meuilleurs endroits pour vendre un livre ou une idée, un film ou des savonnettes, c'est surement me journal de vinght heures de TF1.

Aussi n'etait-il guère surprenant d'apprendre que Mme Clinton serait l'invitée du journal de Patrick Poivre d'Arvor. Tout juste se dit-on que le choix de ce soir du 11 Novembre, retour de trois jour du pont, était peu judicieux: un lot non négligeable de téléspectateur était peut-etre en effet encore en train de bouchonner quelque part sur le chemin de leur pénates, risquant de manquer ce grand moment de télévision. Mais toute première dame-bis des Etas Unis qu'on soit, on est parfois à la merci des aléas du calendrier, il faut faire avec. C'est donc ce qu'elle fit.

Précédé d'un rapide portrait en images réalisé par le correspondant permanent de la chaine aux Etas-Unis, Ulysse Gosset, qui n'insista pas outre mesure sur les aspects controversés de la dame, elle nous apparut dans la simplicité d'un bureau décoré d'un bouquet de fleurs, de gros livres reliés et d'un photo du couple présidentiel entourant sa charmante progéniture, la jeune Chelsea.

Tout de beige vetue, ses mèches blondes artistiquement dégradées balayant l'ovale de son visage, Hilary Clinton était donc venue nous vendre sa soupe. L'objet s'appelle il faut tout un village pour élever un enfant. L'ouvrage, dont le titre trouve sa source, nous dit-on, dans un proverbe africain, est, semble-t-il, consacré à l'éducation des enfants, aux valeurs qu'il convient de leur transmettre, aux dangers qui les guettent si nous n'y prenons garde. Un proverbe africain, le souci bien compris de la destinée des enfants dans un londe hostile, les réticences des Etas-Unis

-et, partant, du mari de la dame- à lever un petit doigt pour fqvoriser un opération internationale dans ce coin d'Afrique à cheval entre le Zaire et le Rwanda, ou un million de réfugiés seraient en train de mourir: l'occasion semblait propice à ce qu'une question sur le sujet soit posée. On attendit. Mais rien de tel ne vint. On parla de Tchernobyl, de l'enfant que Clinton envigeaient naguère d'adopter. Il ne fallait pas, surement, aue soit abordé un sujet qui puisse facher. Ce qu'on apprit, en revanche, c'est qu'Ulysse Gosset sort lui aussi un livre, consacré à un portrait d'Hilary Clinton. PPDA n'oublia pas de le mentionner, et c'etait bien

gentil pour son camarade.

Au meme moment, sur France 2, une autre femme était l'invitée du journal de vinght heures. C'était Emma Bonino, commissaire européen à l'aide humanitaire, qui était en direct depuis Kigali? En voilà une qui ne mache pas ses mots:"Dépechezvous...Convoquez-vous...Scandale international...Il faut foncer...." Ses tonnes d'aide humanitaire lui restent sur les bras pendant que des hommes, des femmes, des enfants agonisent loin de l'oeil du monde. La sérenité satisfaite d'Hillary, la colère impuissante d'Emma: deux visages de femmes pour dire la folie du monde.

 
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